VALLET georges

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Georges Vallet est né le 5 novembre 1912 à Paris (20 e). Son père Auguste et sa mère Louise Henriette Réguier étaient ouvriers fleuristes et membres de la SFIO. Titulaire du CEP à l’âge de 11 ans et demi, il entra dans la vie active en 1925 dans le commerce du tissu. Il suivit des cours à la Chambre de commerce de Paris durant 2 ans, puis pendant 1 an des cours particuliers d’anglais.

Il effectua son service militaire durant 18 mois au 30e Dragons à Metz. Il sera démobilisé avec le grade de Brigadier et une spécialité d’observateur et de mitrailleur. Il travailla quelque temps à la librairie Hachette, puis trouva un emploi de drapier dans la confection pour dames où il devint chef de service.

Georges commença à s’intéresser à la politique en juin 1936, bien qu’il ait participé aux manifestations de février 1934. Il adhéra au PCF en septembre 1936 cellule 1921 du 19e arrondissement. Mais il ne prendra pas de responsabilité, ayant de grosses tâches syndicales. Il créera toutefois plusieurs cellules d’entreprises dans le secteur de l’Habillement. En 1933, il vivra une période de chômage de quelques mois. Adhérent à la CGT en 1936, il devint secrétaire général du syndicat de la confection pour dames de la région parisienne en 1937, puis secrétaire de l’Union Départementale de l’Habillement de la Seine en 1938. Il écrira quelques articles syndicaux dans ‘’Le Peuple’’ ‘’Le Populaire’’ et ‘’L’Humanité’’.

Il fut membre des Amis de l’Union Soviétique, du SRI et du Comité du Front Populaire.

Le 8 janvier 1938, il épousa Yvonne Sarrieu dont il aura un enfant.

Il était lecteur de ‘’L’Humanité’’, des ‘’Cahiers du bolchevisme’’, de ‘’La correspondance internationale’’. Particulièrement intéressé par "l’Union des Français et la main tendue" (Appel de Maurice Thorez, août 1936).

Georges fut condamné en janvier 1938 en tant que dirigeant d'une grève avec occupation.

Lors d’une assemblée de section du 19 e arrondissement, en présence de Pierre Georges (futur colonel Fabien) de retour d’Espagne, Georges Vallet se porta volontaire pour aider la république espagnole avec son camarade Pierre Landrieux René LANDRIEUX.

Lors de son départ qui eut lieu le 26 avril 1938, il résidait 44, rue de Mouzaïa dans le 19 e arrondissement de Paris.

L’Espagne

Il arrive avec l’objectif « de fournir un cadre à l’armée populaire », avec son camarade Landrieux, le 29 avril, via Massanet et rejoint Olot le 1er mai. Le 3 mai, il commence son instruction et est affecté le 15 à la 2e Compagnie du 4e Bataillon Bataillon Henri Barbusse de la 14BI (Ordre du Jour du 15 mai 1938). Son engagement dure du 1 er mai au 13 septembre 1938, date à laquelle il est blessé à la jambe à Corbera à la cote 536 Bataille de l’Ebre, alors qu’il faisait passer sa compagnie sous la mitraille. Il est hospitalisé durant 1 mois dans divers hôpitaux : Tarragona, Vilafranca del Penedes, Olot et Cambrils.

Adjoint au commissaire politique, il est responsable de la culture et des activistes de sa compagnie. Dans le document qu’il complète lors de sa démobilisation, diverses questions lui sont posées concernant les 13 points de Gouvernement d’Union Nationale Negrin. A la question de savoir s’il les a étudiés, il répond positivement et indique : « Je les ai enseignés en qualité de milicien à la culture ». Il pense que : « Ils ont une profonde répercussion dans les différentes couches du peuple espagnol, même en territoire fasciste ». Concernant l’organisation politique et militaire des Brigades Internationales il dit : « Elles ont permis la formation de l’armée populaire en même temps qu’elles ont créés l’esprit de discipline ». Qu’as-tu appris dans le domaine politique et militaire ? « Je puis apporter aux organisations de mon pays l’expérience des masses, du combat direct, et aussi de l’unité ».

Lucien Bigouret, Lucien BIGOURET responsable de l'Organisation du Parti au sein de la 14e Brigade, le qualifie en ces termes : « a été très courageux au front au cours des dernières opérations, a été blessé et refusait de se faire évacuer, excellent organisateur à l’arrière ». « Très bonne éducation politique, responsable de Cie du parti, était un bon éducateur ».

Georges Vallet est rapatrié en novembre 1938.

Le retour

Dès novembre 1938, il reprit son poste de secrétaire de l’Union des Travailleurs de l’Habillement sans être rémunéré. Il fut délégué de sa cellule aux assemblées d’informations et à la conférence de Paris-ville fin 1938. Il s’occupait surtout de l’association des volontaires en Espagne républicaine AVER. Mobilisé le 26 août 1939 à Épernay (Marne), fait prisonnier le 20 juin 1940, il fut interné au stalag A3 près de Berlin d’où il s’évada le 10 octobre 1941.

La Résistance

Il entre en clandestinité fin décembre 1941 en qualité de responsable de l’organisation militaire de l’OS et fut chargé d’organiser des groupes de combattants. En 1942, il intégra les Francs-Tireurs et Partisans (FTP), et fut chargé de la protection armée de manifestations, notamment celles des ménagères de la rue de Buci (Paris 6e) le 31 mai 1942 et de la rue Daguerre (Paris 15e) le 1er août 1942 avec Lise Ricol Lise RICOL (Lise London).

Membre du comité militaire des FTP, il remplaça le colonel Dumont Jules DUMONT dans le Nord et le Pas de Calais. Repéré par les policiers de la sûreté nationale lors de la manifestation de la rue Daguerre, le 1er avril 1943, deux inspecteurs les armes à la main interpellent Georges et une amie, Simone Rousseau. Il prend la fuite mais un inspecteur tire à 5 reprises et le blesse aux jambes. Conduit à l’hôpital de la Pitié, après des interrogatoires au cours desquels il est frappé, il est interné à Fresnes et livré aux Allemands. Georges Vallet est condamné à mort le 27 mai 1943 et fusillé le 9 juillet au stand de tir de l’armée de l’air à Paris. Inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine), il sera déclaré ’’Mort pour la France’’. Deux plaques commémoratives dans le 19e arrondissement de Paris portent son nom avec ceux de Lucien Sampaix et André Biver. Georges Vallet est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués FFI, dossier administratif référencé GR 16 P 583570, publiée par le Service Historique de la Défense de Vincennes, et AC 21 P 546 217 par le S H D de Caen.

Sources

RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 2. D. 303, Op. 3. D. 370 Op. 6. D. 36 D. 45 et 1428) - Archives Départementales de Paris, Etat Civil cote 19 M 349, acte n° 24 du 8 janvier 1938 - ANACR, 1940-1945. La Résistance dans le XIXe arrondissement de Paris, Le Temps des Cerises, 2005 - Skoutelsky, Rémy, ‘‘L’espoir guidait leurs pas’’, Grasset, Paris, 1998 p. 139, 193 et 305 - Service historique de la Défense, Vincennes - Service historique de la Défense de Caen -