CHENY Georges Achille
Georges Achille Cheny, né le 2 septembre 1899 à Orléans (Loiret), devient orphelin en 1902.De 1902 à 1918, il est en Belgique et suit les cours de l’école élémentaire.
Il est mobilisé en 1919 et effectue deux ans au 67e Régiment de Soissons. A sa sortie, il exerce comme comptable de 1922 à 1928.
Entré, comme câbleur, aux Usines Renault de 1929 à 1937, il connaît, étant malade, une période de chômage de juin à septembre 1932. Il adhère à la section syndicale de la CGT des usines Renault en 1936 et devient secrétaire de Chaîne de l’atelier 43. Il participe à tous les mouvements depuis les grèves de 36 jusqu’à son départ pour l’Espagne.
La même année, en juillet, il s’inscrit au PCF, promotion « Alfred Costes ». Il était sympathisant depuis 1928 : « ce qui m’a poussé évènements février 1934 – grèves 1936 ». Il devient secrétaire adjoint de la cellule n° 1 de l’atelier 43, puis de la cellule Manquest depuis sa formation en novembre 1936. Il s’occupe de la partie administrative (rapports, inscriptions, cartes d'adhérents). Il est délégué à la conférence de la section Boulogne-Billancourt (1936-1937) ainsi qu’au Congrès Paris-Ouest en 1937. Il lit l’Humanité, la Correspondance Internationale « et toutes les brochures du Parti ». Il a écrit des articles dans l’Etincelle de Boulogne-Billancourt sur les questions syndicales et revendicatives.
Marié, deux enfants, il demeurait 39, rue de Flandres à Paris (19e).
L’Espagne
Aidé par la section Paris-Ouest de l’ AVER, il franchit illégalement la frontière et arrive à Figueras le 8 octobre 1937 « pour abattre et lutter contre le Fascisme ».
Il est affecté à la 14e BI, comme fourrier à la CM du 10e Bataillon de novembre 1937 à mai 1938, puis au 2e Bataillon Vaillant-Couturier. En septembre 1938, il est comptable au service Intendance-Trésorerie. En septembre 1937, il est nommé sergent.
Il a été puni (20 jours de suppression de prêt) en mai 1938 pour s’être battu avec un camarade. Il pense que cette sanction a été juste
« parce que en militant j’aurai du gardé mon sang-froid. J’ai compris qu’il fallait démontrer par son sang-froid que les arguments frappants ne sont pas des plus convaincaints et que l’exemple que j’ai donné ne pouvait que faire du tort [mot illisible]. »
Il a adhéré au PCE en février 1938.
Dans le formulaire de démobilisation, il déclare connaître et avoir étudié les 13 points du Gouvernement d’union Nationale présidé par Negrin :
« Depuis que le gouvernement du Cde Docteur Negrin, nous avons vu de l’amélioration dans tous les domaines et [illisible] aspirer à ce que le gouvernement de F. P. en France prenne exemple sur celui de l’Espagne légale ».
Cette politique est bonne et juste « pour le moment [… car] adécate à la volonté exprimée par le Peuple lors des dernières Elections législatives. »
Dans une lettre adjointe à ce formulaire, il précise sa pensée, soulignant que les deux gouvernements de Front Populaire « ne se ressemblent pas » :
"1er En Espagne, Unité complète (à part quelques nids de réfractaires (P.O.U.M.) complices du fascisme). Cette Unité sur les directives du Gouvernement a produit un revirement dans tous les domaines, que ce soit dans l’organisation du Travail à l’Arrière, dans les Usines, dans l’Agriculture, dans la lutte contre la 5° Colonne, dans le travail auprès des Jeunes, dans le domaine Sanitaire, si précaire par suite du manque de cadres compétents. Et au front, nous en ressentions, le bien être par la fraternité qu’il existait entre Combattants de quelque nationalité qu’ils soient, de leur tendance tant politique que Conception Religieuse, et le résultat c’est trouvé probant et affirmatif.
2° Les forces vives du Pays étant mise au profit de la défense Nationale, l’on a put enregistrer une Amélioration notoire dans l’organisation de l’ Armée Populaire, la réorganisation de ses cadres, de ses services indépendant et malgré la Trahison de certains chefs, l’Armée ne s’est pas laissée entamer et tous les combattants ont su accomplir leur devoir aux postes périlleux du front et la Grande Offensive de l’Ebre l’on démontré, parce que pour résister et contre attaquer un ennemi superieur en Armement, munitions et Aviation comme le sont les fascistes, il faut avoir un moral, et pour avoir ce moral, il faut que le Combattant sache et connaitre son devoir et qu’i sente que derrière lui il y a un gouvernement fort et uni et allié avec toutes les couches sociales et laborieuses du pays, de quelque parti qu’elles soient.
Et il est amère de constater pour nous français qu’il n’en soit pas de même de notre côté en France, où l’on assiste à l’œuvre d’un gouvernement F.P. en passe de devenir, il faut le dire, un gouvernement Po-fasciste, participant au démembrement de la Tchécoslovaquie, par des pays fascistes ou fascisants.
Mais pour nous combattants du Front de la Liberté, notre travail continuera en France où nous continuerons notre lutte pour arriver à ce que cette maudite frontière soit ouverte, e le Gouvernement Légal d’Espagne ait enfin le libre commerce, en vertu du Droit International d’acheter ce dont elle a besoin et qu’enfin finisse cette farce inique de la fameuse « Non intervention » qui a couté que trop comme sang à la République Espagnole. »
Georges Achille Cheny pense que :
« Le rôle joué en Espagne par les B.I. ont été un exemple frappant sur lequel l’Armée Populaire Espagnole a pu se former et l’on a eu qu’à se louer de la majorité de nos chefs militaires et Commissaires Politiques. L’élan donné dans les combats par les B.I. ont été un stimulant actif pour nos camarades Espagnols. »
En Espagne,
« j’ai approfondi mes connaissances tant au point de vue politique que de l’administration militaire et de toutes mes forces je les mettrais au service de mon Parti et de mon Syndicat. »
Source
RGASPI (Moscou, F 545. Op 6. D 117.).