Benicassim
Surnommé la « Biarritz de la Méditerranée », Benicassim (Castellon) était, dès la fin du 19e siècle, un lieu de vacances pour la riche bourgeoisie valencienne qui y édifia de nombreuses et magnifiques villas.
Bénéficiant d’un climat doux, communiqué par la route et la voie ferrée, pas très loin des fronts, son emplacement était idéal pour installer un centre sanitaire.
C’est là que le Service sanitaire va créer, en décembre 1936, un grand complexe à la fois centre de convalescence et centre chirurgical.
Il comprenait un couvent, l’hôtel « Voramar » et 28 villas qui furent réquisitionnés.
Dans une de ces villas, la villa « Beimler », fut créé un foyer d’enfants :
« Une grande villa sert de foyer à 50 orphelins venus de Madrid et des Asturies. Rarement des enfants furent aussi souvent photographiés que ceux-ci par tous les camarades de l’hôpital. De leur côté les enfants collaborent à chaque fête et il faut dire qu’ils se révèlent excellents acteurs et chanteurs. »
Fortement endommagé lors d’un bombardement fasciste, les enfants furent évacués dans une autre villa, cachée dans les montagnes, à 3 kms. de l’hôpital. Les brigadistes parlaient des enfants comme « nuestros hijos » ([nos enfants]) et leurs fabriquaient « des jouets faits de pommes de pins et de quelques bouts de bois ».
Pendant la dictature franquiste, les niches des murs du cimetière où les corps des volontaires (une soixantaine) étaient déposés, furent vidées et les corps dispersés. Il ne fallait pas laisser de trace. Une plaque, aujourd’hui, rappelle leur sacrifice.
Source
Los niños españoles y las brigadas internacionales, Brigadas Internacionales, Barcelona, 1938 (un exemplaire du livre peut être consulté à la BDIC de Nanterre)