BAZUEL Pierre
Pierre Bazuel est né le 6 février 1905 à Limoges (Haute-Vienne) de Martial, porcelainier, et de Marie Dupuy, journalière. Il était le second fils jumeau du couple ; son frère se prénommait Arnault.
Engagé volontaire, il a servi 10 ans dans l'Infanterie (« 10 ans de service dans l’armée française »), où il a obtenu le grade de sergent. Après sa démobilisation, il a épousé Marie Jarthonnaut le 12 février 1926 dans la commune d'Isle (Hte-Vienne).
Le couple est venu vivre à Gennevilliers (Seine), 22, rue de l'Arbre sec. Pierre y a exercé la profession de boucher à la halle centrale. Par la suite, il sera employé à l'imprimerie Paul Dupont à Clichy.
Il participait activement à la vie sociale et politique : membre du PCF depuis 1930 à Clichy, il est devenu, en 1935, secrétaire adjoint du rayon de cette ville, chargé des cellules d'entreprises. Parallèlement, il a adhéré à la CGT et assuré la charge de délégué syndical de l’imprimerie Paul Dupont. Enfin, il sera conseiller municipal de Gennevilliers (Seine).
L’Espagne
Pierre Bazuel arrive en Espagne le 12 décembre 1936 grâce au Comité d’Aide à l’Espagne Républicaine.
Il est affecté à la 14e BI, 13e Bataillon Henri Barbusse , 3e Compagnie dont il fut un temps vaguemestre.
En tant que soldat puis brigadier, il participe avec son bataillon à tous les combats de la 14e BI, en particulier du Jarama, en février 1937, (Le front du Jarama), Valsain en mai-juin, Santa Maria de la Alameda, de juin à septembre, (Front de Santa Maria de la Alameda), Cuesta de la Reina en octobre (Cuesta de la Reina), c'est-à-dire jusqu’au retrait des brigades.
Mais ce n’est pas sans problèmes de discipline liés à la boisson, ni sans blessures :
En septembre, il figure sur les effectifs du service des Transmissions. Une note datée de janvier 1938, non signée, indique : « étant en état d’ivresse, il s’est battu avec des civils espagnols et en a blessé un."
Le 4 avril 1938, à Caspe en Aragon (Offensive franquiste d'Aragon), il est blessé une première fois par balles et éclats de grenade. Hospitalisé à Tarragona, il est transféré à Mataro, puis à Santa Coloma de Farnes jusqu’au 26 avril. Ensuite, il est envoyé à Cambrils.
Rétabli, il prend part aux combats de la bataille de l’Ebre (Bataille de l’Ebre) où il est blessé pour la seconde fois, le 17 juillet et à nouveau hospitalisé, envoyé en camp de récupération le 25 juillet. Après des allers-retours à Barcelone pour soins, il est hospitalisé à Moya jusqu’au 17 août. Il est alors envoyé à Las Planas et 3 jours plus tard de nouveau à Cambrils.
Pendant ces différents séjours « il s’est conduit comme un provocateur. A manqué à trois appels et est considéré comme déserteur ».
A une date non précisée, il a bénéficié d’une permission de 8 jours à Denia.
Une note datée du 20 octobre 1938, signée Lucien BIGOURET (voir biographie), le décrit ainsi : « A jeun, bon élément, en état d’ébriété, querelleur, indiscipliné ».
Le Retour
Pierre Bazuel rentre en France le 12 novembre 1938 après le retrait des Brigades Internationales.
Considéré comme un "individu dangereux" en application du décret-loi du 18 septembre 1939, il est assigné à résidence. A la déclaration de guerre, il résidait à Châteauponsac (Hte-Vienne). Mobilisé, il fut incorporé au 16e Bataillon d'Infanterie légère.
Ayant contracté une pneumonie, il est mort le 10 février 1941 à l'hôpital mixte de Rodez (Aveyron).
Son nom figure sur l’inventaire général, cartothèque du 3 mai 1938, n° 250 avec l’appréciation « A.F.»
Sources
BDIC (Mfm 880/4 , 545.6.1071 et Mfm 880/1, 545.6.1041) ; RGASPI (Moscou, F. 545. Op.3 D.385 et Op.6. D. 1041)
Archives départementales de la Haute-Vienne-Etat-civil (3E85/382 acte n° 215 du 6/2/1905) ;
http:/maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article98654