OLIVERO Jacques : Différence entre versions
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Jacques (Giacomo) Olivero est né le 1<sup>er</sup> septembre 1903 à  Acceglio (Italie).  | Jacques (Giacomo) Olivero est né le 1<sup>er</sup> septembre 1903 à  Acceglio (Italie).  | ||
| − | Chauffeur de taxi, il était au syndicat CGT depuis 1925.  | + | Chauffeur de taxi, il était adhérent au syndicat des Cochers-Chauffeurs de la Chambre syndicale CGT depuis 1925.  | 
| − | Membre du PCF depuis 1925, il   | + | Membre du PCF depuis 1925, il faisait partie du secrétariat des groupes de langue italienne de Paris.  | 
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<blockquote>«Muy buen jefe de sección, ha hecho siempre el maximo por la buena marcha de la sección. Sabe ejecutar y hace ejecutar las ordenes recibidas. En los ultimos combates  se ha portado de manera impecable. Podría hacer mejor, pero le falta instrucción. Polticamente bueno. Moral muy bueno.” (''Très bon chef de section, il a toujours fait le maximum pour la bonne marche de la section. Il sait exécuter et faire exécuter les ordres reçus. Au cours des derniers combats, il s'est comporté de manière impeccable. Il pourrait faire mieux mais il lui manque de l'instruction. Politiquement bon. Très bon moral. '')</blockquote>  | <blockquote>«Muy buen jefe de sección, ha hecho siempre el maximo por la buena marcha de la sección. Sabe ejecutar y hace ejecutar las ordenes recibidas. En los ultimos combates  se ha portado de manera impecable. Podría hacer mejor, pero le falta instrucción. Polticamente bueno. Moral muy bueno.” (''Très bon chef de section, il a toujours fait le maximum pour la bonne marche de la section. Il sait exécuter et faire exécuter les ordres reçus. Au cours des derniers combats, il s'est comporté de manière impeccable. Il pourrait faire mieux mais il lui manque de l'instruction. Politiquement bon. Très bon moral. '')</blockquote>  | ||
| − | Jacques Olivero est   | + | Jacques Olivero est tué le 21 septembre 1938 dans les combats de la Sierra de Caballs.  | 
| − | Son nom figure sur la stèle dédiée à la mémoire des chauffeurs morts dans les luttes sociales ou pendant la guerre d'Espagne que le syndicat des cochers chauffeurs CGT a édifiée dans le cimetière de Levallois-Perret.  | + | Un de ses camarades, Potin Robert [[POTIN_Robert|Robert POTIN]] écrit un article dans le "''Réveil des Cochers Chauffeurs''", bulletin de la Chambre Syndicale CGT, relatant sa mort.  | 
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| + | "Nous avons parlé de la perte de bons camarades, dont le nom est univercellement connu. Mais on a souvent oubliés d'autres, moins marquants qui eux aussi, ont fait sacrifice de leur vie.  | ||
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| + | Un exemple : celui de Jacques Olivero [[OLIVERO_Jacques|Jacques OLIVERO]] lieutenant-commandant à la Compagnie de Mitrailleuses du bataillon Vaillant-Couturier de la 14<sup>e</sup> brigade, tombé au champ d'honneur le 21 septembre dernier, à la Sierra de Caball, face à Corbera, sur le front de l'Ebre.  | ||
| + | Olivero arriva en Espagne fin octobre 1936 et a combattu dans les rangs de la 10 et 11<sup>e</sup> CM "isolées", sur les fronts de Madrid et d'Andalousie.  | ||
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| + | Après la réorganisation des brigades sur la base nationale, Olivero passa avec d'autres Français à la 14<sup>e</sup> brigade.  | ||
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| + | C'est à la défense de Caspe, où pendant 15 jours fut arrêtée la formidable offensive, permettant ainsi le regroupement des forces républicaines après le recul d'Aragon, qu'Olivero se distingua particulièrement.  | ||
