CASANOVA Jacques : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Il est tué sur le front du Jarama, le 12 février 1937.
 
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Dans sa ville, La Seyne-sur-Mer, un chemin porte son nom.
 
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==Sources==
 
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''Le livre de la 15e brigade internationale sur le front d’Espagne. Nos combats contre le fascisme'', Madrid, 1937 - RGASPI (BDIC, MM. 880/8, 545.6.1112) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D.1034, D. 1038, D. 1045)  - jcautran.free.fr/archives_familiales/elections/municipales/1935/
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''Le livre de la 15<sup>e</sup> brigade internationale sur le front d’Espagne. Nos combats contre le fascisme'', Madrid, 1937 - RGASPI (BDIC, MM. 880/8, 545.6.1112) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D.1034, D. 1038, D. 1045)  - jcautran.free.fr/archives_familiales/elections/municipales/1935/
 
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Version actuelle datée du 25 août 2022 à 18:26

Jacques Casanova est né le 28 août 1905.

Il effectue son service militaire dans l’Infanterie et obtient le grade de sergent.

Ouvrier riveur, il est membre du PCF et se présente sur la liste « Bloc Ouvrier et Paysan » du PCF, pour les élections municipales des 5 et 12 mai 1935, à La Seyne-sur-Mer. Avant de partir en Espagne, il était domicilié à La Seyne-sur-Mer (Var).

L’Espagne

Arrivé en Espagne le 20 janvier 1937, Jacques Casanova est affecté à la 3e Section de la 2e Compagnie, du Bataillon Six-Février de la 15e BI avec le grade de lieutenant.

Il est tué sur le front du Jarama, le 12 février 1937.

Voici le témoignage de David Kamy dans Le livre de la 15e brigade internationale sur le front d’Espagne. Nos combats contre le fascisme :

« Le Commissaire Casanova est tué à son poste : en avant.

Il savait parler et lutter. […]

Il possédait l’art de la conviction. Ses paroles ne sonnaient pas creux. On le comprenait, on était prêt à le suivre. Lui, qui voyait l’ensemble des problèmes élevés, n’oubliait jamais de redescendre sur la terre.

Non seulement, il savait décrire et expliquer, haranguer ou débattre, mais il savait aussi solutionner et organiser.

Ses solutions étaient promptes, souples et justes. Il savait les défendre et les faire adopter.

Sérieux, préoccupé d’un sentiment de responsabilité totale et étranger à toute mesquinerie, la blague toujours à la bouche, voilà ce qu’était ce magnifique militant gai malgré tout, voila ce qu’était ce magnifique militant.

Nous allons voir ce qu’était le soldat !

Le 15e Bataillon venait d’être précipité dans la lutte.

Il fallait arrêter l’avance fasciste vers la route Valence-Madrid. Il n’y avait pas le temps pour la préparation minutieuse d’une contre attaque ; c’est pourquoi après quelques heures de marche d’approche, le bataillon se disloqua.

L’avance commença le matin, dans la journée du 12 février 1937, sous un soleil brûlant. L’estomac vide et les lèvres sèches, les hommes avançaient avec enthousiasme. Casanova commandait la 3e Section de la 2e Compagnie du Bataillon Six-Février.

Après les premières heures de combat, les ordres cessaient d’arriver. Les responsabilités du commandement retombèrent sur lui. Cela ne l’embarassa point. Se référant sur le mouvement des flancs, il continua d’avancer. Vers les premières heures de l’après-midi nous avions occupé les crétes qui dominent la vallée du Jarama.

Hélas ! nous n’étions plus assez nombreux. Les balles sifflaient de tous les côtés ; néanmoins l’ennemi reculait vers la rivière. Des combattants isolés commençaient à descendre des crêtes à la poursuite des fascistes. Ils n’étaient pas suivis.

Pour pouvoir affronter avec succès la résistance ennemie, Casanova, comptant sur l’arrivée des retardataires, s’était élancé vers la vallée en poussant ce cri, alors si simple, mais maintenant si glorieux : « En avant ! ».

Dans le fond de la vallée, nous devions nous retrouver une trentaine faisant le coup de feu contre l’ennemi qui se retranchait en hâte. Mais le renfort ne venait pas.

Nous nous étions plaqués à terre, à une cinquantaine de mètres de la tranchée fasciste. Nous étions sans abri. Casanova ne perdait pas son temps. Avec un calme surprenant, il se levait pour apercevoir l’ennemi, tirait en visant sans énervement, et se planquait ensuite.

Ainsi en ces instants terribles, presque désespérés, avec la mort en face, il restait encore, pour une fois, notre guide et notre soutien. En rampant, j’avais fini par passer en avant de lui. Je me retournais pour voir Casanova, cherchant son clin d’œil significatif, son conseil. Je le vis allongé, son casque doublement traversé, baignant dans son sang généreux. Le front traversé par une balle meurtrière, il agonisait doucement, sans une plainte. Ses lèvres remuaient, sans voix. Je ne sais pas s’il comprenait, s’il pouvait encore entendre ou penser; mais croyant répondre à son seul vœu, à cette unique pensée qui dominait ce combattant inébranlable, je lui disais « Non Casanova, ils ne passeront pas, non, non !... »

Nous nous sommes retirés, nous l’avons laissé là, près du rio Jarama.

Cet article sera repris, avec de légères modifications, dans l’Humanité du 23 août 1937.

Dans sa ville, La Seyne-sur-Mer, un chemin porte son nom.

Sources

Le livre de la 15e brigade internationale sur le front d’Espagne. Nos combats contre le fascisme, Madrid, 1937 - RGASPI (BDIC, MM. 880/8, 545.6.1112) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D.1034, D. 1038, D. 1045) - jcautran.free.fr/archives_familiales/elections/municipales/1935/‎