BARH Philippe
Philippe Barh est probablement né en 1901.
Il a adhéré au PCF en 1935.
Au moment de partir pour l'Espagne, il était chômeur, séparé de sa femme et habitait Paris.
L’Espagne
Il arrive en Espagne le 8 novembre 1937 et est incorporé dans la 14e BI.
Dans un rapport concernant Philippe Barh du 9e Bataillon (Commune de Paris) de la 14e BI, daté du 25 décembre 1937, signé par le chef du service d’information, celui-ci se plaint que Bahr est responsable de désorganisation et de désinformation. Il tient « des propos malveillants envers nos chefs et notre gouvernement ». Cependant il « déclare l’avoir fait sous l’influence de la boisson »; « c’est un très mauvais élément qui démoralise les camarades ». En marge de ce courrier, une note manuscrite de Vittori conseille « de le confronter avec ceux qui l’accusent ».
Un long rapport, signé par plusieurs témoins, relate par le détail les critiques formulées par Barh à l’encontre des brigades. Ainsi sont cités Marcel Rotthiers, Henri Fongarnand (qui a fait le voyage de Paris en sa compagnie le 8 novembre 1937), André Lavialle, Joseph Varvello, Desmet (Belge). « Pendant tout le voyage [il] cherche à dresser les camarades les uns contre les autres ». A Valence puis à Villanueva « où il commence à chercher à dresser nos camarades contre les recrues espagnoles », à Pozuelo où il prétend s’être fait voler son argent par les Espagnols « chez qui nous étions logés ». D’autres témoins sont cités : René CARBALLO (voir la biographie de ce brigadiste), Fromand, Nello Motti, Joseph Martin : il « engage ses camarades à la défiance envers leurs officiers ». Par exemple, contre Hubert il porte plusieurs accusations, même attitude envers Vittori. Il oriente les camarades vers le siège des anarchistes ou vers le consulat pour rentrer en France.
Dans une lettre « sous signée Bharr Philippe », il avoue tout ce qu’on lui reproche, raconte son parcours en France avant de venir en Espagne : il dit être marié, sa femme l’ayant quitté car il était chômeur, avoir vécu dans différents hôtels parisiens, être membre du PCF depuis 1935.
Enfin, un rapport daté du 1er février 1938, signé par le chef du service d’information, adressé au commissaire de guerre, rappelle que Philippe Barh est en prison depuis le 12 décembre 1937 : « Nous te soumettons les rapports de Barh Philippe dont il serait nécessaire de prendre une décision. Cet individu a une bonne tenue depuis sa détention et travaille beaucoup à la compagnie de dépôt. Nous pensons que l’on pourrait le verser au Zapadores 3e section (voir Mutation). »
Son nom figure sur l’inventaire général de la cartothèque du 3 mai 1938 avec l’appréciation « BAO ».
Source
RGASPI (Moscou, F 545, op 6, p 1, 1065)