DELAGE René
Ce volontaire, célibataire, est né le 16 août 1906 à St Emilion en Gironde. Son père, Clovis Delage, est ouvrier et républicain.
Il a fait des études primaires.
En 1926 il effectue son service militaire pendant 18 mois au 21° régiment d'artillerie et en sort avec le grade de brigadier et des connaissances militaires comme radio.
Tonnelier de profession il travaille à St Emilion dans une entreprise qui emploie 7 ouvriers, avec un salaire de 35 francs par jour. Il est affilié à la CGT au syndicat des tonneliers de la FSI.
René Delage adhère au PCF de St Emilion en août 1926 appuyé par Jean Chauvignat . Il dit avoir été amené au mouvement prolétaire par la lecture et les réunions politiques, avoir participé aux manifestations du 1° mai, mais n'avoir eu aucune fonction spécifique au sein du Parti à part celle de faire de la propagande.
Il lit L'Humanité, La Gironde Populaire et les brochures de doctrine communiste mises à sa disposition et déclare être intéressé par toutes les questions politiques et faire partie des Amis de l'Union Soviétique.
En 1924 et 1930 il émigre clandestinement en Belgique avec l'aide du Parti.
L'ESPAGNE
Il arrive en Espagne le 25 août 1937 aidé par le PCF pour « combattre le fascisme ».
Il est affecté au 13° bataillon Henri Barbusse) de la 14° Brigade comme soldat au service des transmissions avec les fonctions de télégraphiste et de téléphoniste,
Il participe aux batailles de Santa Maria de la Alameda, Cuesta de la Reina, Valdemorillo, Caspe et de l’Ebre (Campredo et Corbera) Il a passé 13 mois en tout au front. Il adhère au SRI en septembre 1937 à l'Escorial
Quand on lui demande s’il a lu les 13 points du Gouvernement d'Union Nationale du président Negrín il répond par l'affirmative et que
« l'application de ces 13 points feront la force du gouvernement »
, et que la politique du Front Populaire en Espagne, est
« une politique très bonne qui donnera un bon résultat ».
Il dit désirer rentrer à St Emilion où se trouvent son père et sa mère et être sans travail.
Puni au mois de juin à cause d'un « léger état d'ébriété à l'arrière » (Boisson), il passe 40 jours à la 4° section de la compagnie de « zapadores » (génie) de la Brigade. Quand on lui demande si la sanction a été juste il répond : « D'après moi et certains camarades de la compagnie la punition fut trop sévère » et que « le commissaire politique de la compagnie ne fut pas toujours très juste.»
Dans un rapport du PCE daté du 20 octobre 1938 et signé par Bigouret il est dit qu'il a eu « un comportement satisfaisant au front et assez courageux », que son orientation politique est « assez bonne » et qu'il a assisté régulièrement aux réunions. Bien que « d'activité moyenne », son activité de militant au sein du Parti de décembre 1937 à septembre 1938 est qualifiée de « bonne ».
Par ailleurs sa conduite personnelle est également qualifiée de « bonne ». Il est dit aussi qu'il s'est montré « discipliné, sérieux et courageux » et que ses camarades ont une bonne opinion de lui,. Dans un autre rapport non signé provenant de la Brigade il est écrit à son sujet : « Bonne conduite au front et à l'arrière, bonne orientation politique, politiquement assez développé, manque d'initiative ».
Source
RGASPI (BDIC, Mfm 880/12, BDIC 546.6.1147)