CHAUVIGNAT Jean
Jean CHAUVIGNAT est né le 30 novembre 1884 au lieu-dit L’Argaux à Malemort-sur-Corrèze (Corrèze). Son père Aymard et sa mère Jeanne Simon étaient cultivateurs.
Après des études primaires il travaillait dans le milieu agricole jusqu’à son service militaire accompli en 1906 durant 2 ans au 109e Régiment d’Infanterie à Chaumont (Haute-Marne).
Il quitta la Corrèze à une date inconnue pour se rendre dans le département de la Gironde où il épousa le 22 août 1908 Françoise Allary. Dans un premier temps, il avait trouvé un emploi de laitier.
Mobilisé le 4 août 1914 il participa à la première guerre mondiale pendant 4 ans, affecté au 326 et 165 e Régiment d’Infanterie en qualité de mitrailleur.
Il se rendit acquéreur d’une petite propriété vinicole en 1922 à Saint-Emilion et lui donna le nom de Camélinat en honneur aux communards ; il citait dans sa biographie militante que ses revenus « ne sont pas fixes ».
Il s’ouvrait à la politique en 1912 en adhérent à la SFIO à Libourne (Gironde), puis au tout nouveau P.C.F. en 1921 auquel il participa à sa création. Trésorier de cellule, il devenait dirigeant du 9e Rayon communiste de Gironde dès octobre 1924, et animateur de la commission paysanne. Jean Chauvignat assista au premier congrès de cette organisation, le 18 janvier 1925 à Paris et il fut élu à la commission exécutive. En juin de l’année suivante, il fut désigné comme membre du comité régional de la Gironde, et candidat aux élections législatives en 1924 et 1926. En janvier 1930 il adhéra à la cellule de Floirac (Gironde) et, en avril 1931, il devint secrétaire de la cellule de Saint-Émilion. En 1936, il était membre du comité fédéral du PCF.
En qualité de militant, il était lecteur de L’Humanité, du journal régional et de brochures du PCF. Adhérent à la CGT, section paysanne, il écrivit sur ce thème quelques articles sur le journal La Terre.
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, Jean Chauvignat résidait 18 rue Tourat à Bordeaux, était veuf, père de 3 enfants tous membres du PCF, dont un fut également Brigadiste. Marcel CHAUVIGNAT (voir la biographie de ce volontaire)
Sommaire
L’Espagne
Jean Chauvignat arrive en Espagne le 6 décembre 1936 aidé par le PCF « pour combattre le fascisme ». Il est incorporé le 16 décembre à la Compagnie de mitrailleurs du 12e Bataillon de la 14e BI. Le 2 février 1937 il reçoit un courrier émanant du consulat de France à Valence l’informant que sa propriété allait sans doute être saisie.
Avec son Bataillon il va participer à la Bataille de Lopera, la Défense de Madrid (il cite particulièrement les combats de Las Rozas) et aux combats sur Le front du Jarama où il est blessé le 17 février 1937 par une balle de mitrailleuse et hospitalisé à Valence.
Suite à sa blessure et à son âge, 53 ans, il est jugé inapte au front par une commission médicale le 1er mars 1937 et nommé aux services auxiliaires avec le grade d’Adjudant à la censure militaire du service postal.
En janvier 1938, il adhère à Valence au SRI (voir Solidarité) et aux Amis de l'Union Soviétique. Jean Chauvignat était membre du PCE.
Dans un document émanant du PCE daté du 15 novembre 1938, il est ainsi qualifié : Ce compagnon membre de notre parti en qualité de Brigada a bien accompli sa tâche de censeur. Son attitude en général et sa participation à la vie politique se sont caractérisées comme suit : "pour sa présence ponctuelle aux réunions, prenant la parole avec de bonnes initiatives". "Sa conduite personnelle fut très bonne, discipliné et sérieux, fut un bon camarade, bon antifasciste"
Jean Chauvignat est rapatrié début janvier 1939.
Le retour
A son retour sa propriété étant vendue, il s’installe chez sa sœur en Charente-Inférieure (Charente-Maritime) et renoue avec les communistes du Libournais.
La Résistance
Résistant OS FTP, il assura les liaisons avec Charles Tillon, dirigeant national du PCF qui séjournait en Gironde fin 1939. Il organise la lutte armée contre l’occupant et administre le matériel illégal de propagande du Parti communiste à Libourne. Frappé d’un arrêté préfectoral d’internement du 22 septembre 1941, recherché par la police, il est arrêté le 1er août 1942 à Libourne, interné à Bordeaux le 20 septembre 1942.
Jean Chauvignat est fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge sur la commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde). Son nom figure sur une plaque commémorative située dans la collégiale de Saint-Emilion, également sur la stèle commémorative des fusillés de Souge à Bordeaux et sur le mémorial des fusillés et déportés 1939-1945 de Bègles.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 35 D. 481 D. 1120 et 1041) - Archives départementales de la Corrèze, Etat-civil acte de naissance n°27 du 30 novembre 1884 - Maitron des fusillés- Mémorial Gen Web -