SAGNIER Marcel : Différence entre versions
(Page créée avec « Marcel Sagnier est né le 7 avril 1909 à Tergnier (Aisne). Il avait terminé son service militaire comme caporal-chef. Peintre en bâtiment, il était employé communal... ») |
|||
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
Il avait terminé son service militaire comme caporal-chef. | Il avait terminé son service militaire comme caporal-chef. | ||
− | Peintre en bâtiment, il | + | |
+ | Peintre en bâtiment, il a été employé communal de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise) après les élections municipales de 1935. | ||
Militant du PCF, il était secrétaire de rayon. | Militant du PCF, il était secrétaire de rayon. | ||
Ligne 8 : | Ligne 9 : | ||
Célibataire, Marcel Sagnier demeurait 40, rue Marie Henriette à Villeneuve-le-Roi. | Célibataire, Marcel Sagnier demeurait 40, rue Marie Henriette à Villeneuve-le-Roi. | ||
==L’Espagne== | ==L’Espagne== | ||
− | + | Parti de la gare de Lyon avec un convoi organisé par le PCF, il arrive à Marseille où il embarque sur le [[Ciudad de Barcelona]]. Le 13 octobre 1936, le navire accoste à Alicante. | |
− | De simple soldat, il va gravir tous les échelons du commandement jusqu’a devenir commandant de | + | De simple soldat, il va gravir tous les échelons du commandement jusqu’a devenir commandant de la 14<sup>e</sup> BI, « la Marseillaise ». |
− | Repéré lors de la courte période d’instruction, il est nommé chef de section de la 1<sup> | + | Repéré lors de la courte période d’instruction, il est nommé chef de section de la 1<sup>ère</sup> Compagnie du Bataillon [[Commune de Paris]] de la 11<sup>e</sup> BI. |
Lors des combats de la Ciudad Universitaria (défense de Madrid), il est désigné commandant de cette compagnie lorsque le commandant Jacquot est blessé. Il sera lui-même blessé à Remisa le 4 janvier 1937 et hospitalisé à l’Hôpital Fédéral de Madrid. | Lors des combats de la Ciudad Universitaria (défense de Madrid), il est désigné commandant de cette compagnie lorsque le commandant Jacquot est blessé. Il sera lui-même blessé à Remisa le 4 janvier 1937 et hospitalisé à l’Hôpital Fédéral de Madrid. | ||
− | En janvier 1937, Il va remplacer le commandant | + | En janvier 1937, Il va remplacer le commandant du Bataillon Dumont, malade : |
« C’est Sagnier qui va prendre le commandement et lui aussi est très populaire, mais il craint de ne pas avoir l’autorité ni les capacités nécessaires. | « C’est Sagnier qui va prendre le commandement et lui aussi est très populaire, mais il craint de ne pas avoir l’autorité ni les capacités nécessaires. | ||
Ligne 23 : | Ligne 24 : | ||
Le 25 avril 1937, il est transféré avec son bataillon de la 11<sup>e</sup> BI à la 14<sup>e</sup> BI. | Le 25 avril 1937, il est transféré avec son bataillon de la 11<sup>e</sup> BI à la 14<sup>e</sup> BI. | ||
− | Le 15 mai | + | Le 15 mai, il devient commandant du [[Bataillon Henri Barbusse]]. |
− | Le 28 décembre | + | Le 28 décembre, il prend le commandement de la 14<sup>e</sup> BI (OJ n° 265). |
− | Il va participer à toutes les opérations de la 11<sup>e</sup> BI et de la 14<sup>e</sup> BI (sauf celle de Cuesta de la Reina, | + | Il va participer à toutes les opérations de la 11<sup>e</sup> BI et de la 14<sup>e</sup> BI (sauf celle de Cuesta de la Reina, car il est en permission en France). |
− | Il a été cité deux fois : la première lors de l’ [[Offensive républicaine sur Ségovie]] | + | Il a été cité deux fois : la première lors de l’[[Offensive républicaine sur Ségovie]] : |
− | « Toujours en avant des patrouilles dans le secteur de Balsain, pour trouver le contact avec l’ennemi. Au moment de l’attaque avec les tanks, s’est porté en avant d’eux pour les encourager à avancer. Légèrement blessé, est toujours resté en poste » | + | « Toujours en avant des patrouilles dans le secteur de Balsain, pour trouver le contact avec l’ennemi. Au moment de l’attaque avec les tanks, s’est porté en avant d’eux pour les encourager à avancer. Légèrement blessé, est toujours resté en poste ». |
