LIOU HIN Tien : Différence entre versions
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Sa date de naissance est incertaine, selon les documents, il serait né soit le 12 janvier 1890 soit le 12 février 1892 soit en 1898 à Changton (Chine). | Sa date de naissance est incertaine, selon les documents, il serait né soit le 12 janvier 1890 soit le 12 février 1892 soit en 1898 à Changton (Chine). | ||
− | Il sait à peine lire et ne sait pas écrire. Ce qui explique que sa biographie et son formulaire de démobilisation, | + | Il sait à peine lire et ne sait pas écrire. Ce qui explique que sa biographie et son formulaire de démobilisation, remplis par deux volontaires, soient écrits LIOU HIN et LIOU KIM. |
De 1910 à 1917, il fait partie de l’armée chinoise. | De 1910 à 1917, il fait partie de l’armée chinoise. | ||
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En 1917, il quitte la Chine avec un contrat pour travailler en France « en temps de guerre ». | En 1917, il quitte la Chine avec un contrat pour travailler en France « en temps de guerre ». | ||
Après avoir travaillé aux Chantiers Normands du Havre, il est embauché comme mécanicien chez Renault. Il gagnait 6 à 7 francs de l’heure. | Après avoir travaillé aux Chantiers Normands du Havre, il est embauché comme mécanicien chez Renault. Il gagnait 6 à 7 francs de l’heure. | ||
+ | En 1936, il adhérait à la fois à la CGT et au PCF. | ||
Célibataire, il demeurait à Boulogne-Billancourt. | Célibataire, il demeurait à Boulogne-Billancourt. | ||
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Il arrive le 28 novembre 1936 avec un convoi du PCF. | Il arrive le 28 novembre 1936 avec un convoi du PCF. | ||
− | Il est affecté au service sanitaire du | + | Il est affecté au service sanitaire du 13<sup>e</sup> Bataillon de la 14<sup>e</sup> BI. |
Lors des combats du Jarama, il est nommé à l’Ordre du Jour. | Lors des combats du Jarama, il est nommé à l’Ordre du Jour. | ||
− | Un article, en première page, du journal de la | + | Un article, en première page, du journal de la XIV<sup>e</sup>, s’intitulant « Liou et Tchang » leur est consacré: |
<blockquote>« Parmi tout le personnel sanitaire si dévoué, deux figures sympathiques s’en dégagent nettement. Ces deux personnages sont devenus légendaires dans la Brigade. L’un s’appelle Liou et l’autre répond au nom de Tchang ; si les camarades de la Brigade qu’ils soient fantassins, artilleurs ou mitrailleurs ne connaissaient pas les noms de ces deux camarades, ils les désignaient dans leur conversation, et avec grand respect : les Camarades Chinois. | <blockquote>« Parmi tout le personnel sanitaire si dévoué, deux figures sympathiques s’en dégagent nettement. Ces deux personnages sont devenus légendaires dans la Brigade. L’un s’appelle Liou et l’autre répond au nom de Tchang ; si les camarades de la Brigade qu’ils soient fantassins, artilleurs ou mitrailleurs ne connaissaient pas les noms de ces deux camarades, ils les désignaient dans leur conversation, et avec grand respect : les Camarades Chinois. | ||
Combien de nos camarades de la Brigade leur doivent la vie ? Combien en ont-ils emportés de blessés sous le feu de la mitraille ? Nul ne peut le dire. Mais ce que les blessés et les combattants savent : c’est qu’ils ont un grand cœur. Avec des gestes doux et des mots de réconfort ils montrent l’exemple du dévouement. | Combien de nos camarades de la Brigade leur doivent la vie ? Combien en ont-ils emportés de blessés sous le feu de la mitraille ? Nul ne peut le dire. Mais ce que les blessés et les combattants savent : c’est qu’ils ont un grand cœur. Avec des gestes doux et des mots de réconfort ils montrent l’exemple du dévouement. | ||
Méprisant la mitraille, ne se cachant nullement ils font l’admiration des combattants. | Méprisant la mitraille, ne se cachant nullement ils font l’admiration des combattants. | ||
Anciens ouvriers des Usines Renault à Boulogne-Billancourt, ils sont venus combattre le fascisme en Espagne. | Anciens ouvriers des Usines Renault à Boulogne-Billancourt, ils sont venus combattre le fascisme en Espagne. | ||
− | Le corps Sanitaire de la Brigade est fier d’eux. Nous exprimons ici la gratitude de tous les combattants de la brigade en les citant en exemple : Liou et Tchang ont bien mérité du Front Antifasciste. » (Le soldat de la République, n° 6 du 27 février 1937)</blockquote> | + | Le corps Sanitaire de la Brigade est fier d’eux. Nous exprimons ici la gratitude de tous les combattants de la brigade en les citant en exemple : Liou et Tchang ont bien mérité du Front Antifasciste. » (''Le soldat de la République'', n° 6 du 27 février 1937)</blockquote> |
− | (Voir la réponse dans la biographie de [[TCHANG | + | (Voir la réponse dans la biographie de [[TCHANG JOUI_Sou|Sou TCHANG JOUI]]) |
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− | Il participe à tous les combats de la brigade, sauf du 24 septembre 1937 au 28 février où il est hospitalisé, pour maladie, à l’hôpital | + | Il participe à tous les combats de la brigade, sauf du 24 septembre 1937 au 28 février 1938 où il est hospitalisé, pour maladie, à l’hôpital n° 5 de Madrid. Il a bénéficié d’une permission de 15 jours à Benissa. |
− | En Espagne il a adhéré au SRI (voir [[Solidarité]]) et au [[PCE]]. | + | En Espagne, il a adhéré au SRI (voir [[Solidarité]]) et au [[PCE]]. |
