MASSIERA Luc : Différence entre versions
Ligne 37 : | Ligne 37 : | ||
Dans les rapports des commissaires, il était qualifié de "battant, de bon chef de section, de bon entraîneur d’hommes ; il était estimé de ses chefs et de ses hommes". | Dans les rapports des commissaires, il était qualifié de "battant, de bon chef de section, de bon entraîneur d’hommes ; il était estimé de ses chefs et de ses hommes". | ||
==Le retour== | ==Le retour== | ||
− | En rentrant d’Espagne, il vécut chez ses parents à Valence au 10 rue Pierre Corneille. Le 27 août 1939, il fut mobilisé et affecté au | + | En rentrant d’Espagne, il vécut chez ses parents à Valence au 10, rue Pierre Corneille. Le 27 août 1939, il fut mobilisé et affecté au 7<sup>e</sup> Bataillon de mitrailleurs, puis démobilisé le 19 juillet 1940 à Valence. Il rentra à nouveau chez ses parents. |
Déporté en Afrique du Nord, Luc Massiera s’engagea ensuite dans la 1<sup>ère</sup> Armée française. | Déporté en Afrique du Nord, Luc Massiera s’engagea ensuite dans la 1<sup>ère</sup> Armée française. |
Version actuelle datée du 22 décembre 2023 à 23:30
Luc Paul Antoine Marie Massiéra est né le 7 mai 1911 à Valréas (Vaucluse). Son père Antoine Rosé Massiéra dit Roger était originaire de Touët-sur-Var (Alpes-Maritimes) et doreur à Valréas au moment de sa naissance. Luc Massiéra suivit les cours de l’école primaire.
Si, en 1931, il travaillait à Bessan, quartier de la Guinardette dans l’Hérault où il était cultivateur et coquetier, il était domicilié chez ses parents à Valence au 4, rue du Châteauvert. Aussi fut-il appelé au service militaire à Valence et affecté au 35e Régiment d’Infanterie d’avril 1932 à avril 1933.
Après son service militaire, il s’installa provisoirement à Valence rue Poncet puis, pendant un an, il résida à Soyons (Ardèche) et travailla au restaurant Mayen. Il revint ensuite à Bourg-lès-Valence où il se maria en juin 1934 avec Léa Eugénie Bruas. Il exerçait alors le métier de chauffeur et était inscrit au syndicat CGT.
L’Espagne
Aidé par le PCF, Luc Massiéra traversa la frontière en camion de Perpignan à Figueras où il arriva le 28 novembre 1936.
Il fut d’abord affecté à la Compagnie des Mitrailleuses du Bataillon Henri Barbusse, puis à celle du Bataillon Commune de Paris de la 14e Brigade internationale.
Pendant la bataille de l’Ebre, le 27 juillet 1938, il fut promu chef de la 2e section de la C.M.
Il participa pendant 20 mois à tous les combats de la 14e Brigade. Deux fois blessés, le 14 février 1937 à la jambe sur le front du Jarama et le 12 septembre 1938 au cou dans le secteur de Gandesa (Bataille de l’Ebre), il fut hospitalisé pendant 3 mois à Murcia et Igualada.
Il bénéficia d’une permission de 8 jours à Benissa. Malgré sa demande, il ne put obtenir une permission en France. En Espagne, il adhéra au PCE.
Sur le formulaire de rapatriement, qu’il remplit le 8 novembre 1938, interrogé sur la politique du gouvernement espagnol, il répond :
« Je pense que leur application [des 13 points du gouvernement Negrin fera de l’Espagne une nation forte, organisée, un pays où les hommes pourrons bien vivre en travaillant - où le peuple sera heureux car il possède les libertés de conscience – régionales et autres. »
« La politique de Front Populaire Espagnol est une politique qui a su s’adapter merveilleusement aux besoins et aux nécessités de la guerre. »
Une politique qui a fait converger tous les efforts de son peuple vers un même but : gagner la guerre.
C’est une bonne politique « Parce que durant la guerre savoir user de la fermeté et de la persuasion pour gagner cette guerre ».
Luc Massiéra, interrogé sur les BI répond :
« Les BI sont la preuve que la guerre d’Espagne n’est pas seulement un conflit local mais c’est une guerre du prolétariat contre le fascisme. Appartenant à beaucoup de nations différentes, elles ont été pour le peuple espagnol un puissant réconfort moral. Leur organisation politique et militaire a donné la preuve aux milices espagnols que les résultats étaient meilleurs quand on est plus nombreux sous un unique commandement. »
Qu’a-t-il appris en Espagne ?
« Etant arrivé au temps des milices, j’ai pu comparer combien on commettait de fautes quand on n’était pas uni et qu’on n’obéissait pas à une même autorité. J’ai vu la bestialité des combattants fascistes de bien des façons. J’ai vu combien le capitalisme et le fascisme pouvaient s’unir pour enlever au peuple le désir de la liberté. J’ai appris à me battre contre des adversaires mieux armés et plus nombreux que nous. »
Il demanda à être rapatrié en France à Valence (Drôme) où ses parents l’attendaient, mais où il n’avait pas encore de travail assuré.
Dans son rapport du 28 octobre 1938, Lucien BIGOURET (voir la biographie) le qualifia de « bon entraîneur d’hommes. Estimé de ses hommes. » [qui a une] « bonne attitude, assez bonne éducation –Attitude toujours dans la ligne du P. .. assistait régulièrement aux réunions de sa cellule ».
Dans les rapports des commissaires, il était qualifié de "battant, de bon chef de section, de bon entraîneur d’hommes ; il était estimé de ses chefs et de ses hommes".
Le retour
En rentrant d’Espagne, il vécut chez ses parents à Valence au 10, rue Pierre Corneille. Le 27 août 1939, il fut mobilisé et affecté au 7e Bataillon de mitrailleurs, puis démobilisé le 19 juillet 1940 à Valence. Il rentra à nouveau chez ses parents.
Déporté en Afrique du Nord, Luc Massiera s’engagea ensuite dans la 1ère Armée française.
En 1948, il vivait toujours à Valence où il était chauffeur d’automobiles.
En 1959, il adhéra à l'AVER.
SOURCES
RGASPI (BDIC, Mfm 880/25, F.545 Op.6 D.1309). Arch. AVER. État civil : Acte de naissance AD84. Fiche matricule n° 343 de la classe 1931, AD26.