LISSNER Abraham
Abraham Lissner est né 29 décembre 1902 à Turek (Pologne). De niveau scolaire primaire, en 1921 il adhéra à un syndicat polonais, puis émigra en Palestine en 1925. Il fut expulsé par les autorités anglaises, et arriva en France en 1929. En 1931, il adhéra à la CGT puis au SRI, devint secrétaire de la section juive et milita à la Ligue Internationale Contre l'Antisémitisme (L.I.C.A). En 1934 il adhérait au PCF et devint membre du bureau de cellule de Clichy. Abraham était lecteur de ‘’L’Humanité’’, ‘’Front Rouge’’ de ‘’La Correspondance Internationale’’ ; il parlait le polonais, l’hébreu, l’allemand et le français.
Avant son départ comme volontaire pour l’Espagne républicaine, il était employé dans le textile, marié avec un enfant et résidait 18 rue du Docteur Calmette à Clichy (Seine).
L’Espagne
Le volontaire Abraham Lissner arrive le 27 novembre 1937, aidé par le comité d’aide à L’Espagne de Paris « pour aider le peuple Espagnol ». Il est envoyé à Albacete le 30 novembre ; sur le document d’entrée, il est stipulé « sans nationalité ». Affecté à la Compagnie de mitrailleuses du 4e Bataillon Palafox de la 13BI, il sera nommé ensuite au service sanitaire de la Brigade et combat sur les fronts d’Estrémadure et de l’Est. Il adhère au SRI solidarité en décembre 1937.
Son nom figure sur l’inventaire général de la nationalité polonaise du 2 mai 1938, sous le n°1383, âgé de 36 ans, soldat, provenant de France, et l’observation BAO (voir BAO ).
Une appréciation établie le 3 juillet 1940 signée Edo le qualifie en ces termes : « bon camarade, vaillant et bon au point de vue politique »
La Résistance
Au début de l'occupation, sa femme et son fils sont arrêtés par la police parisienne. Ils seront plus tard déportés en Allemagne où ils meurent dans un camp de concentration.
Abraham Lissner -alias Argot- entra très tôt dans la résistance armée. Il participa à partir du printemps 1942 aux activités du 2e détachement FTP-MOI et devint responsable du service des cadres de l’organisation militaire en octobre 1942. Lors de l’arrestation du groupe Manouchian auquel il appartenait en 1943, il réussit à s’échapper.
Nommé en janvier 1944 responsable des FTP-MOI, il fut envoyé dans le Pas-de-Calais, puis en Lorraine, où il constitua un maquis formé essentiellement de prisonniers soviétiques évadés, et en juillet 1944 dans les Ardennes où il organisa un maquis polonais et italien. De retour à Paris, il devient en 1945 permanent du PCF et à l’UJRE. Il publia ses mémoires en 1969, "Un franc-tireur juif raconte’’ préfacé par le colonel Henri Rol-Tanguy. Abraham Lissner est répertorié sur la liste des résistantes et résistants -homologués FFI, dossier administratif référencé GP 16 P 373941- publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.
Abraham Lissner opte pour la nationalité française le 16 juillet 1947.
En 1978, il était membre de l’AVER et habitait le XIXe arrondissement de Paris où il mourut en mai 1981.
Sources=
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2. D.303) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 35 D. 636 D. 638 D. 641 D. 665 D. 735) – Rémi Skoutelsky, ‘‘L’espoir guidait leurs pas’’, Grasset, Paris, 1998 p. 307- ‘’1940-1945 La Résistance dans le 19e arrondissement de Paris’’ ANACR, Editions Le temps des cerises - Service historique de la Défense de Vincennes – France naturalisation – Archives des Hauts-de-Seine, recensement 1931 - https://maitron.fr/spip.php?article118663 - -