DOMECQ Pierre : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Né en décembre 1912, Pierre Domecq était titulaire du Brevet élémentaire.
 
Né en décembre 1912, Pierre Domecq était titulaire du Brevet élémentaire.
  
Il avait effectué son service militaire dans l’infanterie et obtenu le grade de caporal. Après sa libération, il avait été nommé sergent de réserve.
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Il a effectué son service militaire dans l’Infanterie et obtenu le grade de caporal. Après sa libération, il a été nommé sergent de réserve.
  
Fourreur de profession, il avait adhéré à une date inconnue au PCF. Il était secrétaire de cellule.
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Fourreur de profession, il avait adhéré au PCF à une date inconnue. Il était secrétaire de cellule.
  
Lors de son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 91 rue Compans à Paris dans le 19<sup>e</sup> arrondissement.
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Lors de son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 91, rue Compans à Paris dans le 19<sup>e</sup> arrondissement.
 
==L’Espagne==
 
==L’Espagne==
 
Parti pour l’Espagne le 10 octobre 1936, Pierre Domecq  arrive à Albacete le 14.
 
Parti pour l’Espagne le 10 octobre 1936, Pierre Domecq  arrive à Albacete le 14.
  
Après avoir effectué une bien courte période d’entrainement, à [[La Roda]], il est affecté, comme chef de section, à la 1<sup>e</sup> Compagnie du Bataillon [[Commune de Paris]] de la 11<sup>e</sup> BI.  
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Après avoir effectué une bien courte période d’entraînement, à [[La Roda]], il est affecté, comme chef de section, à la 1<sup>ère</sup> Compagnie du Bataillon [[Commune de Paris]] de la 11<sup>e</sup> BI.  
  
Il participe à la [[Bataille de Madrid]] Lors de l’assaut et la prise du bâtiment « Letras y Filosofia » de la [[Ciudad Universitaria]]. Il dirige une section. Voici le texte de [[SAGNIER_Marcel|Marcel SAGNIER]] qui relate, de façon romanesque, cette prise :
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Il participe à la [[Bataille de Madrid]] lors de l’assaut et la prise du bâtiment « Letras y Filosofia » de la [[Ciudad Universitaria]]. Il dirige alors une section. Voici le texte de [[SAGNIER_Marcel|Marcel SAGNIER]] qui relate, de façon romanesque, cette action :
  
<blockquote>« Le terrain se prête à merveille à une attaque. C’est un terrain à remblai, une multitude de trous permet de s’abriter. A l’artillerie est venue s’ajouter la fusillade, ça part d’en face et du côté gauche. La section arrive à 25 mètres de Philo dans le fossé de la route. Domecq hurle : « baïonnettes au canon », « les lanceurs tapez dans les portes ». Les grenades s’envolent, la porte a tremblé, ça continue, un nuage de fumée s’élève, la porte penche lamentablement. « En avant … ». Louis a couru, la porte finit par s’écrouler, les gars tirent au jugé dans le couloir. Des grenades sont lancées dans les salles. « En avant … ». La fusillade fait rage. Un lanceur balance des grenades dans la cave. Louis se penche par la fenêtre et voit la 2<sup>ème</sup> section qui s’élance pour protéger la droite. Un gars est tombé et tué. « Continuez les copains … ». Les coups de feu se répercutent avec un bruit sourd, ponctués par l’éclatement des grenades.
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<blockquote>« Le terrain se prête à merveille à une attaque. C’est un terrain à remblai, une multitude de trous permet de s’abriter. A l’artillerie est venue s’ajouter la fusillade, ça part d’en face et du côté gauche. La section arrive à 25 mètres de Philo dans le fossé de la route. Domecq hurle : « baïonnettes au canon », « les lanceurs tapez dans les portes ». Les grenades s’envolent, la porte a tremblé, ça continue, un nuage de fumée s’élève, la porte penche lamentablement. « En avant … ». Louis a couru, la porte finit par s’écrouler, les gars tirent au jugé dans le couloir. Des grenades sont lancées dans les salles. « En avant… ». La fusillade fait rage. Un lanceur balance des grenades dans la cave. Louis se penche par la fenêtre et voit la 2<sup>ème</sup> section qui s’élance pour protéger la droite. Un gars est tombé et tué. « Continuez les copains… ». Les coups de feu se répercutent avec un bruit sourd, ponctués par l’éclatement des grenades.
  
