BAZIN René
René Bazin est né le 22 janvier 1907 à Charly-sur-Marne dans l’Aisne.
Après des études primaires, il a fait son service militaire pendant 18 mois à Nantes, en Loire-Inférieure dans le 65e Régiment d’Infanterie. Il y a acquis la formation de télémétreur-mitrailleur.
De retour à la vie civile, il a exercé la profession de peintre en bâtiment aux établissements Vanella, 19, rue Milton Paris (XIXe), où travaillaient 22 ouvriers, puis il a été permanent au Secours Populaire de France, service des éditions, pour un salaire de 1700 francs par mois. Il a connu le chômage pendant 8 jours en 1936 et 15 jours en décembre 1937. Son engagement politique et syndical a été très actif. En 1933, il a été responsable des « jeunes amis du SRI » et, en 1934, secrétaire sportif de l’USO d’Aubervilliers (Seine) pendant 1 an. Toujours en 1934, adhérent à la CGTU, il devient membre de la CGT du bâtiment et délégué d’entreprise pendant 4 mois. Il adhère aussi au Secours Populaire de France (97, rue Lafayette Paris Xe).
Avant même d’adhérer au PCF, il a participé aux mouvements ouvriers des 9 et 12 février 1934. En janvier 1935, il est devenu membre du bureau du PCF et sera secrétaire de cellule (n° 2042) pendant 6 mois. En même temps, participant au comité du Front Populaire, il travaille parmi les commerçants, au comité d’initiative de quartier, à la solidarité aux grévistes d’entreprise, en particulier le 3 juin 1935 à Aubervilliers et aux grèves de 1936.
René Bazin lisait l’Humanité, Les Cahiers du bolchevisme, Correspondance internationale . Il a lu Le Manifeste du Parti communiste de Marx, Le socialisme utopique de Engels, Doctrine sociale de Marx.
Dans La Défense du Secours populaire de France, il a écrit un article traitant de la solidarité.
Il a participé aux cours organisés par le parti : économie politique pendant six mois, école de section pendant six mois également.
(Notons, pour la petite histoire, qu’en 1931, il a suivi des études de décoration.)
Au moment de partir pour l’Espagne, il était marié et habitait 82, rue des Cascades à Paris (20e).
L’Espagne
René Bazin arrive en Espagne le 31 mars 1938, par l’intermédiaire du PCF, en traversant les Pyrénées par la montagne, pour « défendre l’indépendance de l’Espagne ».
Il est affecté le 9 avril à la 14e BI, 2e Bataillon « Vaillant-Couturier », 2e Compagnie.
Pendant la bataille de l’Ebre, il se trouve au front du 22 au 31 juillet et du 7 au 22 septembre. Ce jour-là, il patrouille, en mission d’information, face à Corbera pour établir la liaison au passage de l’Ebre; au niveau de la côte 356 il est blessé au pied droit par de la mitraille. Il est hospitalisé à Olot du 25 septembre au 15 octobre, puis à Moya du 15 octobre au 11 novembre.
C’est comme responsable de presse à l’état-major de la 14e BI qu’il participe à sa dernière mission.
En Espagne, il adhère au SRI en avril 1938 et au PCE en juin de la même année.
A son avis, les 13 points du gouvernement d’union nationale présidé par Negrín
« constituent l’arme nécessaire à l’unité contre tous (…) à renforcer la politique du front populaire et par là même en liant la Catalogne et le Pays Basque au sein du gouvernement, cela a permis au gouvernement à solidifier l’économie politique ».
En ce qui concerne la politique du front populaire :
« L’unité réalisée par les grands partis politiques et les organisations pour faire dans le gouvernement d’union nationale une politique juste, a été d’un précieux réconfort et une aide efficace. »… « Parce qu’au lendemain de l’invasion fasciste il était nécessaire de grouper toutes les forces du pays se basant sur une large démocratie ».
Quant aux Brigades Internationales, elles
« ont permis une base pour la création de l’armée populaire, cela a permis également à resserrer les liens fraternels entre les peuples démocratiques, venus défendre la liberté et l’indépendance du sol espagnol. Cela a permis à nous qui rentrons, d’approfondir et de développer avec plus d’autorité la force de la jeune armée républicaine espagnole ». (René Bazin a écrit ces réflexions sur son formulaire de rapatriement daté du 15 novembre 1938).
Il écrit encore :
« J’ai appris à mieux connaître mes camarades et surtout, avec le contact fraternel de frères de tranchées, les camarades espagnols. Dans le domaine militaire, j’ai appris comment se dirige une guerre moderne et la tactique. »
Son nom figure dans une note renvoyant à l’Ordre du Jour du 17-IV-38 et à un article dans El Voluntario de la Libertad du 31-VII-38 p.6.
Source
RGASPI (BDIC, Mfm 880/4, 545.6.1071).