DEVILLE Jean : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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A celle concernant l'organisation des BI, il répond : «La politique des brigades a eu par moment quelques relaches, quand à sa tenue militaire, elle a été bonne, les brigades ont laissé un bel exemple de lutte, de discipline et d'unité.»
 
A celle concernant l'organisation des BI, il répond : «La politique des brigades a eu par moment quelques relaches, quand à sa tenue militaire, elle a été bonne, les brigades ont laissé un bel exemple de lutte, de discipline et d'unité.»
  
Retiré du front du Levant le 19 octobre 1938 [[Retrait des Brigades Internationales]], il rejoint le centre de regroupement de Puebla Larga le 17 novembre.
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Après la décision du [[Retrait des Brigades Internationales]], il quitte le front du Levant le 19 octobre 1938 et rejoint le centre de regroupement de [[Puebla Larga]] le 17 novembre.
  
 
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Version du 13 mai 2024 à 10:30

Jean Deville est né le 26 mai 1914 à la Bénéchie, commune de Cussac (Haute-Vienne). Son père François et sa mère Catherine Arlequin étaient cultivateurs. Il fut adopté par la nation suivant le jugement du tribunal de Rochechouart (Haute-Vienne) le 11 octobre 1918, devenant ainsi "Pupille de la Nation".

D'un niveau d'études primaires, il porte un intérêt pour la politique dès l'âge de 15 ans, par ses lectures, et « pour le bon travail du parti ».

Il travaille dans un premier temps comme ouvrier dans l'entreprise Faurie de Brives (Corrèze). Adhérant à la CGT à Limoges, il devient membre des Jeunesses Communistes et en assure le secrétariat de section de 1933 à 1936. A cette date, il adhère au PCF à Saint-Junien (Haute-Vienne) cellule Cuissard. Lecteur de l'Humanité, l'Avant-garde, Le travailleur, Regards, il cite quelques ouvrages concernant Jaurès, Marx, Lénine et Staline. Son action militante se traduit par la diffusion de la propagande du parti et de l'organisation ainsi que l'écriture de quelques articles dans Le travailleur ayant pour thème les élections cantonales. Il participe au congrès régional du PCF, le 20 juin 1936 et à celui des 12-13 décembre 1937.

Mobilisé de 1935 à 1937, il accomplit son service militaire à l'Ecole militaire d'artillerie de Tulle.

Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était employé dans le salon de coiffure Ducrot pour un salaire de 300 Frs/mois à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise).

L'Espagne

Aidé par le PCF, Jean Deville arrive à Figueras, via Massanet, le 13 février 1938, puis il est dirigé sur Albacete le 14 avec 30 volontaires, « pour lutter contre la fascisme ». Dans ce contingent, figure Germain Fredon (voir la biographie de ce volontaire), originaire du même village que lui.

Affecté à la 14e BI Bataillon André Marty, 3e Compagnie, puis par la suite au Groupe d'Artillerie internationale, DCA, Batterie n° 17. Dans sa biographie militante, il cite le nom d'un camarade de cette Batterie : Paul Boetzle.

Il participe aux combats lors de l’Offensive franquiste d’Aragon, et du Levant, du 17 avril au 19 octobre. Jean Deville est qualifié de « politiquement actif et de confiance ».

Sur le document de démobilisation, à la question : Quelle est ton opinion sur la politique du front populaire en Espagne ? il répond : «La politique du front populaire a donné un exemple d'unité aux organisations antifascistes des autres pays. »

A celle concernant l'organisation des BI, il répond : «La politique des brigades a eu par moment quelques relaches, quand à sa tenue militaire, elle a été bonne, les brigades ont laissé un bel exemple de lutte, de discipline et d'unité.»

Après la décision du Retrait des Brigades Internationales, il quitte le front du Levant le 19 octobre 1938 et rejoint le centre de regroupement de Puebla Larga le 17 novembre.

Le retour

Rapatrié le 21 janvier 1939, il arrive le 22 à Oradour-sur-Vayres.

Le 4 mai 1940, il épouse à Cussac Antonia Cerneda Santos, une Espagnole dont il avait fait la connaissance durant son engagement en Espagne.

La Résistance

Jean Deville, mobilisé en septembre 1939, est cité à l'ordre de son régiment durant les opérations de juin 1940. Il entre en résistance fin 1940 et devient responsable du secteur St-Mathieu, Oradour-sur-Vaires, Châlus (Haute-Vienne).

En 1943, il est envoyé en Dordogne comme responsable FTPF. Arrêté le 19 août par la police Française (GMR), il est emprisonné à Limoges puis à la centrale d'Eysses où il participe à la révolte du 9 décembre 1943. Par la suite envoyé au camp de Noé, près d'Agen, puis déporté à Buckenwald, début avril 1945, lors d'un transfert il s'évade. Il parvient à rentrer à Cussac où se trouvait son épouse.

Décoré de la médaille militaire, de la médaille de la déportation et fait Chevalier de la Légion d'honneur, Jean Deville apparaît sur les registres du Service Historique de la Défense sous la référence GR 16 P 182586, homologué FFI et DIR.

Il décède à Limoges le 16 mai 1994.

Sources

RGASPI (BDIC Mfm 880/44 545.3.764) - (Moscou, F. 545. Op. 2. D. 290 et 303, Op. 3. D. 765, Op. 6. D. 34, 44 et 1159).

Service Historique de la Défense.

Archives départementales de la Haute-Vienne-Etat-civil (acte de naissance n° 18 de 27 mai 1914 - Dossier 4M256).

https//maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php? article 22631.

Eva Leger et Tiphaine Catalan, Les répercussions de la guerre d’Espagne en Limousin : des premiers échos à l’accueil des réfugiés (pp 160-170, « Le front populaire en Limousin »), Limoges, les Ardents Editeurs, 2016.