GERALD Jacques : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Membre du PCF, il était secrétaire de la cellule du Bouscat.
 
Membre du PCF, il était secrétaire de la cellule du Bouscat.
  
Pratiquant la lutte au club des cheminots, c’était un des animateurs de l’Association Sportive du Réseau du PO- Midi (ASPOM) proche de la gare Saint-Jean. Il était également entraîneur d’une équipe de hockey sur gazon. En juillet 1936, il part en Espagne comme un des responsables de la délégation sportive bordelaise qui participe à l’Olympiade Populaire de Barcelone. Le coup d’état des rebelles ayant entraîné l’annulation des jeux, il rentre en France, avec les derniers sportifs, le 28 juillet.
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Pratiquant la lutte au club des cheminots, c’était un des animateurs de l’Association Sportive du Réseau du PO- Midi (ASPOM) proche de la gare Saint-Jean. Il était également entraîneur d’une équipe de hockey sur gazon. En juillet 1936, il part pour l'Espagne comme un des responsables de la délégation sportive bordelaise qui participe à l’Olympiade Populaire de Barcelone. Le coup d’état des rebelles ayant entraîné l’annulation des jeux, il rentre en France, avec les derniers sportifs, le 28 juillet.
  
 
Marié, il demeurait 17, rue du Temps Passé à Bordeaux (Gironde).
 
Marié, il demeurait 17, rue du Temps Passé à Bordeaux (Gironde).
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Blessé lors de la [[Bataille de Lopera]], il décède des suites de ses blessure le 2 janvier 1937 à l’Hôpital d’Andujar.
 
Blessé lors de la [[Bataille de Lopera]], il décède des suites de ses blessure le 2 janvier 1937 à l’Hôpital d’Andujar.
  
Lorsque sa mort sera connue, P. Laborderie lui rendra hommage dans le n° 554 de ''La tribune du Cheminot'' du 23 février 1938 :
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Lettre de Vidal –Commandant de la Base d’Albacete- du 23 février 1937  au père de Jacques GERALD lui annonçant le décès de son fils :
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<blockquote> … Quand il est arrivé parmi nous, nous avions tout de suite jugé qu’il avait des capacités techniques qui seraient d’un apport précieux dans notre travail. Pour cette raison, il fut affecté le 17/12/36 à une compagnie du Génie puisqu’il pouvait y assumer un poste de responsable tout en utilisant au mieux ses connaissances techniques.
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Toutefois quand le 12e bataillon auquel il était affecté partit au front, Jacques le rejoignit sans avertir personne.
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Quand ce fait  nous a été signalé le 20 décembre, nous avons écrit au commandant de la XIVe Brigade pour donner de suite de ses nouvelles. Malheureusement, en ce moment, la brigade était en pleine lutte et les communications difficiles. Ce n’est que le 12 février  que nous recevions des nouvelles à peu près exactes de sa mort à l’hôpital d’Andujar.
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…. Nous avons appris par un membre du personnel sanitaire qui l’a soigné que Jacques est mort le 2 janvier. On nous a dit que dans une lutte farouche de sa compagnie avec les fascistes, Jacques fut blessé d’une balle et que sa blessure a entraîné la mort peu de temps après.
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…. Suivant votre désir que sa dépouille soit ramenée en France, nous faisons le nécessaire pour accomplir ce devoir. Je saisis moi-même à cet effet le Président  MARTINEZ BARRIO pour demander son appui.</blockquote>
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P. Laborderie lui rendra hommage dans le n° 554 de ''La tribune du Cheminot'' du 23 février 1938 :
 
<blockquote>« Voici plus d’un an que le fascisme l’a assassiné sous le ciel de l’Espagne. Grièvement blessé à la cuisse, insuffisamment soigné, faute de matériel, il a mis trois jours pour mourir.</blockquote>
 
<blockquote>« Voici plus d’un an que le fascisme l’a assassiné sous le ciel de l’Espagne. Grièvement blessé à la cuisse, insuffisamment soigné, faute de matériel, il a mis trois jours pour mourir.</blockquote>
<blockquote>En ces jours d’anniversaire, l’image de l’ami disparu monte lentement dans la tristesse du souvenir. Je revois sa puissante carrure, sa démarche lente le soir vers la Maison du cheminot, le masque d’un visage énergique  éclairé par la foi, transfiguré par le noble rêve de libération humaine sur lequel ses yeux se sont fermés pour toujours. »</blockquote>
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<blockquote>En ces jours d’anniversaire, l’image de l’ami disparu monte lentement dans la tristesse du souvenir. Je revois sa puissante carrure, sa démarche lente le soir vers la Maison du cheminot, le masque d’un visage énergique  éclairé par la foi, transfiguré par le noble rêve de libération humaine sur lequel ses yeux se sont fermés pour toujours. </blockquote>
 
Son nom figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos Héros », publiée par l’[[AVER]] (''Epopée d’Espagne'', page 190).
 
