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SERGENT Victor (dit Jean)
Jean Sergent est né le 7 juin 1912 rue de Tunis à Roubaix (Nord). Son père, Victor Alfred, était cabaretier ; sa mère, Flore Eugénie Petit, Institutrice.
Titulaire du CEP et du Brevet supérieur et ayant réussi la première partie du Bac, il suivit des cours de comptabilité et de mécanographie chez Pigier ce qui lui a permis d’exercer la profession de mécanographe. Il adhérait au syndicat des mécanographes de la CGT depuis 1933.
Auparavant, il avait effectué son service militaire pendant trois ans comme engagé dans l’aviation (campagne de Syrie). Démobilisé avec le grade de caporal-chef, il était breveté photographe dans l’aviation.
Il avait commencé à s’intéresser à la politique grâce à un membre du PCF et par des lectures de Marx, Lénine, Staline, des journaux comme L’Humanité, l’Avant-Garde, Regards et il avait participé aux contre-manifestations après l’émeute fasciste du 6 février 1934.
Il habitait 12, rue Pagès à Suresnes (Seine) et il était membre de son club de foot.
L’Espagne
Il arrive en Espagne le 23 novembre 1936 et entre à la 3e Compagnie du 13e Bataillon Henri Barbusse de la 14e BI. Il participe aux combats d’Andalousie : Valle del Rio, Motril, Lopera Bataille de Lopera où il est blessé le 28 décembre lors des combats en première ligne (balle dans le poumon gauche).
Il est nommé sergent le 3 janvier 1937 (chef de section, tireur FM). Il adhère au Parti Communiste espagnol durant son séjour à l’hôpital d’Orihuela.
De retour d’hospitalisation, en mars 1937, il est affecté à la 3e Compagnie du Bataillon André Marty de la 14e BI mais blessé à nouveau le mois suivant (une balle dans la cuisse gauche).
Au cours de son séjour en Espagne, il sera hospitalisé dans plusieurs hôpitaux (blessures et bronchites) ; Andujar, Murcie, Orihuela, Torcillo et séjournera au centre de rééducation de Mahora où il participe activement à la commission culturelle. C’est ainsi qu’il compose un petit poème, paru dans le journal du centre sous le titre Loufoqueries, adressé « aux camarades membres de l’A.T.C. (association des Travailleurs du Chapeau) :
Il existe en Espagne, province de la Manche Un village agréable, mais où l’air est si chaud Que toute la semaine, et même le dimanche Les « Internationaux » y travaillent du chapeau
Ce travail du chapeau n’a pas d’apprentissage, Il ne faut pas pour ça, savoir la chapellerie Il faut, sans être fou, ne pas passer pour sage, Et savoir par moment, faire des loufoqueries
Il y a sans arrêt des prétendants nombreux Au titre fort envié de parfait travailleur Du chapeau. Pensez donc, c’est passer pour un preux ! A ce titre équivalent : esprit, fortune, honneur
J’en suis un, j’en suis fier, j’en suis bouffi d’orgueil Ce titre m’est plus précieux qu’une grande richesse Je le veux près de moi au fond de mon cercueil Ainsi je dormirai, le cœur plein d‘allégresse
Prince, il est un village d’Espagne Tout rempli d’Internationaux C’est maintenant un pays de cocagne Grâce aux Travailleurs du Chapeau
Il reprend du service au bataillon André Marty en mars 38 et participe aux combats de Corbera, dans la sierra de Pandols Bataille de l’Ebre jusqu’en septembre 1938.
Victor Sergent donne son opinion à différentes questions dans un questionnaire daté de novembre 1938. • Sur la politique du Président Negrin : « je n’ai rien à critiquer car le gouvernement Negrin a suivi très exactement la ligne du Front Populaire - sa politique est parfaitement juste car elle répond en tout aux desideratas de la classe ouvrière » • Sur les Brigades internationales : « leur rôle en Espagne a été magnifique et leur création a, à mon point de vue, sauvé l’Espagne. Toutefois le choix des chefs tant militaires que politiques a laissé parfois à désirer. »
Le responsable du comité de Parti de la Brigade, Lucien Bigouret Lucien BIGOURET, estime « qu’il a bien travaillé d’un point de vue militaire, discipliné, courageux quoique malade ayant été blessé au poumon. Il a fait, d’après des témoignages de bonne foi, un bon travail au centre de rééducation de Mahora ».
Marié en janvier 1938 et père d’un enfant en Espagne, il demande au moment du Retrait des Brigades Internationales à rester pour travailler dans la briqueterie de son beau-père.
Après son retour en France, il épousa Louisa Borkelmans le 27 avril 1947 à la mairie de Roubaix. C’est à Roubaix qu’il mourut le 23 juillet 1958.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.3. D.736 et Op.6. D.1403) - Archives départementales du Nord cote 3E15892 Etat Civil n° 1111 du 7 juin 1912 -