CHASSAING Renée
Ossipovitch Renée Chassaing est née le 21 février 1898 à Odessa (Russie).
Elle a suivi des cours de sténotypie et avait des connaissances comme monteuse d’appareils radio et comme infirmière. Elle parlait le français et le russe.
En 1936, elle a connu une période de chômage de deux mois.
Avant de partir pour l'Espagne, elle travaillait chez Hispano-Suiza comme ouvrière métallurgique. Elle gagnait 300 francs par semaine.
Membre de la CGT, elle a fait partie de la « Comision de los obreros de FSI » de Paris.
Elle a adhéré à la JC en 1926 et au PC en 1927.
N’ayant pas la nationalité française, elle est expulsée de France et va vivre en Belgique de 1929 à 1931.
De retour en France, elle a fait partie du Comité Régional et du Bureau de la Région-Est, en 1933-1934. L'année suivante, elle était membre du comité de rayon de Nancy et en 1936, secrétaire de cellule.
Militante active, elle a été arrêtée deux fois : en 1934 (condamnée à un mois de prison qu’elle effectue à la maison d’arrêt de Briey (Meurthe-et-Moselle) et la seconde en 1936 mais a été relaxée.
A Nancy, à une date indéterminée, elle devient membre de Paix et Liberté.
Séparée de son mari, elle demeurait 27, boulevard Brune à Paris (14ème).
l’Espagne
Elle y arrive en juin 1937 par « le bateau ». Le 16, elle est envoyée à Albacete.
Elle est affectée comme infirmière à l’hôpital de Murcia et « relevé pour incapacité ». Durant l’hiver 37, elle travaille au Commissariat des B.I. en tant qu'interprète où, selon Marty, elle ne donne pas « satisfaction au point de vue technique – connaissances insuffisantes de la langue française ». De plus, « Elle n’a cessé de se livrer à des cancans […] elle glisse toujours dans les discussions des phrases nettement calomnieuses ».
Elle a écrit un article « Le noël de nos combattants », publié dans Le volontaire de la Liberté du 5 janvier 1938 où, lors d’une visite au 9e Bataillon dont le commandant est socialiste et le commissaire communiste, elle exalte la fraternité entre combattants :
« Et on ne peut pas s’empêcher de penser que si les deux grands Partis ouvriers étaient unis comme le sont ce commissaire et ce commandant, comme le sont tous ceux qui se battent dans les tranchées bien des victimes seraient épargnées. »
Le 23 mars 1938, elle écrit, en se nommant « Renée la tordue » (la "mauvaise tête", allusion aux volontaires de la Compagnie des Pionniers), à Louis PERRAULT (voir la biographie de ce volontaire) :
« En un mot on éprouve un certain malaise, après l'Espagne. Voir les gens aller tranquillement à leurs occupations quotidiennes s'en se soucier outre mesure de ce qui se passe au delà des Pyrénées est une chose exaspérante. »
Source
Moscou (RGASPI, F.545 Op.2 D.303 et 370 et Op.6 D. 1119).