Delperrié de Bayac raconte, dans son ouvrage, les circonstances de sa blessure : « il est à trois ou quatre cents mètres du Cerro. Une balle le frappe à la poitrine. Coup de chance, elle a ricoché sur ses jumelles. Il n’est que légèrement blessé. II reste à son poste. » (p 282) | Delperrié de Bayac raconte, dans son ouvrage, les circonstances de sa blessure : « il est à trois ou quatre cents mètres du Cerro. Une balle le frappe à la poitrine. Coup de chance, elle a ricoché sur ses jumelles. Il n’est que légèrement blessé. II reste à son poste. » (p 282) | ||
− | La deuxième fois, le 14 mars 1938, blessé à la tête dans un accident de voiture alors qu’il rejoignait les nouvelles positions de la Brigade, lors de l’ [[Offensive franquiste d’Aragon]], il est hospitalisé à Barcelone. Devant la gravité de la situation, convalescent, il rejoint sa Brigade et organise la résistance en créant avec les restes de plusieurs bataillons de plusieurs brigades | + | La deuxième fois, le 14 mars 1938, blessé à la tête dans un accident de voiture alors qu’il rejoignait les nouvelles positions de la Brigade, lors de l’ [[Offensive franquiste d’Aragon]], il est hospitalisé à Barcelone. Devant la gravité de la situation, encore convalescent, il rejoint sa Brigade et organise la résistance en créant un groupement avec les restes de plusieurs bataillons de plusieurs brigades. Le 29 mars, il est décoré de l’Ordre de la Liberté par le commandement du 5<sup>e</sup> Corps d’armée pour ces faits. |
Il sera blessé, à nouveau, pendant la [[Bataille de l’Ebre]]. | Il sera blessé, à nouveau, pendant la [[Bataille de l’Ebre]]. | ||
− | Il va écrire quelques articles dans ''El Voluntario de la Libertad'' sur des thèmes militaires (« ''Toujours tirer les enseignements des luttes passées'' » ( | + | Il va écrire quelques articles dans ''El Voluntario de la Libertad'' sur des thèmes militaires (« ''Toujours tirer les enseignements des luttes passées'' » (n° 41), " ''Le camouflage, c’est la fortification de nos fortifications'' » (n° 43) ''Notre esprit'' (n° 44) …). Dans les archives de Moscou, se trouve un manuscrit ''Histoire XIV'' avec l’indication manuscrite « Sagnier ». |
==Le retour== | ==Le retour== | ||
A son retour, il participe à des réunions pour la défense de l’Espagne républicaine. Ainsi il intervient au Congrès de la CGT à Nantes le 17 novembre 1938 : | A son retour, il participe à des réunions pour la défense de l’Espagne républicaine. Ainsi il intervient au Congrès de la CGT à Nantes le 17 novembre 1938 : | ||
Ligne 46 : | Ligne 47 : | ||
Il sera vice-président de l’ [[AVER]]. | Il sera vice-président de l’ [[AVER]]. | ||
− | Marcel Sagnier est mort le 9 décembre 1962 à Villeneuve-le-Roi | + | Marcel Sagnier est mort le 9 décembre 1962 à Villeneuve-le-Roi. |
==Sources== | ==Sources== | ||
− | AVER ([[MRN]], Archives de l’AVER) | + | AVER ([[MRN]], Archives de l’AVER). |
− | RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. Op.3 et Op. 6) | + | RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. Op.3 et Op. 6). |
− | Delperrié de Bayac, ''Les brigades Internationales'', Fayard, 1968 | + | Delperrié de Bayac, ''Les brigades Internationales'', Fayard, 1968. |
− | Skoutelsky, ''L’Espoir guidait leurs pas'', Grasset, 1998 | + | Skoutelsky, ''L’Espoir guidait leurs pas'', Grasset, 1998. |
[[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Age: 26 à 30 ans]] [[Catégorie: Formation Militaire : SM effectué]] [[Catégorie: Peintre]] [[Catégorie: PCF]] [[Catégorie: Célibataire]] [[Catégorie: Villeneuve-le-Roi]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Octobre 1936]] [[Catégorie: 11e BI]] [[Catégorie: 14e BI]] [[Catégorie: Blessés]] | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Age: 26 à 30 ans]] [[Catégorie: Formation Militaire : SM effectué]] [[Catégorie: Peintre]] [[Catégorie: PCF]] [[Catégorie: Célibataire]] [[Catégorie: Villeneuve-le-Roi]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Octobre 1936]] [[Catégorie: 11e BI]] [[Catégorie: 14e BI]] [[Catégorie: Blessés]] |
Version du 2 février 2019 à 23:49
Marcel Sagnier est né le 7 avril 1909 à Tergnier (Aisne).
Il avait terminé son service militaire comme caporal-chef.
Peintre en bâtiment, il a été employé communal de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise) après les élections municipales de 1935.