− | Dans le formulaire de démobilisation, qu'il remplit le 8 novembre 1938, il déclare avoir lu, mais pas | + | Dans le formulaire de démobilisation, qu'il remplit le 8 novembre 1938, il déclare avoir lu, mais pas étudié les 13 points du gouvernement Négrin qu'il juge « très bien ». Il pense que c'est une politique <blockquote>« conciente, nécessaire avec un seul but, l'Union de toutes les forces antifascistes. Parce que la seule politique possible, c'est la politique d'Union. c'est le seul moyen en pratiquant une politique juste et saine de nous conduire à la victoire »</blockquote> |
En Espagne, il a appris <blockquote>« Les nécessités de l’Union de la classe ouvrière avec la paysanne collaborant étroitement avec l’armée du peuple. »</blockquote> | En Espagne, il a appris <blockquote>« Les nécessités de l’Union de la classe ouvrière avec la paysanne collaborant étroitement avec l’armée du peuple. »</blockquote> | ||
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==Sources== | ==Sources== | ||
− | AVER (MRN, archives de l'AVER, carton 28 bis) – RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D.580) - Le Soldat de la République - | + | AVER (MRN, archives de l'AVER, carton 28 bis) – RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D.580) - ''Le Soldat de la République'' - |
− | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Chinois]] [[Catégorie: Age: 40 à 50 ans]] [[Catégorie: Formation Militaire : Engagé]] [[Catégorie: Mécanicien]] [[Catégorie: Boulogne-Billancourt]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie: 14e BI]] | + | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Chinois]] [[Catégorie: Age: 40 à 50 ans]] [[Catégorie: Formation Militaire : Engagé]] [[Catégorie: Mécanicien]] [[Catégorie: CGT]] [[Catégorie: PCF]] [[Catégorie: Boulogne-Billancourt]] [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie: 14e BI]] |
Version actuelle datée du 13 avril 2021 à 11:20
Sa date de naissance est incertaine, selon les documents, il serait né soit le 12 janvier 1890 soit le 12 février 1892 soit en 1898 à Changton (Chine). Il sait à peine lire et ne sait pas écrire. Ce qui explique que sa biographie et son formulaire de démobilisation, remplis par deux volontaires, soient écrits LIOU HIN et LIOU KIM.
De 1910 à 1917, il fait partie de l’armée chinoise.
En 1917, il quitte la Chine avec un contrat pour travailler en France « en temps de guerre ». Après avoir travaillé aux Chantiers Normands du Havre, il est embauché comme mécanicien chez Renault. Il gagnait 6 à 7 francs de l’heure. En 1936, il adhérait à la fois à la CGT et au PCF.
Célibataire, il demeurait à Boulogne-Billancourt.
L’Espagne
Il arrive le 28 novembre 1936 avec un convoi du PCF.
Il est affecté au service sanitaire du 13e Bataillon de la 14e BI. Lors des combats du Jarama, il est nommé à l’Ordre du Jour.
Un article, en première page, du journal de la XIVe, s’intitulant « Liou et Tchang » leur est consacré:
« Parmi tout le personnel sanitaire si dévoué, deux figures sympathiques s’en dégagent nettement. Ces deux personnages sont devenus légendaires dans la Brigade. L’un s’appelle Liou et l’autre répond au nom de Tchang ; si les camarades de la Brigade qu’ils soient fantassins, artilleurs ou mitrailleurs ne connaissaient pas les noms de ces deux camarades, ils les désignaient dans leur conversation, et avec grand respect : les Camarades Chinois.
Combien de nos camarades de la Brigade leur doivent la vie ? Combien en ont-ils emportés de blessés sous le feu de la mitraille ? Nul ne peut le dire. Mais ce que les blessés et les combattants savent : c’est qu’ils ont un grand cœur. Avec des gestes doux et des mots de réconfort ils montrent l’exemple du dévouement. Méprisant la mitraille, ne se cachant nullement ils font l’admiration des combattants. Anciens ouvriers des Usines Renault à Boulogne-Billancourt, ils sont venus combattre le fascisme en Espagne.
Le corps Sanitaire de la Brigade est fier d’eux. Nous exprimons ici la gratitude de tous les combattants de la brigade en les citant en exemple : Liou et Tchang ont bien mérité du Front Antifasciste. » (Le soldat de la République, n° 6 du 27 février 1937)
(Voir la réponse dans la biographie de Sou TCHANG JOUI)
Le 1er mars il est nommé sergent. Il participe à tous les combats de la brigade, sauf du 24 septembre 1937 au 28 février 1938 où il est hospitalisé, pour maladie, à l’hôpital n° 5 de Madrid. Il a bénéficié d’une permission de 15 jours à Benissa.
En Espagne, il a adhéré au SRI (voir Solidarité) et au PCE.
Dans le formulaire de démobilisation, qu'il remplit le 8 novembre 1938, il déclare avoir lu, mais pas étudié les 13 points du gouvernement Négrin qu'il juge « très bien ». Il pense que c'est une politique
« conciente, nécessaire avec un seul but, l'Union de toutes les forces antifascistes. Parce que la seule politique possible, c'est la politique d'Union. c'est le seul moyen en pratiquant une politique juste et saine de nous conduire à la victoire »
En Espagne, il a appris
« Les nécessités de l’Union de la classe ouvrière avec la paysanne collaborant étroitement avec l’armée du peuple. »
Il fait partie du convoi de volontaires rapatriés d'Espagne qui arrive à la Gare d’Austerlitz le 13 novembre 1938 et donne lieu à un imposant défilé jusqu'à la Maison des Métallos.
Sources
AVER (MRN, archives de l'AVER, carton 28 bis) – RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D.580) - Le Soldat de la République -