CARRERE Raoul
Raoul Carrere est né le 19 janvier 1910 à Barbaste. (Lot-et-Garonne). Son père Martial Joseph, a été tué à la bataille de la Marne le 26 août 1915.
Il obtient son certificat d’études primaires. En 1930, il effectue son service militaire pendant un an, au 12e RAC à Alger, avec le grade de maréchal des logis.
Maçon, il adhère à la CGTU en 1927, puis à la CGT en 1936. Il participe aux grèves du bâtiment et aux manifestations à Marmande. En 1928 à Lavardac, il adhère au PCF pour « son programme et les faits accomplis ». Lecteur de la presse communiste, l’Humanité et Avant-garde, il parle espagnol. Membre de la FSI, il adhère au Secours Rouge en 1932.
Employé par une entreprise à Lavardac qui compte 8 ouvriers, il gagne 900 francs par mois. Marié, père de quatre enfants, il est domicilié rue Porte Neuve à Lavardac. (Lot-et-Garonne)
L’Espagne
Raoul Carrere arrive en Espagne le 12 novembre 1936, avec l’aide du PCF « pour battre le fascisme » et « défendre nos droit international ».
Comme soldat, il est affecté à la 13e BI pendant 2 mois, à la 15e BI pendant 7 mois, puis à la 35e Division, au dépôt de Sitges et à la base d’Almansa pendant 2 mois et enfin à la 3e Compagnie du Bataillon Commune de Paris de la 14e BI pendant 8 mois. Nommé sergent le 4 juin 1937, il exerce les fonctions de chef de section.
Pendant ses 19 mois de front, il prend part aux batailles de Teruel, du Jarama (voir article Le front du Jarama), de Huesca, de Teruel (voir article Offensive franquiste d’Aragon) de l’Ebre et de Corbera (voir Bataille de l’Ebre).
Lors de l’attaque sur l’Ebre (voir l’article Passage de l'Ebre, il est blessé une première fois le 25 juillet 1938 puis une nouvelle fois le 19 septembre 1938 à Corbera. Du 25 juillet au 4 septembre et du 19 septembre au 2 octobre 1938, il est soigné dans les hôpitaux de Cambrils, Tarragona, Mataro, Moya, Reus, Caldes de Malavella. Lors de la Bataille de l’Ebre, il a été félicité par ses chefs, le capitaine Bohec et le commissaire politique Houpert « pour avoir une bonne marche dans ma section ».
Pour son adhésion au PCE, il rédige deux biographies de militant le 3 juillet 1938 et le 2 novembre 1938.
Sur le formulaire de rapatriement non daté, il donne son opinion sur les 13 points du Dr Negrin « [qui] nous fais bien comprendre la nécessité de s’unir dans la lutte antifasciste et pour le bien être de tous les pays démocratiques ».
Sur le front populaire, il dit « mon opinion est que je vois que le front populaire espagnol suit bien les 13 points du Dr Negrin et se fais de plus en plus fort ». Sa politique est bonne « parce que nous voyons les résultats surtout dans la vigilance intérieur ».
Il pense que les brigades internationales « ont apporté à l’Espagne de l’instruction militaire et a su porter un coup brutal aux fascistes et barrer la route dans les premiers débuts ».
A la question qu’as-tu appris en particulier dans le domaine politique ou militaire depuis que tu es en Espagne ? il répond « J’ai appris en Espagne la pratique et la tactique à la lutte et comme politique j’ai appris beaucoup plus que je ne savais et de cette façon je pourrai être en aide dans les organisations antifascistes » . A la question « penses-tu pouvoir trouver du travail ? » il répond « difficilement ».
Un rapport non daté du Bataillon Commune de Paris de la 14e BI, indique que ses capacités militaires et politiques ainsi que son attitude au front et à l’arrière sont bonnes. Son moral et son esprit combatif sont très bons. Cependant Raoul Carrere est jugé un peu faible vis-à-vis de ses hommes.
Ce volontaire figure dans la liste des fiches individuelles des cartothèques du 31 décembre 1937 avec l'observation AF ainsi que dans l'inventaire général du 5 mai 1938 sous le n° 866 assorti de l’observation AF (voir BAO)
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/8, 545.6.1111) et (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 1038, D. 1042)