HAPIOT Julien

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Julien Hapiot est né le 30 septembre 1913 à Gauchin-le-Gal [ou Gauchin Légal] (Pas-de-Calais). Enfant abandonné, il est placé dans un orphelinat puis adopté par Lucine Gaigneur et Alfred Bretel, couple qui avait déjà adopté deux autres enfants.

Titulaire du Certificat d’études, il devient mineur à la fosse 5 de Loos-en Gohelle.

Il a effectué son service militaire d’un an en 1934 dans l’Infanterie.

Membre de la CGT, il était également trésorier de rayon des JC avant de devenir adhérent du PCF.

En 1936, il adhérait aux Amis de l'Union Soviétique.

Célibataire, avant son départ pour l'Espagne, il demeurait 623, cité du Maroc à Grenay (Pas-de-Calais).

L’Espagne

Arrivé en Espagne le 23 novembre 1936, il est affecté au Bataillon Louise Michel de la 13e BI. Il est grièvement blessé lors du premier combat de cette brigade le 1er janvier 1937 « en allant au ravitaillement … près du cimetière … de Teruel ». Atteint au poumon droit, il est soigné pendant trois mois dans différents hôpitaux (Alfambra, Aliaga (Teruel), Cabanes (Castellon)) et au centre de convalescence des brigades à Benicassim. A la suite d’une opération d’une hernie, il est en convalescence du 3 mai au 30 juin 1937, puis affecté à la base d’Albacete.

Le 19 novembre 1937, il est transféré à la 2e Compagnie du 10e Bataillon de la 14eBI et affecté à la Musique (OJ n° 264 du 26 décembre 1937).

Il sera ensuite transféré, à la « banda » (orchestre) de l’Etat-major de la 35e Division.

Il participe aux combats lors de l’ Offensive franquiste d’Aragon et à ceux de la Bataille de l’Ebre. En Espagne, il adhère au SRI (voir l’article Solidarité).

En remplissant le questionnaire de démobilisation, il précise qu’il connaît et a étudié « un peu » les 13 points du Gouvernement d’Union Nationale de Negrin et pense que :

<C’est le seul programme juste et réalisable à l’heure actuelle »

La politique de Front Populaire

« … est bonne et chaque parti doit travailler avec bonne volonté et sans arrière-pensée au sein du front populaire. » car « Elle rassemble tous ceux qui aiment la paix, la liberté, la justice. »

Interrogé sur le rôle des BI, il précise :

« Les b.I. ont été un bon exemple pour le reste de l’armée, tant politiquement que militairement. »

En Espagne il a appris :

« Dans le domaine militaire je connais plusieurs modèles de fusil et appris à respecter la discipline. Dans le domaine politique j’ai appris beaucoup de choses sur le mouvement ouvrier de beaucoup de pays et dans les organisations de mon pays je défendrai toujours cette grande force qu’est l’Unité. »

Il fait partie du convoi ayant quitté Cerbère le 12 novembre 1938 et se dirigeant vers la région nord. A son retour, poursuivant le combat d’Espagne, il devint secrétaire de l’ AVER de Liévin.

La Résistance

Figure de la grève des mineurs de mai-juin 1941, haut responsable de la Résistance F.T.P. du Nord/Pas-de-Calais, il est arrêté à Blois et fusillé à la citadelle d’Arras le 13 septembre 1943. « Mort pour la France ». Il figure sur la liste « In memoriam », « Honneur à la Mémoire de nos Héros » éditée par l’AVER (Epopée d’Espagne, p. 190)

Sources

RGASPI (Moscou, F.545 Op.3 D. 367 et D.369 ; Op.6 D.1225).

MRN (Archives de l’AVER, carton 28 bis).

AVER, Epopée d’Espagne, Paris, 1956.

Skoutelsky, Rémy L’espoir guidait leurs pas, Ed. Grasset, Paris, 1985 (pp 301 et 306).

Le Maner, Yves Les Fusillés (notice p 883), Editions de l’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2015.

La Voix du Nord du 28 juillet 2018.