| + | Toujours à la pointe du combat, montrant l'exemple, il résiste avec ses hommes et participe victorieusement à la résistance aux attaques du 26 mars. C'est là que la Compagnie perd son commandant, Robert, tant aimé par ses hommes.                                  | ||
| + | Mais devant la concentration de matériel et d'hommes, il faut reculer. C'est la retraite derrière l'Ebre. Non pas une déroute mais une guérilla à travers la montagne où chaque colline devient un point de résistance, chaque rocher un abri. C'est à ce moment qu'Olivero prend le commandement de la Compagnie.  | ||
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| + | Pendant la préparation de l'offensive sur l'Ebre, Olivero a fait de sa Compagnie une Compagnie modèle. Elle obtient de nombreux prix, ses journaux muraux, ses groupes d'activistes. Sous sa direction, la Compagnie acquiert une valeur militaire augmentée, grâce à l'instruction des gars et aux petites manœuvres combinées.  | ||
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| + | Puis c'est la défense du terrain conquit en juillet. On appelle la 14<sup>e</sup> à la Sierra de Caball car l'ennemi fait des efforts désespérés pour nous chasser. Les gars de la brigade sont collés au sol et repoussent avec de nombreuses pertes l'ennemi à chaque fois qu'il sort de ses positions.  | ||
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| + | Mais le 21 septembre, les fascistes réussissent enfin à rompre notre ligne. Il faut se replier sur d'autres positions. C'est à ce moment que Olivero cherchant des positions pour ses pièces tombe mortellement frappé d'une rafale de fusil-mitrailleur. Il a reçu toute la décharge dans la poitrine et une balle dans l'œil, mourant sur le coup.  | ||
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| + | Les camarades ont ramené son corps. Tous les hommes ont pleuré sa perte.  | ||
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| + | Camarade Olivero, tu étais pour nous plus qu'un frère. Ta mémoire restera toujours gravée dans nos cœurs.  | ||
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| + |                                                                                              POTIN Roger, C.M.  | ||
| + |                                                                                              10<sup>e</sup> Bataillon 14<sup>e</sup> Brigade"  | ||
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| + | Son nom figure sur la stèle dédiée à la mémoire des chauffeurs morts dans les luttes sociales, ou pendant la guerre d'Espagne, que le syndicat des cochers-chauffeurs CGT a édifiée dans le cimetière de Levallois-Perret.  | ||
==Sources==  | ==Sources==  | ||
| − | RGASPI (Moscou, F.545.  Op.3. D.370 et Op.6. D. 1338)  | + | RGASPI (Moscou, F.545.  Op.3. D.370 et Op.6. D. 1338) - ''Réveil des Cochers-Chauffeurs''.  | 
| − | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Italien]] [[Catégorie: Age: 31 à 39 ans]]   [[Catégorie: Chauffeurs taxi]] [[Catégorie: PCF]]   [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie: 14e BI]] [[Catégorie: Morts]]  | + | [[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Italien]] [[Catégorie: Age: 31 à 39 ans]]   [[Catégorie: Chauffeurs taxi]] [[Catégorie: PCF]]   [[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie: 14e BI]] [[Catégorie: Morts]] [[Catégorie: CGT]]  | 
Version actuelle datée du 3 novembre 2025 à 19:26
Jacques (Giacomo) Olivero est né le 1er septembre 1903 à Acceglio (Italie).
Chauffeur de taxi, il était adhérent au syndicat des Cochers-Chauffeurs de la Chambre syndicale CGT depuis 1925.
Membre du PCF depuis 1925, il faisait partie du secrétariat des groupes de langue italienne de Paris.
L'Espagne
Il y arrive le 18 novembre 1936.
Il est nommé lieutenant à une date non connue
En juillet 1938, il commandait la Compagnie de Mitrailleuses du Bataillon Vaillant-Couturier de la 14e BI.
L'ordre du jour n° 494 du 21 août 1938 mentionne que, venant de l’hôpital, il rejoint son unité.
