GREUSARD Robert : Différence entre versions
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− | Robert Georges René Greusard est né le 14 novembre 1914 à Plombière-les-Dijon (Côte-d’Or). | + | Robert Georges René Greusard, fils de Joseph et Claire Vangout, est né le 14 novembre 1914 à Plombière-les-Dijon (Côte-d’Or). |
Il obtient son certificat d’études. En 1930, il s’engage pendant cinq ans dans la Marine. | Il obtient son certificat d’études. En 1930, il s’engage pendant cinq ans dans la Marine. | ||
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Robert Greusard arrive en Espagne le 12 décembre 1936. Il est affecté, comme mitrailleur, à la 3<sup>e</sup> Compagnie du [[Bataillon Henri Barbusse]] de la 14<sup>e</sup> BI. | Robert Greusard arrive en Espagne le 12 décembre 1936. Il est affecté, comme mitrailleur, à la 3<sup>e</sup> Compagnie du [[Bataillon Henri Barbusse]] de la 14<sup>e</sup> BI. | ||
− | En mai 1937, pendant la bataille de Balsain (voir l'[[Offensive républicaine sur Ségovie]] il est blessé à l’attaque par balles au pied gauche. Soigné à El Goloso et [[Huete]] pendant un mois et demi, il effectue sa convalescence à Denia pendant 15 jours. Pour attester de ses dires, il cite [[COLOMBIER_Georges|Georges COLOMBIER (biographie de ce volontaire en cours)]] et [[COMISECK_Jean|Jean COMISECK (biographie de ce volontaire en cours)]]. | + | En mai 1937, pendant la bataille de Balsain (voir l'[[Offensive républicaine sur Ségovie]]) il est blessé à l’attaque par balles au pied gauche. Soigné à El Goloso et [[Huete]] pendant un mois et demi, il effectue sa convalescence à Denia pendant 15 jours. Pour attester de ses dires, il cite [[COLOMBIER_Georges|Georges COLOMBIER (biographie de ce volontaire en cours)]] et [[COMISECK_Jean|Jean COMISECK (biographie de ce volontaire en cours)]]. |
Le 25 octobre 1937, il est affecté au service des transports. | Le 25 octobre 1937, il est affecté au service des transports. | ||
− | Durant les 15 mois passés au front, il participe à toutes les batailles de la 14<sup>e</sup> BI (consulter la liste des batailles menées par la 14<sup>e</sup> BI dans la catégorie Brigade) et il cite notamment les batailles de Majadahonda, las Rozas, , Morata de Tajuña([[Le front du Jarama]]) , et Balsain (voir l'[[Offensive républicaine sur Ségovie]]). | + | Durant les 15 mois passés au front, il participe à toutes les batailles de la 14<sup>e</sup> BI (consulter la liste des batailles menées par la 14<sup>e</sup> BI dans la catégorie Brigade) et il cite notamment les batailles de Majadahonda, las Rozas, , Morata de Tajuña ([[Le front du Jarama]]) , et Balsain (voir l'[[Offensive républicaine sur Ségovie]]). |
Le 7 novembre 1938, il rédige le formulaire de rapatriement. A la question qu’as-tu appris en Espagne, il répond <blockquote> « que l’unité du peuple espagnol serait plus fort pour vaincre le fascisme ».</blockquote> | Le 7 novembre 1938, il rédige le formulaire de rapatriement. A la question qu’as-tu appris en Espagne, il répond <blockquote> « que l’unité du peuple espagnol serait plus fort pour vaincre le fascisme ».</blockquote> |
Version du 5 février 2021 à 14:32
Robert Georges René Greusard, fils de Joseph et Claire Vangout, est né le 14 novembre 1914 à Plombière-les-Dijon (Côte-d’Or).
Il obtient son certificat d’études. En 1930, il s’engage pendant cinq ans dans la Marine.
De retour à la vie civile, il est employé comme chauffeur-livreur par la Laiterie de Bourgogne. En 1936, il adhère à la CGT des brasseurs. Membre du Secours rouge International, il n’est pas membre d’un parti politique et se déclare antifasciste.
Célibataire, il est domicilié 33, avenue Garibaldi à Dijon (Côte-d’Or)
L’Espagne
Robert Greusard arrive en Espagne le 12 décembre 1936. Il est affecté, comme mitrailleur, à la 3e Compagnie du Bataillon Henri Barbusse de la 14e BI.
En mai 1937, pendant la bataille de Balsain (voir l'Offensive républicaine sur Ségovie) il est blessé à l’attaque par balles au pied gauche. Soigné à El Goloso et Huete pendant un mois et demi, il effectue sa convalescence à Denia pendant 15 jours. Pour attester de ses dires, il cite Georges COLOMBIER (biographie de ce volontaire en cours) et Jean COMISECK (biographie de ce volontaire en cours).
Le 25 octobre 1937, il est affecté au service des transports.
Durant les 15 mois passés au front, il participe à toutes les batailles de la 14e BI (consulter la liste des batailles menées par la 14e BI dans la catégorie Brigade) et il cite notamment les batailles de Majadahonda, las Rozas, , Morata de Tajuña (Le front du Jarama) , et Balsain (voir l'Offensive républicaine sur Ségovie).
