MUÑOZ Alphonse
Français, d’origine espagnol, Alphonse Muñoz est probablement né en 1912.
Il avait servi dans l'infanterie.
Forgeron, machiniste à l’Entreprise de Grands travaux hydrauliques, il était syndiqué à la CGT (métallurgie) de Grenoble.
Il parlait français, espagnol et italien.
Célibataire, demeurant à Corps il avait à sa charge une sœur de quatorze ans.
L’Espagne
Alphonse Muñoz part pour l’Espagne le 2 janvier 1938. Après avoir franchi illégalement la frontière (voir Passage clandestin des Pyrénées), il arrive, via Massanet, à Figueras le 6 janvier.
Il est affecté, d’abord à la 14e BI, puis au bataillon Divisionnaire de la 45e Division.
Il a rempli les fonctions de caporal, instructeur de transmissions, délégué de section et commissaire de compagnie.
Il a pris part à tous les combats du Bataillon Divisionnaire du mois d’avril jusqu’au 19 septembre, jour ou il a été blessé à « l’épaule gauche et main droite par mitraille » dans la sierra de Cavalls (Bataille de l’Ebre) « dans un coup de main à une côte ennemie la 471 ». Il a été hospitalisé pendant 15 jours à Cambrils et à Reus. Il a été félicité pour son action dans ces combats :
« Le commandement m’avait confié la charge de commissaire de la 1ère compagnie. La côte 471 devait retourner en notre pouvoir. Je fis préparer mes hommes et la nuit nous attaquions la position. Je donnais l’exemple en sautant le premier dans les tranchées ennemies, en les faisant fuir, prenant la position pour la nuit. »
Il a bénéficié d’une permission de 48 heures à Barcelone.
Dans le formulaire de démobilisation, qu’il remplit le 7 novembre 1938, interrogé sur diverses questions (politique du gouvernement espagnol, rôle des BI) il, répond :
« Je pense que les treize point du gouvernement seront la base de la victoire du peuple espagnol, car ils définissent la volonté de toutes les couches démocratiques contre le fascisme. Il spécifie ce que sera la république après la guerre, une démocratie très avancée ou tout le pays aura la liberté de conscience, ou tous les partis seront représentés. Ou le grand capitalisme sera aboli. »
« Mon opinion sur la politique du Front Populaire, est très favorable, tous les partis, toutes les organisations sont en parfait accord et travaillent ensemble pour précipiter la déroute du fascisme. » [C’est donc politique bonne et juste], « Parce que toutes les organisations antifascistes ont compris qu’il fallait une unité d’action et l’on a commencé à donner l’exemple en Espagne. »
« A mon arrivée en Espagne, je pus constater qu’il existait une vraie armée du peuple. Quand je rentrais dans les brigades Internationales mon impression fut très bonne. L’organisation était parfaite, l’on avait de vrais chefs militaires qui nous apprenaient le maniement des armes et la tactique au combat mieux que beaucoup qui ont étudié longtemps. L’on avait une bonne organisation politique, une vraie école politique. »
« En Espagne, les Brigades Internationales ont contribué beaucoup à forger l’armée populaire, donnant l’exemple de la discipline et de sa valeur combative. »
Sources
RGASPI (Moscou, F.545. Op.6 D.35 - D. 45 et D.1330)