Un rapport, non signé, de mars 1938 le caractérise comme :
«Muy buen jefe de sección, ha hecho siempre el maximo por la buena marcha de la sección. Sabe ejecutar y hace ejecutar las ordenes recibidas. En los ultimos combates se ha portado de manera impecable. Podría hacer mejor, pero le falta instrucción. Polticamente bueno. Moral muy bueno.” (Très bon chef de section, il a toujours fait le maximum pour la bonne marche de la section. Il sait exécuter et faire exécuter les ordres reçus. Au cours des derniers combats, il s'est comporté de manière impeccable. Il pourrait faire mieux mais il lui manque de l'instruction. Politiquement bon. Très bon moral. )
Jacques Olivero est tué le 21 septembre 1938 dans les combats de la Sierra de Caballs.
Un de ses camarades, Potin Robert Robert POTIN écrit un article dans le "Réveil des Cochers Chauffeurs", bulletin de la Chambre Syndicale CGT, relatant sa mort.
"Nous avons parlé de la perte de bons camarades, dont le nom est univercellement connu. Mais on a souvent oubliés d'autres, moins marquants qui eux aussi, ont fait sacrifice de leur vie.
Un exemple : celui de Jacques Olivero Jacques OLIVERO lieutenant-commandant à la Compagnie de Mitrailleuses du bataillon Vaillant-Couturier de la 14e brigade, tombé au champ d'honneur le 21 septembre dernier, à la Sierra de Caball, face à Corbera, sur le front de l'Ebre. Olivero arriva en Espagne fin octobre 1936 et a combattu dans les rangs de la 10 et 11e CM "isolées", sur les fronts de Madrid et d'Andalousie.
Après la réorganisation des brigades sur la base nationale, Olivero passa avec d'autres Français à la 14e brigade.
C'est à la défense de Caspe, où pendant 15 jours fut arrêtée la formidable offensive, permettant ainsi le regroupement des forces républicaines après le recul d'Aragon, qu'Olivero se distingua particulièrement. Toujours à la pointe du combat, montrant l'exemple, il résiste avec ses hommes et participe victorieusement à la résistance aux attaques du 26 mars. C'est là que la Compagnie perd son commandant, Robert, tant aimé par ses hommes. Mais devant la concentration de matériel et d'hommes, il faut reculer. C'est la retraite derrière l'Ebre. Non pas une déroute mais une guérilla à travers la montagne où chaque colline devient un point de résistance, chaque rocher un abri. C'est à ce moment qu'Olivero prend le commandement de la Compagnie.
Pendant la préparation de l'offensive sur l'Ebre, Olivero a fait de sa Compagnie une Compagnie modèle. Elle obtient de nombreux prix, ses journaux muraux, ses groupes d'activistes. Sous sa direction, la Compagnie acquiert une valeur militaire augmentée, grâce à l'instruction des gars et aux petites manœuvres combinées.
Puis c'est la défense du terrain conquit en juillet. On appelle la 14e à la Sierra de Caball car l'ennemi fait des efforts désespérés pour nous chasser. Les gars de la brigade sont collés au sol et repoussent avec de nombreuses pertes l'ennemi à chaque fois qu'il sort de ses positions.
Mais le 21 septembre, les fascistes réussissent enfin à rompre notre ligne. Il faut se replier sur d'autres positions. C'est à ce moment que Olivero cherchant des positions pour ses pièces tombe mortellement frappé d'une rafale de fusil-mitrailleur. Il a reçu toute la décharge dans la poitrine et une balle dans l'œil, mourant sur le coup.
Les camarades ont ramené son corps. Tous les hommes ont pleuré sa perte.
Camarade Olivero, tu étais pour nous plus qu'un frère. Ta mémoire restera toujours gravée dans nos cœurs.
                                                                                            POTIN Roger, C.M.
                                                                                            10e Bataillon 14e Brigade"
Son nom figure sur la stèle dédiée à la mémoire des chauffeurs morts dans les luttes sociales, ou pendant la guerre d'Espagne, que le syndicat des cochers-chauffeurs CGT a édifiée dans le cimetière de Levallois-Perret.
Sources
RGASPI (Moscou, F.545. Op.3. D.370 et Op.6. D. 1338) - Réveil des Cochers-Chauffeurs.