 
Sagnier arrive, « vite, fortifiez ». Louis attrape tout ce qui lui tombe dans les mains : les œuvres de Kant, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Pascal, toute la philosophie, toutes les littératures du monde servent de rempart aux antifascistes. »</blockquote>
 
Sagnier arrive, « vite, fortifiez ». Louis attrape tout ce qui lui tombe dans les mains : les œuvres de Kant, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Pascal, toute la philosophie, toutes les littératures du monde servent de rempart aux antifascistes. »</blockquote>
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  ==Sources==
 
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AVER (MRN, archives de l’AVER, carton° 4) et ''Epopée d’Espagne'', Paris,1956
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AVER (MRN, archives de l’AVER, carton n° 4) et ''Epopée d’Espagne'', Paris, 1956 -
 
[[SAGNIER_Marcel|Marcel SAGNIER]] - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 44 - D.1041 et D.1163.)
 
[[SAGNIER_Marcel|Marcel SAGNIER]] - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 44 - D.1041 et D.1163.)
  

Version actuelle datée du 12 février 2022 à 23:34

Né en décembre 1912, Pierre Domecq était titulaire du Brevet élémentaire.

Il a effectué son service militaire dans l’Infanterie et obtenu le grade de caporal. Après sa libération, il a été nommé sergent de réserve.

Fourreur de profession, il avait adhéré au PCF à une date inconnue. Il était secrétaire de cellule.

Lors de son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 91, rue Compans à Paris dans le 19e arrondissement.

L’Espagne

Parti pour l’Espagne le 10 octobre 1936, Pierre Domecq arrive à Albacete le 14.

Après avoir effectué une bien courte période d’entraînement, à La Roda, il est affecté, comme chef de section, à la 1ère Compagnie du Bataillon Commune de Paris de la 11e BI.

Il participe à la Bataille de Madrid lors de l’assaut et la prise du bâtiment « Letras y Filosofia » de la Ciudad Universitaria. Il dirige alors une section. Voici le texte de Marcel SAGNIER qui relate, de façon romanesque, cette action :

« Le terrain se prête à merveille à une attaque. C’est un terrain à remblai, une multitude de trous permet de s’abriter. A l’artillerie est venue s’ajouter la fusillade, ça part d’en face et du côté gauche. La section arrive à 25 mètres de Philo dans le fossé de la route. Domecq hurle : « baïonnettes au canon », « les lanceurs tapez dans les portes ». Les grenades s’envolent, la porte a tremblé, ça continue, un nuage de fumée s’élève, la porte penche lamentablement. « En avant … ». Louis a couru, la porte finit par s’écrouler, les gars tirent au jugé dans le couloir. Des grenades sont lancées dans les salles. « En avant… ». La fusillade fait rage. Un lanceur balance des grenades dans la cave. Louis se penche par la fenêtre et voit la 2ème section qui s’élance pour protéger la droite. Un gars est tombé et tué. « Continuez les copains… ». Les coups de feu se répercutent avec un bruit sourd, ponctués par l’éclatement des grenades. Sagnier arrive, « vite, fortifiez ». Louis attrape tout ce qui lui tombe dans les mains : les œuvres de Kant, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Pascal, toute la philosophie, toutes les littératures du monde servent de rempart aux antifascistes. »

Pierre Domecq trouve la mort le 4 janvier 1937 sur le front de Remisa (voir Défense de Madrid).

Pierre Domecq figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos héros », éditée par l’AVER ( Epopée d'Espagne, page 189).

==Sources==

AVER (MRN, archives de l’AVER, carton n° 4) et Epopée d’Espagne, Paris, 1956 - Marcel SAGNIER - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 44 - D.1041 et D.1163.)