NOCA Pierre : Différence entre versions
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Pierre, François, René NOCA est né le 25 juillet 1920 à Grenoble (Isère). Son père était, au moment de sa naissance, soldat au 4e Génie, sa mère Eugénie Bernaux était couturière. Après des études primaires suivies d'études secondaires, il apprendra le métier de menuisier. Texte en italique Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1933 et deviendra par la suite secrétaire de cellule.
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et résidait rue Ponsard à Grenoble.
=L'Espagne
Il est incorporé le 14 avril 1937 et affecté au 9e Bataillon Commune de Paris de la 14BI. Il participe au Front de Santa Maria de la Alameda (juin - 25 septembre 1937) et aux combats de Cuesta de la Reina (14 - 25 octobre 1937). Il est nommé sergent le 21 novembre 1937 (OJ n° 237), puis muté à la batterie anti-tanks le 2 décembre (OJ n° 247).
Il obtient deux permissions qu'il passe en Espagne, une de quinze jours en bord de mer (peut-être à Denia), et une de trois jours cette fois à Madrid.
Il est tué sur le front d'Aragon le 29 mars 1938 lors de l Offensive franquiste d’Aragon. Son nom figure sur la liste « In Memoriam » « Honneur à la mémoire de nos héros », éditée par l’AVER (‘‘Epopée d'Espagne’’, page 197).
Ci-dessous quelques passages tirés de la correspondance tenue par Pierre avec ses parents :
"Le 5 Septembre 1937 Chers Parents, Je reviens de permission et je m’empresse à faire réponse à ta lettre du 31.08.37. Il existe une très bonne organisation dans les centres de permissionnaires : des villas sont mises à disposition pour manger et pour coucher. Des cars te permettent d’aller journellement à la plage, au cinéma et au théâtre enfin tout ce qu’il faut pour s’amuser. Comme le petit Jo te la dit, il existe maintenant un service de permission pour la France et j’espère que dans 1 ou 2 mois je pourrais aller passer 15 jours à Grenoble..[.....]"
"Le 24 Décembre 1937 [.....] Tu dis qu’à Grenoble il tombe de la neige, ici il y a un bon soleil, bien chaud, et c’est en bras de chemises, assis sur un rocher, que je t’écris cette lettre, ce qui ne doit pas faire plaisir aux fascistes qui nous regardent d’un observatoire... Demain c’est le réveillon, réveillon que je passerai avec quelques copains dans une « casla », mais pour nous ce réveillon en vaut un autre et c’est avec la joie de petits enfants qu’on attend les colis que le S.R.I et les marraines de France nous ont envoyé de France[......]"
Le 30 Janvier 1938, il envoie une carte postale : "A mes chers Parents, De votre fils qui se bat en Espagne pour la victoire du prolétariat mondial. Pierre"
La correspondance ci-dessous est probablement la dernière que Pierre envoie à ses parents :
"Le 4 Mars 1938, Chers Parents, Voilà ce que l’on peut appeler des bonnes nouvelles et je m’empresse comme tu peux le voir à te répondre. Je vois que tu vas mieux et que [tu] espères de guérir cela me fait plaisir. Il ne faut jamais désespérer, en effet, j’ai reçu il y a 2 ou 3 jours le colis de la Mémé, et je compte la remercier un de ces jours. Tinard a reçu lui aussi le colis de Mario. J’ai reçu la lettre de mon Oncle, dis-lui de ne pas désespérer pour la réponse, avec ce beau temps, je ne suis guère courageux (au repos). J’aimerais pouvoir t’envoyer des photos, nous avons des appareils mais les pellicules manquent, et si un jour tu me renvoyais un colis tu pourrais m’en envoyer 2 ou 3 rouleaux (KODAK 7.25x12.5). Un copain en a reçu ces jours-ci et je compte pouvoir t’envoyer des photos dans 1 mois, peut-être avant. J’ai fait faire 2 bagues avec sur une ta photo et sur l’autre la photo de mon frère. Si tu [veux] m’envoyer ton tour de doigt, je t’en ferai faire une avec ma photo, c’est une grande mode en Espagne. Donne le bonjour aux copains et aux voisins et en particulier à Mme Royer, à Mr et Mme Polgati, à la famille Dufour, ainsi qu’à toute la famille. Ps : je ne parle pas de ma santé car je vais très bien. Aucune nouvelle de Suzanne pas plus que de Gaby. Votre fils qui vous embrasse sans oublier Jean et Célia." Pierre
=Sources
Archives AVER - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 367 D. 368 et Op. 6. D. 1334) - Témoignages et sources familiales -