CENCIAI Adam

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
Révision datée du 26 septembre 2018 à 20:26 par Bernard2 (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Adam Cenciai est né le 12 octobre 1911. Son père Ernest Cenciai, ouvrier terrassier, et sa mère, Marie Alunni, étaient sympathisants communistes.

Après des études primaires, il a effectué son service militaire au 24e Régiment de Chasseurs alpins de Villefranche-sur-Mer avec le grade de caporal.

Cimentier, il était employé chez Maury 42, rue Châteauneuf à Nice où il gagnait 1000 francs par mois mais il a également travaillé dans une fabrique de confiserie à Nice. Membre de la CGT depuis 1936, il était délégué de chantier.

Depuis 1925, il s’intéressait à la politique « par la propagande de camarades ». Il parlait espagnol, lisait la presse communiste (l’Humanité, Le Cri du Peuple, Avant-garde, Russie aujourd’hui). Il était membre de la section Saint-Maurice du SRI et des Amis de l'Union Soviétique. En 1935, il adhère au PCF à Nice, cellule de Cyrnos et devient secrétaire adjoint à l’organisation et à la propagande. Il suit les cours de l’école élémentaire du parti pendant un mois.

Durant les grèves de 1936, il participe « aux manifestations et bagarres » et il est détenu et blessé. Il est membre du comité de front populaire. Veuf, avant son départ pour l’Espagne, il était domicilié 95, avenue Cyrnos à Nice.

L’Espagne

Adam Cenciai arrive illégalement en Espagne le 22 janvier 1938, avec l’aide du PCF, à pied par les Pyrénées, pour «  abattre le fascisme ».

Il est affecté successivement à la 12e BI, 2e Bataillon puis, de mai à septembre à la 14e BI, 1er Bataillon (Commune de Paris) (OJ du 15 mai 1938). A compter du 20 septembre, il exerce la fonction de commissaire politique de la 4e Compagnie du Bataillon Vaillant-Couturier en remplacement de Frédéric RANCEZ (voir la biographie de ce volontaire) (OJ n° 519). Durant ses 5 mois au front, il participe notamment à la défense de Gandesa, (voir Offensive franquiste d’Aragon) et à la bataille de l’Ebre (traversée de l’Ebre et combats de Corbera).

Blessé trois fois, le 2 avril 1938 à Gandesa, le 25 juillet lors de la traversée de l’Ebre et le 21 septembre à Corbera, il sera hospitalisé, en tout, 4 mois dans les hôpitaux de Tortosa, Benicassim, Mataró, Clinica n° 11 à Barcelone, Moya, Villafranca et Vich. En septembre, il est félicité « pour la bonne marche de la compagnie » par Gabriel Chivot, commissaire politique du Bataillon Commune de Paris. A Villanueva de la Jara, il adhère au SRI (voir article Solidarité). Le 30 juin, il rédige sa biographie pour son adhésion au PCE.

Dans le formulaire de rapatriement du 19 novembre 1938, il exprime son opinion sur les 13 points Negrin qui

« ont donné une grande confiance et un grand éclaircissement au peuple espagnol ». Pour lui : « La juste politique de front populaire a unis toutes la masse antifascistes et c’est grace à cette politique que le fascisme a été tenu en échec, c’est cette politique qui conduira le peuple espagnol à la victoire ».

Sur les BI, il pense qu’elles

« ont été l’exemple de l’union, l’exemple de la discipline, c’est sur l’exemple des brigades internationale qu’on a organisé une armée forte et discipliné »

Le rapport, non daté et non signé du PCE, précise qu’il « a très bien rempli sa tache, [qu’il a] de bonnes connaissances [et a fait preuve de] bonne volonté, initiative, dévouement [et] courage. [Cependant il a des] difficultés d’expression. Sa conduite est exemplaire. Discipliné, sérieux, courageux, [c’est un] très bon camarade, estimé des bons éléments. »

Le rapport du commissaire politique Lucien BIGOURET (voir la biographie de ce volontaire) le décrit comme « très courageux et d’un grand calme, [ayant] une bonne éducation politique [et qui] a fait comme commissaire politique un très bon travail d’explication. [Cependant il] manque un peu d’énergie [et il] ne savait pas causer dans une grande réunion. Sa conduite personnelle est très bonne, [il] montre toujours l’exemple comme commissaire [et il est] très apprécié de sa compagnie ».

Adam Cenciai souhaite être rapatrié à Nice auprès de sa famille. Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le n° 890 assorti de l’observation BAO.

La Résistance

Adam Cenciai, lieutenant FTPF, fut exécuté par les Allemands le 14 juin 1944 à proximité de la gare de Moriez [Alpes-de-Haute-Provence].

Son nom figure sur la liste des résistantes et résistants, homologués FFI, dossier administratif référencé GR 16 P 114758, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.

Sources

RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1115)et (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 370).

Service historique du Ministère de la Défense : Dossiers administratifs de résistants - http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/