Le 7 novembre 1938, il rédige le formulaire de rapatriement. A la question qu’as-tu appris en Espagne, il répond
« que l’unité du peuple espagnol serait plus fort pour vaincre le fascisme ».
Sur ce document, il déclare avoir
« un peu » lu les paroles du Dr Negrin, qu’il considère « très justes et pourraient et même ont eut un effet mondial ». Pour lui, la politique du Front Populaire est bonne et juste« car elle est appliquée avec impartialité ».
Il pense que
« Les brigades internationales éduquées militairement et politiquement ont contribuées à la formation de la jeune armée populaire espagnole »
Souhaitant retourner à Dijon, il ne pense pas pouvoir retrouver du travail. Il figure sur la liste des volontaires rapatriés le 12 novembre 1938 se rendant dans la région de Lyon.
La Résistance
Dans sa lettre du 9 janvier 1944 adressée à Georges COLOMBIER (biographie de ce volontaire en cours), Joseph Félix BESSON (voir la biographie de ce volontaire), écrit
« pour nous deux, Bebert, [Robert Greusard] c’est toujours la même chose on travaille beaucoup, on ne mange guère, on boit encore moins et on fume quatre jours par mois. Tu vois que la guerre nous aura ramené à la tempérance mais on se rattrapera…Nous avons juste été privilégié pour le froid. Il n’a pas encore neigé et il n’a pas fait plus de -12°. Heureusement car on a plus guère de calories à se mettre dans le ventre et pas beaucoup à se mettre sur le dos. Enfin on va vers le beau temps et le bon bout. »
Robert Greusard dit Tintin, prend part à la résistance au sein des FTP, dans la région de Dijon. Son groupe de maquisards, dirigé par Joseph Félix BESSON (voir la biographie de ce volontaire) se réfugie, début 1944 en forêt de Foncegrive. Le 21 avril 1944, le maquis est attaqué par une unité spéciale de GMR [Groupes Mobiles de Réserve, créés en avril 1941, par le gouvernement de Vichy], composée de volontaires pour lutter contre le maquis. Félix Besson, les jambes brisées par une rafale de mitraillette dès le début de l’attaque, donne ses ordres en actionnant son fusil-mitrailleur.
« Submergés par le nombre à un contre dix, ils durent bientôt se rendre en pensant qu’avec des français il serait possible de discuter. Félix Besson qui ne voulait pas tomber aux mains de mercenaires français se tira une balle dans la tête non sans avoir tenter de parlementer. »
Robert Greusard et plusieurs de ses camarades furent arrêtés. Transféré à Besançon, il fut condamné à mort ainsi que trois camarades, le 19 mai, par une cour martiale de la Milice, après une parodie de procès. Ils seront fusillés aussitôt à la Butte de Besançon par un peloton français dans des conditions atroces. Les cinq autres seront déportés: un seul reviendra d'Allemagne.
La dépouille de Robert Greusard et celles de ses compagnons sera jetée dans une fosse commune de l’Eglise de Saint Claude à Besançon, l’administration refusant de rendre les corps aux familles ainsi que son homologation posthume comme lieutenant FFI.
L'abbé Vaxillaire, curé de Selongey (Côte-d'Or), soupçonné d’avoir dénoncé le maquis, fut condamné en 1947, à vingt ans de travaux forcés par la Cour de justice de Dijon, jugement cassé pour vice de forme, pour finalement bénéficier d’un non-lieu par le Tribunal Militaire de Paris.
Une cérémonie du souvenir en hommage au maquis de Foncegrive et à ses maquisards est célébrée chaque 8 mai, devant la stèle, Route de Cussey les Forges à Foncegrive (Côte-d’Or). À Besançon, à la maison d’arrêt Louis-Pergaud, une plaque honore les fusillés du 19 mai 1944 et leurs noms figurent sur la stèle aux martyrs de la Résistance.
Source
AVER (MRN,archives de l'AVER, caryon 28 bis) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6 D. 1215) - Photographie et lettre (archives famille Colombier) - Les Fusillés 1940-1944», Editions de l’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2015. Service historique de la Défense : dossier AC 21 P 458569 https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ Surveillance du Parti communiste français par la direction de la Sûreté nationale du ministère de l'Intérieur sous la IIIe République : dossier n°[101206] Greusard Robert. Cote F/7/14812. Rapport du préfet du Jura, note de la Direction de la Sûreté - https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr - http://www.museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/ressource_source/192.pdf - https://www.bienpublic.com/edition-tille-vingeanne/2018/05/09/un-devoir-de-memoire-en-hommage-aux-maquisards-morts-pour-la-france - https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/04/17/le-proces-de-l-abbe-vaxillaire-evoquera-un-drame-de-la-resistance-en-cote-d-or_1885473_1819218.html- https://www.lemonde.fr/archives/article/1947/04/19/le-cas-de-l-abbe-vaxillaire-accuse-d-avoir-denonce-des-maquisards_1886776_1819218.html https://www.cancoillotte.net/spip.php?article1225