Offensive franquiste d’Aragon : Différence entre versions
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Selon Delperrié de Bayac : « Le 5 avril, des XI<sup>e</sup>, XII<sup>e</sup>, XIII<sup>e</sup>, XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> BI, il reste environ 3500 combattants. Un mois plus tôt ils étaient 11 000. Tous les absents ne sont pas morts ou blessés. Des compagnies, des sections, des bataillons n’ont pu décrocher à temps, sont derrière les lignes ennemis, dans les montagnes de Gandessa, dans les blockhaus de la frontière catalane ». (ouvrage cité, p. 343) | Selon Delperrié de Bayac : « Le 5 avril, des XI<sup>e</sup>, XII<sup>e</sup>, XIII<sup>e</sup>, XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> BI, il reste environ 3500 combattants. Un mois plus tôt ils étaient 11 000. Tous les absents ne sont pas morts ou blessés. Des compagnies, des sections, des bataillons n’ont pu décrocher à temps, sont derrière les lignes ennemis, dans les montagnes de Gandessa, dans les blockhaus de la frontière catalane ». (ouvrage cité, p. 343) | ||
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+ | Les chefs et officiers qui abandonnent leurs Unités, sans autorisation, seront considérés comme dispersés et envoyés aux Comandancias Militaires et aux centre mentionnés, où ils seront dégradés avec pertes de tous leurs droits, et réintégreront l’Armée comme Soldats, sans préjudice de la responsabilité qui leur sera exigée devant les Tribunaux Militaires. »</blockquote> | ||
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Les unités reconstituées franchissent l’Ebre en faisant sauter les ponts. | Les unités reconstituées franchissent l’Ebre en faisant sauter les ponts. | ||
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==Source== | ==Source== | ||
− | Delperrié de Bayac, Les Brigades Internationales, Fayard, Paris, 1968 | + | RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 369) |
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+ | [[Delperrié de Bayac]], ''Les Brigades Internationales'', Fayard, Paris, 1968 | ||
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Version actuelle datée du 23 mars 2021 à 17:10
L’offensive franquiste d’Aragon (mars – avril 1938).
Après la reconquête de la ville de Teruel (22 février 1938), les troupes franquistes avec l’appui des divisions italiennes du CTV et de la Légion Condor, vont lancer, le 9 mars une grande offensive,
préparée par de violents bombardements aériens, l’aviation allemande et italienne ayant la maîtrise du ciel, et un pilonnage de l’artillerie. Elles vont enfoncer en quelques jours les lignes républicaines.
Selon Delperrié de Bayac, « C’est du travail sérieux, du fignolé, du cousu main : la Blitzkrieg, la vraie. On y sent la patte de l’O.K.W. [commandement des forces allemandes] et des conseillers militaires allemands des Nationalistes. » (ouvrage cité, p. 331)
Les Brigades Internationales (11e, 13e et 15e), regroupées au sein de la 35e Division commandée par le général Walter, sont les premières à recevoir le choc mais elles doivent se replier après d’âpres combats.
Les autres BI sont appelées en renfort : la 12e arrive le 10 mars d’Extremadura, la 14e quitte l’Escorial le 12 et la 129e, formée début février en Extremadura, arrive le 21 mars. Toutes les BI sont impliquées dans les combats.
Devant la supériorité aérienne et terrestre franquiste, les combats tournent à la débandade.
Des résistances désespérées ont lieu à Caspe (14 – 17 mars) et à Gandesa (31 mars – 6 avril).
Des bataillons entiers sont décimés et disparaissent.
Selon Delperrié de Bayac : « Le 5 avril, des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe BI, il reste environ 3500 combattants. Un mois plus tôt ils étaient 11 000. Tous les absents ne sont pas morts ou blessés. Des compagnies, des sections, des bataillons n’ont pu décrocher à temps, sont derrière les lignes ennemis, dans les montagnes de Gandessa, dans les blockhaus de la frontière catalane ». (ouvrage cité, p. 343)
La situation est si difficile que le Commandement du 5 ème Corps d’Armée rédige l’Ordre du jour, daté du 4 avril, suivant :
« SANCTIONS CONTRE LES DISPERSES. Un rapport pour délit de désertion sera pris contre tout le personnel qui restera séparé de son unité, sans autorisation signée du chef de cette unité, durant un temps supérieur à 3 appels. Tout le personnel qui sera recueilli sans armement, sera envoyé à la Comandancia Militaire la plus proche qui le remettra au Centre de Réunion, si c’est dans la zone de celui-ci, ou au centre de Récupération de San Mateo, s’il est plus prêt. Ce personnel sera destiné à une Unité Disciplinaire de l’Armée, sans préjudice des responsabilités encourues. Les chefs et officiers qui abandonnent leurs Unités, sans autorisation, seront considérés comme dispersés et envoyés aux Comandancias Militaires et aux centre mentionnés, où ils seront dégradés avec pertes de tous leurs droits, et réintégreront l’Armée comme Soldats, sans préjudice de la responsabilité qui leur sera exigée devant les Tribunaux Militaires. »
Les unités reconstituées franchissent l’Ebre en faisant sauter les ponts.
Le 15 avril les troupes franquistes atteignent Vinaroz, petit village côtier. L’Espagne républicaine est coupée en deux.
Après cette terrible défaite, les Brigades et les Bataillons vont être réorganisés. Ainsi la 14e BI n'aura plus que quatre bataillons :
Témoignage de Boris Guimpel, officier volontaire de la 14e BI
« On se bat et on recule sans cesse. On se regroupe la nuit, le jour on tient les positions. Nous cherchons à nous accrocher. Nous tenons un jour ou deux le Col de l’Alto des Portal dans la sierra de Caspe. Pour la première fois je vois un Heinkel bombarder en piqué. Il lâchait de grosses bombes soufflantes. Chaque fois les franquistes nous débordent. […] Nous manquons de réserves. Les franquistes avançaient en colonnes, avec chars et blindés, véhicules à chenilles pour l’infanterie. […]. Les troupes espagnoles font retraite partout. Il y en a qui tiennent, d’autres pas. […] C’est sur la ligne de crête de la Sierra de Caspe que nous avons tenu le plus longtemps. »
Source
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 369)
Delperrié de Bayac, Les Brigades Internationales, Fayard, Paris, 1968
Boris Guimpel, Ses mémoires (non publiés)