LEFORT Joseph
Joseph, Alphonse LEFORT est né le 6 juillet 1906 à Laxou (Meurthe-et-Moselle). Il était le fils de Louis LEFORT, ciseleur et d’Héloïse POTARD, sans profession.
Il travailla comme terrassier, appariteur, monteur de marché et milita à la CGT à l’époque du Front Populaire à Bagnolet. Il était sympathisant du Parti communiste.
Lors de son mariage le 5 mai 1934, il habitait rue de la Noue à Montreuil et la mariée, Claudine CHARREYRE, sentier de la Tranchée à Bagnolet. Une fille est née en 1936. Avant son départ pour l’Espagne, il travaillait à la mairie de Bagnolet.
L’Espagne
Joseph Lefort arrive en Espagne le 15 janvier 1937. Il est affecté à la 15BI et part immédiatement au front où il est nommé chef de section dans le Bataillon Six-Février. La 15BI est engagée pour son premier combat en renfort des 11e et 12BI le 12 février 1937 dans la bataille du Jarama Front du Jarama Alors que son camarade de Bagnolet parti avec lui, Albert Garrigou, est tué Albert GARRIGOU, Joseph Lefort est grièvement blessé au pied gauche, à la tête de sa section. Hospitalisé, il doit subir deux opérations. Sa blessure ne devait plus lui permettre de continuer la lutte sur le sol d’Espagne et il est rapatrié en France comme grand blessé le 25 juin 1937.
Le retour
Comme pour de nombreux grands blessés, le retour sera difficile car sans ressources et sans travail.
En mai 1938, Vital GAYMAN, ancien commandant de la Base d’Albacete revenu en France en août 1937 et Vice-Président de l’AVER, demandera un rapport sur la situation de Joseph Lefort au comité d’aide au peuple espagnol de Bagnolet. Le 9 mai 1938, Chauvain, du comité local, lui répondra :
« LEFORT, revenu grand blessé depuis juin 1937, opéré 3 fois par ROUQUES a été toujours soutenu par le Comité international. Sa femme est inscrite au chômage et le syndicat des communaux de Bagnolet lui avait proposé de lui donner tous les mois la somme de francs 250. Il les a refusés demandant simplement que les camarades du Syndicat lui paient son terme, lequel est minime. LEFORT a eu les soins du dispensaire de Bagnolet et à l’heure actuelle s’y fait encore soigner. C’est un très bon camarade toujours soutenant le Parti quoique pas adhérent et je pense que depuis longtemps il serait venu parmi nous si les camarades de la Municipalité l’auraient soutenu moralement depuis son retour. Il a été très longtemps alité et a été peiné car avant son départ il travaillait pour la Municipalité est espérait que les camarades dirigeant de Bagnolet seraient lui rendre visite. Lui-même m’a dit que comme visite il n’avait eu que celle du camarade Delavois, adjoint au Maire, deux fois, la première pour lui remettre une lettre et la seconde pour venir le chercher avec les camarades de l’Amicale pour l’emmener voir le film « LE TEMPS DES CERISES » et après plus aucune visite. Ce camarade m’a déclaré que la Municipalité elle-même l’avait royalement laissé tomber et je peux affirmer que ce camarade en a été très toucher, mais ayant une bonne mentalité il n’a cessé de venir parmi nous et de faire la propagande pour les camarades combattants sur le Front de la Liberté et pour tout ce qui touche la solidarité pour l’Espagne Républicaine. En fait le camarade se plaint seulement du désintéressement de la Mairie de Bagnolet et non pas des camarades du Parti ni de l’amicale, lesquels ont toujours été en liaison avec lui. Ce camarade demande s’il ne lui serait pas possible, afin qu’il n’ait pas recours au Comité International, de lui procurer un travail en tenant compte de son état physique, car pour le moment encore il ne peut se déplacer sans le soutien de ses béquilles. »
Adhérent dès son retour d’Espagne à l’AVER, il en devint le responsable pour Bagnolet.
En septembre 1939, il voulut s’engager mais l’armée le réforma.
A la déclaration de guerre, Joseph Lefort devra mener une vie clandestine pendant l’occupation allemande. Ne pouvant plus se soigner correctement sous peine d’être signalé et de subir la répression menée contre les anciens volontaires en Espagne Républicaine, le mal s’aggrava et ses souffrances avec.
Il décéda des suites de sa blessure de guerre le 10 mars 1952 à Bagnolet
Son fils Jean-Claude, né en 1944, sera député, et co-Président fondateur de l’ACER jusqu’à son décès en 2024.
Souces
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.6. D1273.)