Catégorie:Suisse

Une lettre d’André Marty, datée du 1er aout 1938, attire l’attention sur la répression du gouvernement suisse sur les volontaires de ce pays :

« L’évacuation des volontaires Suisses blessés, malades, invalides ou inaptes, doit faire l’objet d’une attention spéciale car chacun d’eux à son retour passe devant le Tribunal militaire en Suisse. Les éléments démoralisés peuvent faire devant le Tribunal militaire des déclarations permettant au Gouvernement réactionnaire de trouver des nouvelles armes contre le P.C.. En conséquence tous les évacués Suisses seront dirigés sur Paris où un représentant du P.C.S. procède à leur tri et prépare leur rapatriement. »

En effet, le gouvernement suisse traduit systématiquement les volontaires devant la justice militaire :

"Sur cinq justiciables, un volontaire échappe au jugement car son départ et son absence ont passé inaperçu. »

La fourchette des peines privatives de liberté infligés aux volontaires sera extrêmement large : de quinze jours à quatre ans de prison. La très grande majorité des sentences (81%) se concentre cependant entre un et six mois de détention : 45% entre un et trois mois, 36% entre quatre et six mois. »

(Nic Ulmi et Peter Huber, Les Combattants suisses en Espagne républicaine, Antipodes, Lausanne, 2001)