CARRE Lucien : Différence entre versions
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Lucien Carre est né le 28 octobre 1910. Après des études élémentaires, il effectue son service militaire.
Cordonnier, il adhère à la CGT en 1930.
Membre des JC depuis 1925, il devient secrétaire régional jusqu’en 1936. Il entre au PCF en 1930. Il est membre du SRI depuis 1925. Un article non daté du Secours Rouge Internationale du Doubs, Haute Saône, Jura, Territoire de Belfort, intitulé « l’Inquisition démocratique : Jugements sans précédents » présente en parallèle le portrait d’André Marty, « héros de la mer Noire, 4 ans de prison, 3 000 [francs] d’amende pour avoir dénoncé les volontés de guerre de notre Etat-major contre la seule république d’ouvriers et de paysans, défendant des libertés chèrement acquises » et celui de Lucien Carre « 18 ans, secrétaire des JC, 6 mois de prison, 200 francs d’amende pour provocation de militaire à la désobéissance sur le rapport de trois sous-off. Un an de prison au droit commun pour avoir dit « A bas les bourgeois, vive le parti communiste » devant des juges au service du capital ».
Marié, avant son départ, il était domicilié 64, avenue Jean Jaurès à Belfort. (Territoire-de-Belfort)
L’Espagne
Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées) avec un groupe de 65 volontaires, Lucien Carre rejoint Figueras, via Massanet, le 25 janvier 1938. Il est affecté comme soldat à la 14e BI à l’Escorial.
Le 2 mars 1938, il quitte le Bataillon André Marty pour l’armurerie (OJ n° 305).
Déserteur sur le front de Caspe, il est arrêté à Barcelone et emprisonné à la prison de Castelldefels puis à Cambrils. Envoyé quelque temps après, au camp d’instruction de la 14e BI, il déserte une seconde fois. Repris, il est envoyé au Bataillon de fortifications de la 45ème Division, employé à faire des tranchées aux abords de Tortosa d’où il déserte à nouveau. Repris par les carabiniers à l’Hospitalet, il est renvoyé au Bataillon de fortifications. Par la suite, il demande à entrer dans une unité combattante de la 14e BI. Après avoir travaillé pendant 5 jours aux fortifications pour la 129e Brigade dans le secteur de l’Ebre, il déserte à nouveau. Sa désertion est signalée au S.I.M. le 20 octobre 1938. (Voir la catégorie Discipline et ses articles).
Le 31 août 1938, Lucien Carre écrit une lettre à André Marty : « Cette lettre pour t’expliquer dans quelle situation je suis et la décision que je prends si elle est accordée par mes chefs dont toi. A la suite de mon départ de l’armurerie ou je descendis à Barcelone, je fus mis à Castelldefels que je quittais ne voulant pas rester dans le milieu où j’étais et n’ayant pas été comme demander et promis ramener à la brigade. Repris et remis à la 3e Compagnie disciplinaire du Bataillon de fortification. J’ai à nouveau quitter celui [ci] pour quelles raisons ? démoraliser par le milieu. Je n’ai sur le moment pas réagi comme j’aurais du le faire, ayant du côté de ma femme vivant avec sa mère difficilement, de constants soucis et sachant que même communiste de chaque côté notre séparation de plusieurs mois nous pèse à tous les deux. Aussi ma maladie de cœur, nerfs cardiaques tout cela a jouer un rôle dans mes fautes commises. Après une [large] discussion avec mon commissaire de guerre du bataillon comprenant que trop la difficulté que je rentre en France sans avoir effacer ces fautes commises et sans complètement salir ma vie de militant passé, j’ai pris la décision et demande suivante : pouvoir être verser dans une compagnie de choc ou un groupe franc ou ainsi mis à l’épreuve je pourrais démontrer que je ne suis pas quand même un lache malgré les fautes commises. Ou après l’exécution du travail donné accompli, si les coups fascistes m’ont épargner je puisse rentrer chez moi et parmi les camarades sans avoir à rougir » André Marty répond, le 19 septembre 1938, à Lucien CARRE, qui se trouve alors à la 3e Compagnie disciplinaire du Bataillon de fortification de la 45e Division « Cher camarade, j’ai bien reçu ta lettre du 21 août. Je fais le nécessaire pour qu’on te donne satisfaction. Toutefois, je t’avise qu’il faudrait que tu te mettes à travailler immédiatement du mieux que tu pourras et à observer la discipline la plus stricte. J’espère que ton cas sera réglé le plus rapidement possible. Salutations antifascistes ». Une note signée André Marty du 19 septembre 1938 précise « … [qu’il] est scandaleux qu’il ait été envoyé en Espagne ».
Dans une note du 26 octobre 1938, adressée au PCF, André Marty sur la base du rapport du 16 octobre 1938, de Henri ROL-TANGUY commissaire politique de la 14e BI, confirme être sans nouvelle de Lucien Carre depuis sa quatrième évasion.
Ce volontaire figure sur une liste non datée de Français expulsés d’Espagne et dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le n° 746 assorti de l’observation MBAO (voir BAO)
La Résistance
Un dossier de résistant, sans mention d’homologation, référencé GR 16 P 108336, a été établi au nom de Carre Lucien, décédé le 12 avril 1945 à Nordhausen - camp de concentration de Dora, Allemagne (Caen, Cote AC 21 P 433 597) par le service Historique de la Défense.
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1111) et (Moscou, F.545. Op. 3. D. 369, Op. 6. D. 36, D. 1038, D. 1046) - Service historique du Ministère de la Défense [[Catégorie: Résistant]