Militant du PCF, il était secrétaire de rayon.
Célibataire, Marcel Sagnier demeurait 40, rue Marie Henriette à Villeneuve-le-Roi.
L’Espagne
Parti de la gare de Lyon avec un convoi organisé par le PCF, il arrive à Marseille où il embarque sur le Ciudad de Barcelona. Le 13 octobre 1936, le navire accoste à Alicante.
De simple soldat, il va gravir tous les échelons du commandement jusqu’a devenir commandant de la 14e BI, « la Marseillaise ».
Repéré lors de la courte période d’instruction, il est nommé chef de section de la 1ère Compagnie du Bataillon Commune de Paris de la 11e BI. Lors des combats de la Ciudad Universitaria (défense de Madrid), il est désigné commandant de cette compagnie lorsque le commandant Jacquot est blessé. Il sera lui-même blessé à Remisa le 4 janvier 1937 et hospitalisé à l’Hôpital Fédéral de Madrid.
En janvier 1937, Il va remplacer le commandant du Bataillon Dumont, malade :
« C’est Sagnier qui va prendre le commandement et lui aussi est très populaire, mais il craint de ne pas avoir l’autorité ni les capacités nécessaires.
Mais aux yeux de Dumont et de Rebière, il est le plus capable, parce que calme, modeste et avec des connaissances politiques qui, bien qu’elles soient sectaires en font un bon chef. De plus il est d’un courage qui fait l’admiration de tous. » (Philippe Pierre REBIERE)
Le 25 avril 1937, il est transféré avec son bataillon de la 11e BI à la 14e BI.
Le 15 mai, il devient commandant du Bataillon Henri Barbusse.
Le 28 décembre, il prend le commandement de la 14e BI (OJ n° 265).
Il va participer à toutes les opérations de la 11e BI et de la 14e BI (sauf celle de Cuesta de la Reina, car il est en permission en France). Il a été cité deux fois : la première lors de l’Offensive républicaine sur Ségovie :
« Toujours en avant des patrouilles dans le secteur de Balsain, pour trouver le contact avec l’ennemi. Au moment de l’attaque avec les tanks, s’est porté en avant d’eux pour les encourager à avancer. Légèrement blessé, est toujours resté en poste ».
Delperrié de Bayac raconte, dans son ouvrage, les circonstances de sa blessure : « il est à trois ou quatre cents mètres du Cerro. Une balle le frappe à la poitrine. Coup de chance, elle a ricoché sur ses jumelles. Il n’est que légèrement blessé. II reste à son poste. » (p 282)
La deuxième fois, le 14 mars 1938, blessé à la tête dans un accident de voiture alors qu’il rejoignait les nouvelles positions de la Brigade, lors de l’ Offensive franquiste d’Aragon, il est hospitalisé à Barcelone. Devant la gravité de la situation, encore convalescent, il rejoint sa Brigade et organise la résistance en créant un groupement avec les restes de plusieurs bataillons de plusieurs brigades. Le 29 mars, il est décoré de l’Ordre de la Liberté par le commandement du 5e Corps d’armée pour ces faits.
Il sera blessé, à nouveau, pendant la Bataille de l’Ebre.
Il va écrire quelques articles dans El Voluntario de la Libertad sur des thèmes militaires (« Toujours tirer les enseignements des luttes passées » (n° 41), " Le camouflage, c’est la fortification de nos fortifications » (n° 43) Notre esprit (n° 44) …). Dans les archives de Moscou, se trouve un manuscrit Histoire XIV avec l’indication manuscrite « Sagnier ».
Le retour
A son retour, il participe à des réunions pour la défense de l’Espagne républicaine. Ainsi il intervient au Congrès de la CGT à Nantes le 17 novembre 1938 :
« Nous savons, nous avons appris en Espagne, que ceux qui ont organisé l’assassinat de la Tchécoslovaquie sont prêts, à l’heure actuelle, à recommencer la même opération contre l’Espagne. Et je suis sûr que la CGT, qui représente ici les travailleurs de la France, ne permettra pas que l’on assassine l’Espagne, aujourd’hui. Hier la Tchécoslovaquie, aujourd’hui l’Espagne. Demain notre tour. »
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et passera le reste de la guerre dans un Stalag à côté de Munich.
L’Espagne au cœur
Il sera vice-président de l’ AVER.
Marcel Sagnier est mort le 9 décembre 1962 à Villeneuve-le-Roi.
Sources
AVER (MRN, Archives de l’AVER). RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. Op.3 et Op. 6). Delperrié de Bayac, Les brigades Internationales, Fayard, 1968. Skoutelsky, L’Espoir guidait leurs pas, Grasset, 1998.