BORIE Lucien François

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Lucien Borie est né le 16 mars 1914 à Lapleau (Corrèze). Son père était facteur et membre de la SFIO.

Après le Brevet élémentaire, il intègre une école supérieure durant une année à Ussel (Corrèze) puis passe 3 années à l'école préparatoire de la marine à Brest (Finistère). Par la suite, il apprend le métier de charcutier et porte un intérêt à la politique par ses lectures d'écrivains révolutionnaires et communistes. Le 14 juillet 1930 il adhère aux Jeunesses Communistes où il assurera la fonction de secrétaire de section. En 1934, il rejoint le PCF à Egletons puis à Bort-les-Orgues (Corrèze).

Lucien Borie n'effectue pas son service militaire pour cause de réforme.

En 1936, il se trouve à Chambéry (Savoie) où il exerce la profession de charcutier, à la charcuterie Jacquin, pour un salaire de 1300 Frs/mois. Il adhère à la CGT section Boucherie Charcuterie Triperie ; il y assure les fonctions de secrétaire de section et de délégué ouvrier durant 6 mois. Membre du comité de section, il est également délégué du Front populaire et participe activement aux grèves et manifestations de juin 1936. Son engagement le mène à rédiger quelques articles politiques et syndicaux dans Le travailleur Alpin et La Dépêche Dauphinoise.

En 1937, il suit durant un mois une école du PCF et adhère également à la FSGT.

Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait à Chambéry.

L'Espagne

Recruté par le Comité d'entraide de Mathurin-Moreau, Lucien Borie part comme volontaire en Espagne républicaine « pour écraser le fascisme » le 2 février 1938. Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées), avec un groupe de volontaires, il rejoint Figueras, via Massanet, le 8 février puis Albacete le 10.

Après être resté 8 jours à Villanueva de la Jara, il est affecté à la 3e Compagnie du 13e Bataillon Henri Barbusse puis à la 4e Compagnie du Bataillon Vaillant-Couturier de la 14e BI. Il assure la responsabilité de la commission culturelle de sa compagnie avec le grade de caporal. Il va être blessé à la tête, à l'épaule, à l'avant-bras, à la jambe et au genou gauches, par 12 éclats d'obus, le 29 mars durant la bataille de Caspe (Offensive franquiste d’Aragon). Il sera hospitalisé durant 35 jours à Santa Coloma de Farnes.

Rétabli, il participe au Passage de l'Ebre et à la Bataille de l’Ebre (il cite particulièrement les combats de Corbera). Nommé sergent le 8 septembre, il participe le lendemain à l'attaque de la cote 556 à Corbera. Lors de cette action, il est félicité par le commandant de Compagnie Georges Magnin pour avoir ramené des lignes fascistes, 1 fusil, 2 cartouchières, 60 bombes « Lafitte » et avoir sauvé les 1ère et 3e sections de la 4e Compagnie.

Durant son engagement, il adhère au Secours Rouge International (voir l'article [[Solidarité) et au PCE en octobre à Ametlla de Mar.

Sur le formulaire de rapatriement, il donne son opinion sur le gouvernement du Front populaire espagnol ainsi que sur le rôle des Brigades Internationales :

« l'union de toutes les forces vives du pays pour la victoire et le prélude à la libération d'un peuple du joug fasciste. Les Brigades par leur unité malgré les différences des races ont été un exemple et le symbole de tous les peuples libres qui se dressent contre la barbarie fasciste et un des facteurs principaux de la défense de Madrid. »

Il cite le nom de 3 camarades de combat Joseph GARCIA (voir la biographie de ce Brigadiste), Paul Carette et René Vandenberg qui peuvent corroborer ses dires.

Son retour en France a lieu en septembre 1938, lors du retrait des Brigades. Comme il l'avait demandé, il est envoyé à Egletons (Corrèze) où se trouve son frère.

Le Retour

Il sollicite l'aide du PC corrézien et du syndicat de l'alimentation, afin de retrouver un emploi, et reprend ses activités militantes. Le 19 octobre 1938, il est invité par Léon Lanot (dirigeant du PCF corrézien) dans le village de Soudeilles pour parler des Brigades Internationales. Il évoque la peine des Brigadistes à quitter l'Espagne et encourage l'assistance à continuer la lutte.

La Résistance

Lucien Borie est emprisonné à Paris en 1941 et contracte la tuberculose qui sera la cause de son décès le 27 mai 1943. Il était détenteur du grade de lieutenant dans les FFI. Un maquis implanté à Chamalot (Corrèze) porta son nom.

Il figure sur le monument aux morts de Lapleau sa ville natale.

Il est répertorié sur la liste des résistantes et résistants publiée par le Service Historique de la Défense, dossier administratif référencé GR 16 p 74349.

Sources

RGASPI. (Moscou, F. 545. Op. 2. D. 303, Op. 6. D. 36 et D. 1089) - Service Historique de la Défense - Mémorial Gen Web - "1936. Le front populaire en Limousin." Les Ardents Editeurs 2016.

AVER (archives de l'AVER)