CHALOT Marcel

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Marcel Chalot fait partie des 82 prisonniers français libérés début 1939.

Parti le 15 novembre 1936, j’ai fait 17 mois de front : Teruel, Jarama, Guadalajara, le Fortin de Taragos et d’autres petits fronts du centre, puis la grande bataille de Tarragone. Pris le 2 avril 1938, à Caspe, par les italiens, les « Flèches Noires », j’ai été amené devant l’Etat-Major où j’ai dû dire mon nom. Il y avait déjà 6 camarades qui attendaient eux aussi, leur sort. Conduits pour être fusillés, sans l’intervention d’un commandant, une seconde plus tard c’était fait.

De là, le soir, ils nous ont amenés dans un garage. Ils nous ont demandé nos papiers. Le malheur a voulu qu’un camarade ait conservé des papiers disant : « Nous vaincrons le fascisme ». Il reçut deux gifles. Nous couchâmes sur des ronds de paille, où nous passâmes la nuit.

Le lendemain, on nous a distribué un pain dur et mis dans un camion. Nous sommes partis pour Alcañiz. A notre arrivée, nous avons été fouillés : portefeuille, photos, montres, tout nous a été pris.

Nous avons séjourné là 48 heures. Ensuite, nous sommes partis pour Saragosse. En arrivant, nous avons retrouvé des camarades américains et anglais pris sur le front d’Aragon. De là, nous avons été dirigés par le train sur Burgos, où nous sommes arrivés à 2 heures du matin. Des camions nous ont transportés au camp de concentration qui se trouve à 13 kilomètres de Burgos.»

Il évoque ensuite les conditions de vie à San Pedro de Cardeña.

Nous avons été fouillés et ensuite conduits dans une grange pour y dormir. Au matin, pas de nourriture. Vers le soir, on nous conduisit dans de très grandes chambres très froides où il n’y avait pas de carreaux aux fenêtres. Alors, notre calvaire commence. Nous sommes couchés comme des bêtes, et dans la vermine. Comme nourriture : sardines pourries, soupe à l’eau, sauf le dimanche, où nous recevions des patates avec de la viande – comme viande, rien que des os. Comme exercice, sortie de 1 heure par jour et copieuse distribution de coups de triques et de crosses des sentinelles. »

Marcel Chalot figurait sur la cartothèque des brigadistes sous le n° 954 avec mention de son âge (29 ans), de sa capacité politique« AF» (voir l’article «BAO »).

Sources

RGASPI (Moscou, F.545. Op.6. D.1038) - Comité de Secours aux Prisonniers de la Guerre d’Espagne, ‘’Sur la situation des prisonniers en Espagne franquiste’’, document n° 2, 27 février 1939, p.9-10