MULET Jérôme : Différence entre versions
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Ce fut au Maroc, il y a environ quatre mois, qu’il décide de venir rejoindre ceux qui luttaient déjà contre le fascisme. Malgré les difficultés qu’il rencontra il réussit à s’embarquer pour Port-Vendres. Arrivé chez nous, sa bonne tenue, son esprit discipliné et son caractère loyal lui valurent d’être choisi par ses camarades comme responsable politique de sa section ; le choix ne put pas être meilleur, et il sut se faire estimer non pas par sa section seulement mais par toute la compagnie. Après le séjour à Murcia, départ au front. Les dernières paroles que j’ai reçues de lui étaient celles-ci : « Je mourrai content si je peux abattre au moins deux fascistes », et en effet, le 14 février son désir était accompli; et c’est en encourageant ses camarades le poing levé qu’une balle fasciste l’abattit ; il eut encore la force de dire à ses camarades : « J’ai tenu ma promesse, je meurs heureux ». | Ce fut au Maroc, il y a environ quatre mois, qu’il décide de venir rejoindre ceux qui luttaient déjà contre le fascisme. Malgré les difficultés qu’il rencontra il réussit à s’embarquer pour Port-Vendres. Arrivé chez nous, sa bonne tenue, son esprit discipliné et son caractère loyal lui valurent d’être choisi par ses camarades comme responsable politique de sa section ; le choix ne put pas être meilleur, et il sut se faire estimer non pas par sa section seulement mais par toute la compagnie. Après le séjour à Murcia, départ au front. Les dernières paroles que j’ai reçues de lui étaient celles-ci : « Je mourrai content si je peux abattre au moins deux fascistes », et en effet, le 14 février son désir était accompli; et c’est en encourageant ses camarades le poing levé qu’une balle fasciste l’abattit ; il eut encore la force de dire à ses camarades : « J’ai tenu ma promesse, je meurs heureux ». | ||
L’image de notre camarade Mulet restera toujours gravée dans notre mémoire, comme le militant sincère, comme un lutteur d’une bravoure sans pareille. | L’image de notre camarade Mulet restera toujours gravée dans notre mémoire, comme le militant sincère, comme un lutteur d’une bravoure sans pareille. | ||
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Version actuelle datée du 21 novembre 2022 à 18:43
Jérôme Mulet appartenait à la 1ère compagnie du Bataillon « Commune de Paris » de la 11e BI. Il fut tué sur le front du Jarama.
Ses camarades lui rendirent hommage dans un article de l’organe de la 11e BI Pasaremos daté du 6 mars 1937 :
« C’est le poing levé qu’il est tombé
Il n’est pas rare de voir des camarades tomber ou encourager les autres le poing levé, mais notre camarade Mulet peut être pris comme exemple. Ce fut au Maroc, il y a environ quatre mois, qu’il décide de venir rejoindre ceux qui luttaient déjà contre le fascisme. Malgré les difficultés qu’il rencontra il réussit à s’embarquer pour Port-Vendres. Arrivé chez nous, sa bonne tenue, son esprit discipliné et son caractère loyal lui valurent d’être choisi par ses camarades comme responsable politique de sa section ; le choix ne put pas être meilleur, et il sut se faire estimer non pas par sa section seulement mais par toute la compagnie. Après le séjour à Murcia, départ au front. Les dernières paroles que j’ai reçues de lui étaient celles-ci : « Je mourrai content si je peux abattre au moins deux fascistes », et en effet, le 14 février son désir était accompli; et c’est en encourageant ses camarades le poing levé qu’une balle fasciste l’abattit ; il eut encore la force de dire à ses camarades : « J’ai tenu ma promesse, je meurs heureux ». L’image de notre camarade Mulet restera toujours gravée dans notre mémoire, comme le militant sincère, comme un lutteur d’une bravoure sans pareille. Adieu, camarade Mulet, nous continuons la lutte et nous te vengerons.
Les Voltigeurs de la 11ère BI Cie de « Commune de Paris »
Son nom figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos Héros », publiée par l’ AVER (Epopée d’Espagne, 1956, page 193)
Sources
AVER, Epopée d’Espagne, 1956, Paris
Pasaremos Reprint der XI. Brigade, Karl Dietz Verlag, Berlin, 2017