SAUVAN Marc

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Marc Jean Edouard Sauvan est né le 18 juin 1909 à Paris (7e).

Après avoir fait des études secondaires, il devint secrétaire commercial. Il adhéra d'abord à la CGTU puis, après la fusion des deux syndicats, rejoignit la CGT. Membre du PCF depuis 1935, il était secrétaire de cellule et faisait partie du comité de rayon. Il était également membre du comité local du SRI.

Avant de partir comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 62, rue des Saints-Pères à Paris (7e).

Francois Vittori, commissaire de guerre de la 45e Division résume ainsi cette période de la vie du volontaire:

«Marc Sauvan, par son origine, son éducation pendant son enfance, aurait pu se trouver de l'autre côté de la barricade; sa droiture, son honnêteté devait l'amener aux côtes de la classe ouvrière. Comme il le disait lui-même:

«J'ai appris dès ma jeunesse à connaître la pourriture de la société bourgeoise.»

Ayant donné son adhésion au Secours Rouge de France, il devient un ardent propagandistes de la solidarité. En mai et juin 1936, il dirige le mouvement gréviste dans son usine et est désigné comme délégué par l'unanimité du personnel.»

L’Espagne

« Octobre 1936. Alors que par un dimanche matin nous diffusions comme à l'habitude notre Humanité, Marc s'approcha de moi et me dit « Tu sais vieux, à partir d' aujourd’hui il ne faudra plus compter sur moi pour l'Huma, je sais que je suis utile ici pourtant, j'ai décidé de partir demain pour l'Espagne, je sens que c'est là mon devoir.» Il prononça ces paroles avec cette simplicité qui ne le quittait jamais, comme en s'excusant de ne pouvoir continuer à nous aider. » (R. Germain, Le Volontaire de la Liberté, n° spécial, 17 mai 1938)

Il intègre la 14e BI comme artilleur. De juillet à décembre 1937, il exerce les fonctions de commissaire de l'Intendance, puis, le 21 janvier, il est nommé commissaire de guerre du 13e Bataillon de la 14e BI.

Le 2 février 1938, il est puni de cinq jours de suppression de prêt pour «indiscipline», car avec quatre autres commissaires du Bataillon, il n'a pas assisté à une réunion organisée par le Commissariat de la Brigade.

Sa collaboration avec le commandant du bataillon,René NOLOT, « fit qu'un mois plus tard le bataillon était redevenu ce qu'il était auparavant, un des meilleurs de la Brigade, il devait le montrer au cours des combats qui allaient suivre. » (René Nolot, ouvrage cité, document n° 75)

Il trouve la mort le 26 mars 1938 lors des combats de Caspe, sur les bords du rio Guadalope (voir Offensive franquiste d’Aragon).

«Au cours de cette dure journée du 26 où le 13e s'est battu avec une extraordinaire vaillance, le Commissaire quoique déjà touché, reste ferme sous une avalanche de mitraille – le commandant de la 3e compagnie étant touché – il en prend le commandement et c'est en dirigeant cette compagnie qu'il tombe frappé à mort.»

(François Vittori)

Ce volontaire figure sur la liste des fiches individuelles des cartothèques du 31 décembre 1937 avec l'observation BAO (voir BAO).

Peu avant sa mort François Vittori, commissaire politique de la Brigade, donne cette appréciation : « Très bon camarade, possédant une très forte éducation politique »,

Son nom figure sur la liste « In Memoriam », « Honneur à la mémoire de nos héros », éditée par l’AVER (Epopée d'Espagne, page 199).


Un de ses poèmes est publié dans Le Soldat de la République (n° 52 du 17 octobre 1937):

A ceux du front

Un nid est sur la crête environné de nuit,

De nuit impénétrable, de nuit calme et mauvaise;

En face, sur les monts étincelle une braise,

Signal doux et mortel environné de nuit !...


Le nid est sur la crête et huit hommes l'occupent;

Deux regardent au créneau la pente et le ravin;

Les autres, allongés, chantent un vieux refrain.

Le nid n'est pas muet et huit hommes l'occupent.


Le refrain de Paris traîne et meurt en sourdine,

La grand'Ville a surgi avec tous ses copains :

C'est Paris, Nom de Dieu ! Le rêve va son train,

Mais un crépitement y met une sourdine...


Le chant meurt et renaît, mais, sur un ton funèbre,

Le Fusil-mitrailleur a chanté dans la nuit,

Et les huit camarades, allongés dans leur nid,

Font chanter la mitraille et trembler les ténèbres...


Un nid est sur la crête environné de nuit,

De nuit impénétrable, de nuit calme et mauvaise;

En face, sur les monts étincelle une braise,

Signal doux et mortel environné de nuit !...

Sources

AVER MRN, archives de l’AVER, carton n° 11 - AVER, Epopée d'Espagne', Paris, 1956 - Nolot, René, 23 mois au service de l’Espagne Républicaine(non publié, RGASPI, F. 545. Op.3 D. 394.) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. D.127. - Op.3 D.385. - Op. 6. D. 45. D. 1039 et 1041) - Archives départementales de Paris-Etat-civil acte de naissance n° 464 du 18 juin 1909. .