JAM Paul Hippolyte
Paul Hippolyte Jam est né le 10 novembre 1909 à Sermaize les Bains dans la Marne.
Titulaire du Certificat d’études primaires, il a été sous chef des pupilles dans une Société de gymnastique de 1920 à 1929.
Il a effectué son service militaire dans l’infanterie. A partir du 23 décembre 1929 et pendant 7 ans il a été adjudant chef au Régiment d’Infanterie 106 à Reims (Marne). Il a participé à la guerre du Maroc en 1930.
Il exerçait la profession de cuisinier dans l’armée et gagnait 1100 francs par mois.
Comme ses parents ouvriers, Paul Hippolyte Jam et Julie Jaillon - membres du PCF, il était sympathisant de ce parti. Il a commencé à s’intéresser à la politique « au début de la Révolution espagnole » et a souhaité « défendre le peuple ouvrier international».
L'Espagne
Le 18 décembre 1936, il arrive en Espagne en train par Port Bou, aidé par le Comité d'aide à l'Espagne (8, Avenue Mathurin Moreau).
Il est affecté à la 14e Brigade, 10e Bataillon, Compagnie de Mitrailleurs comme fourrier et cuisinier puis à la Compagnie de Dépôt, sa dernière unité.
Il participe comme soldat aux combats de Lopera et Porcuna sur le Front de Cordoba, en Andalousie (décembre 1936-janvier 1937), de Las Rozas en janvier 1937 sur le front de Madrid (combats de la Route de la Corogne).
En première ligne, à la Bataille de Jarama en février 1937, il est blessé, dans une tranchée, le 19 par une balle qui lui traverse le nez. Il est hospitalisé pendant 3 mois à Ucles (Cuenca), à Onteniente (Valencia) – où, en mars, il devient militant du Secours Rouge International- et à Benicassim (Castellon de la Plana).
Du 4 juin au 20 août 1937, il suit des cours à l’Ecole des sous-officiers et officiers à Pozorrubio.
Il est à nouveau au combat à Santa Maria de la Alameda en septembre 1937, à Cuesta de la Reina en octobre de la même année, et sur le front de Valdemorillo.
Lors de l'Offensive franquiste du front d’Aragon (mars-avril 1938), il participe au combat à Caspe.
Il adhère aux JSU (Jeunesses Socialistes Unifiées) le 26 mai 1938 et demande son adhésion au PCE. Il combat sur le front de l'Ebre de juillet à septembre 1938.
Il aura passé 18 mois au front et n’a pas eu de permission. Il est cité à l'O.J. n° 246.
En instance de rapatriement à l’automne 1938, Paul Hippolyte JAM souhaite rester en Espagne, à Barcelone où il a une fiancée - dont il dit n'avoir « aucune souvenance de l'adresse ». Concernant la politique du Front Populaire en Espagne, il déclare : « Les 13 points du Gouvernement d'Union Nationale sont d'une très grande importance pour le peuple espagnol et la démocratie. Le Président Negrín a tout fait pour redresser l’Espagne. … Si je me rends en France, je ferai savoir comment lutte le peuple espagnol et ferai tout mon possible pour lui venir en aide. »
Concernant les Brigades Internationales, il déclare que « leur organisation était bonne et la politique également. Elles ont arrêté le fascisme sur Madrid et autres fronts. Elles ont acquis la confiance du peuple espagnol et ont appris à nos frères espagnols comment il fallait faire preuve d’abnégation ».
Dans un rapport, son chef militaire, Benjamin Lemaître, commissaire de l'Unité, donne de ce volontaire l'appréciation « regular » (« moyen »).
Dans un autre rapport, Bigouret – responsable de la Brigade du PCE - donne de lui l'appréciation suivante : « Critiqueur, esprit douteux, il a accompli sa tâche de façon médiocre. Son activité de militant dans les réunions d'avril à septembre 1938 est restée sans résultat. D'une conduite personnelle très médiocre, ses camarades ont une mauvaise opinion de lui ». Bigouret estime qu'il est un « Elément à aider et à conseiller du point de vue politique. »
Source
RGASPI (BDIC, Mfm 880/20, 545.6.1240).