Son nom figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos Héros », publiée par l’[[AVER]] (''Epopée d’Espagne'', page 190).
  

Version actuelle datée du 21 octobre 2024 à 12:57

Jacques Gérald est né le 11 septembre 1907 à Bordeaux, dans une famille de tradition socialiste. Son père, Paul, était employé au gaz et sa mère, Marie Mantrand, modiste.

Il a accompli son service militaire

Entré comme dessinateur calqueur, en mars 1930, au bureau annexe des études de la Compagnie des Chemins de fer du Midi de Bordeaux, il avait adhéré à la CGT.

Membre du PCF, il était secrétaire de la cellule du Bouscat.

Pratiquant la lutte au club des cheminots, c’était un des animateurs de l’Association Sportive du Réseau du PO- Midi (ASPOM) proche de la gare Saint-Jean. Il était également entraîneur d’une équipe de hockey sur gazon. En juillet 1936, il part pour l'Espagne comme un des responsables de la délégation sportive bordelaise qui participe à l’Olympiade Populaire de Barcelone. Le coup d’état des rebelles ayant entraîné l’annulation des jeux, il rentre en France, avec les derniers sportifs, le 28 juillet.

Marié, il demeurait 17, rue du Temps Passé à Bordeaux (Gironde).

L’Espagne

Il part pour l’Espagne, sans prévenir son employeur. Celui-ci engage alors une procédure pour radiation des cadres qui ne sera stoppée qu’en mars 1938 lorsque parviendra l’annonce officielle de sa mort de la part de la base des Brigades Internationales d’Albacete. Dans son dossier administratif, il est précisé qu’il est « absent sans autorisation depuis le 7 décembre 1936 ».

Arrivé en Espagne quelques jours après, il est affecté à la 14 e BI.

Blessé lors de la Bataille de Lopera, il décède des suites de ses blessure le 2 janvier 1937 à l’Hôpital d’Andujar.

Lettre de Vidal –Commandant de la Base d’Albacete- du 23 février 1937 au père de Jacques GERALD lui annonçant le décès de son fils :

… Quand il est arrivé parmi nous, nous avions tout de suite jugé qu’il avait des capacités techniques qui seraient d’un apport précieux dans notre travail. Pour cette raison, il fut affecté le 17/12/36 à une compagnie du Génie puisqu’il pouvait y assumer un poste de responsable tout en utilisant au mieux ses connaissances techniques.

Toutefois quand le 12e bataillon auquel il était affecté partit au front, Jacques le rejoignit sans avertir personne. Quand ce fait nous a été signalé le 20 décembre, nous avons écrit au commandant de la XIVe Brigade pour donner de suite de ses nouvelles. Malheureusement, en ce moment, la brigade était en pleine lutte et les communications difficiles. Ce n’est que le 12 février que nous recevions des nouvelles à peu près exactes de sa mort à l’hôpital d’Andujar. …. Nous avons appris par un membre du personnel sanitaire qui l’a soigné que Jacques est mort le 2 janvier. On nous a dit que dans une lutte farouche de sa compagnie avec les fascistes, Jacques fut blessé d’une balle et que sa blessure a entraîné la mort peu de temps après.

…. Suivant votre désir que sa dépouille soit ramenée en France, nous faisons le nécessaire pour accomplir ce devoir. Je saisis moi-même à cet effet le Président MARTINEZ BARRIO pour demander son appui.

P. Laborderie lui rendra hommage dans le n° 554 de La tribune du Cheminot du 23 février 1938 :

« Voici plus d’un an que le fascisme l’a assassiné sous le ciel de l’Espagne. Grièvement blessé à la cuisse, insuffisamment soigné, faute de matériel, il a mis trois jours pour mourir.

En ces jours d’anniversaire, l’image de l’ami disparu monte lentement dans la tristesse du souvenir. Je revois sa puissante carrure, sa démarche lente le soir vers la Maison du cheminot, le masque d’un visage énergique éclairé par la foi, transfiguré par le noble rêve de libération humaine sur lequel ses yeux se sont fermés pour toujours.

Son nom figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos Héros », publiée par l’AVER (Epopée d’Espagne, page 190).

En 1946, la municipalité du Bouscat donne son nom à la rue où vivait son père.

Sources

AVER, Epopée d’Espagne, Paris, 1956 - Institut cgt d’histoire sociale d’Aquitaine, brochure 60° anniversaire des olympiades populaires de Barcelone, 1996 - La tribune du Cheminot – Archives du personnel de la SNCF –