LAVAUD Ange, Louis
Ange Louis Lavaud est probablement né en 1909 (« âgé de 27 ans »).
Il effectue son service militaire dans l’Infanterie et obtient le grade de caporal-chef.
Jockey, il se syndicalise à l‘industrie du film.
Membre des JC depuis 1933, il devient secrétaire de la cellule du Maroc à Champigny.
Marié, il habite 20 rue Varroux à Champigny (Seine).
L’Espagne
Arrivé en Espagne le 28 novembre 1936, il est affecté à la 14e BI.
Un rapport de février 1937 le qualifie d « excellent camarade, exemple pour ses hommes qui l’aiment et l’estiment. »
Commandant la 1e Compagnie du 12e Bataillon (Ralph Fox), il est tué lors de l’offensive républicaine sur Ségovie en juin 1937.
Source
RGASPI (Moscou, 545.6.451)
Le Soldat de la République (N° 33 du 17 juin 1937)
Un témoignage
André Heussler publia dans l’Humanité du 2 septembre 1937 quelques portraits de brigadistes. Voici celui qu’il fit de Ange Louis Lavaud dit Angel ;
« Lavaud Angel
Jeune prolétaire des usines parisiennes, il habitait Champigny, dans la Seine. Parti en novembre 1936 en Espagne, âgé de 26 ans, il avait été sergent dans l’armée française.
Chef de section au 12e Bataillon de la 14e brigade, sa conduite a été exemplaire au front de Lopéra (Cordoue) en décembre 1936.
En janvier, la brigade monte à Madrid, car l’ennemi tente le grand coup. Au front de Las Rosas, de Madrid où le combat dure dix-sept jours, il est un jeune chef plein d’élan. Excellent camarade et homme de décision dans les heures les plus difficiles, il gagne ses galons de lieutenant.
Au repos, la joie, l’amusement, la gaité entrainant la bonne humeur et la grande camaraderie, ne lui empêchent pas de perfectionner l’entrainement militaire de ses hommes. Il faut savoir vivre, s’amuser et combattre, disait-il souvent.
Le 6 février, nous tentons un coup de main à l‘arme blanche et à la grenade dans Las Rosas. A la tête d’un groupe de vingt hommes, il pénètre dans les lignes ennemies, parvient jusqu’à l’église où sont logés les nids des mitrailleuses ennemies. Par son action, ce groupe réduit au silence les mitrailleuses rebelles. Les pertes de l’ennemi sont énormes.
En février à Morata de Taruna [Tajuña], sur le Jarama, il est blessé à la tête de sa compagnie. Il reçoit le grade de capitaine. Le général, commandant la 14e brigade, le félicite et l’embrasse.
Sur le front de la Sierra, il est tué à la tête de sa compagnie. Il est cité à l’ordre du jour de la brigade en ces termes :
« Lavaud, capitaine, jeune officier courageux, a participé à tous les combats de la brigade. Il est tombé face à l’ennemi, alors qu’il entraînait sa compagnie à ‘attaque. Mort pour la liberté. »
Le peuple de Paris et la population de Champigny peuvent être fiers d’avoir de tels enfants."