POTIN Roger : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Roger, Roland Potin est né le 1er décembre 1909 à Tousson en Seine-et-Marne. Son père Gustave était journalier, sa mère Louise Robiteau sans profession. De niveau d'étude primaire, il semblerait avoir pratiqué plusieurs professions, peintre, marine marchande et chauffeur. Il accomplit son service militaire de 1929 à 1930 à Strasbourg au 158e Régiment d'Infanterie. Il sera libéré avec le grade de caporal-chef.

Il s'ouvrit à la politique en 1927 par des camarades d'un club sportif. Il adhéra au PCF en 1932 à Corbeil (Seine-et-Oise) et participa à l'organisation politique. Il prit part aux grèves de février 1934, aux grèves des transports maritimes et à celles de juin 1936. La dernière adhésion étant la cellule du port à Marseille. Il était également adhérent à la ligue des jeunes contre la guerre et le fascisme, à la FSGT et aux Amis de l'Union Soviétique ; en 1933 il adhéra au SRI. Roger fut sans emploi durant 7 mois pendant la période 1935-1936. Il adhéra à la chambre syndicale des cochers-chauffeurs CGT ainsi qu’à la FSI. Il était lecteur de L'Humanité, Midi Rouge et La voix du peuple.

Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il travaillait dans le transport maritime à Marseille pour un salaire mensuel de 830/Frs.

L'Espagne

Son départ a lieu le 26 ou le 28 octobre 1936, aidé par le PCF, "pour lutter contre le fascisme". Affecté à la Compagnie de mitrailleuses du Bataillon Commune de Paris de la 11BI du 7 novembre au 12 décembre 1936, il combat à la Cité Universitaire et à Casa de Campo Bataille de Madrid.

Il passe ensuite à la Compagnie de mitrailleuses du 13e Bataillon Henri Barbusse de la 14BI du 27 décembre 1936 au 8 janvier 1937, date à laquelle il est blessé à Porcuna Bataille de Lopera. Cette blessure au pied gauche lui coûte 4 mois d'hospitalisation à Andujar et Linares.

A son retour de l’hôpital, il réintègre son Bataillon du 1er au 28 mai 1937. Blessé une seconde fois à la jambe gauche le 29 mai 1937 lors des combats de Balsain, il est cette fois hospitalisé durant 6 mois dans les hôpitaux de Ciudad Real, Albacete, Murcia et Benicassim. Après sa guérison, le 2 novembre, il intègre la compagnie de mitrailleuses du 14e Bataillon Pierre Brachet de la 14BI jusqu'au 29 novembre.

Muté au 10e Bataillon Vaillant-Couturier du 2 février au 16 septembre 1938 , il prend part à la bataille de Caspe Offensive franquiste d’Aragon , où il est félicité pour ne pas avoir abandonné sa mitrailleuse, puis aux combats de la Bataille de l’Ebre Gandesa, Tivenys, Campredo, Corbera, côte 356.

Dans le document qu'il complète le 7 novembre 1938, des questions lui sont posées notamment sur sa connaissance des 13 points de gouvernement d'union nationale Negrin. Il affirme les connaître, les avoir étudiés et pense que : "s'est une bonne initiative du gouvernement d'union nationale et un appel à tous les Espagnols pour la victoire" A celle concernant les Brigades, leur organisation politique et militaire : "les Brigades Internationales ont joué un role important surtout dans le début sur la défense de Madrid et sur tous les fronts on a prouver au monde entier que la solidarité de la classe ouvrière est invincible" Dans ce document il demande son retour à Puteaux où se trouvent son frère et sa belle-soeur.

Afin d'honorer un camarade tombé au combat, il écrit un article dans le Réveil des Cochers-Chauffeurs de la chambre syndicale CGT reproduit ci-dessous :

"Nous avons parlé de la perte de bons camarades, dont le nom est univercellement connu. Mais on a souvent oubliés d'autres, moins marquants qui eux aussi, ont fait sacrifice de leur vie. Un exemple : celui de Jacques Olivero Jacques OLIVERO lieutenant-commandant à la Compagnie de Mitrailleuses du bataillon Vaillant-Couturier, de la 14e brigade, tombé au champ d'honneur le 21 septembre dernier, à la Sierra de Caball, face à Corbera, sur le front de l'Ebre. Olivero est arrivé en Espagne fin octobre 1936 et a combattu dans les rangs de la 10e et de la 11e CM "isolées", sur les fronts de Madrid et d'Andalousie.

Après la réorganisation des brigades sur la base nationale, Olivero passe avec d'autres Français à la 14e brigade.

C'est à la défense de Caspe, où pendant 15 jours fut arrêtée la formidable offensive, permettant ainsi le regroupement des forces républicaines après le recul d'Aragon, qu'Olivero se distingue particulièrement.

Toujours à la pointe du combat, montrant l'exemple, il résiste avec ses hommes et participe victorieusement à la résistance aux attaques du 26 mars. C’est là que la Compagnie perd son commandant Robert, tant aimé par ses hommes. Mais devant la concentration de matériel et d'hommes, il faut reculer. C'est la retraite derrière l'Ebre. Non pas une déroute, mais une guérilla à travers la montagne où chaque colline devient un point de résistance, chaque rocher un abri. C'est à ce moment qu'Olivero prend le commandement de la Compagnie. Pendant la préparation de l'offensive sur l'Ebre, Olivero a fait de sa Compagnie une Compagnie modèle. Elle obtient de nombreux prix, ses journaux muraux, ses groupes d'activistes. Sous sa direction, elle acquiert une valeur militaire augmentée, grâce à l'instruction des gars et aux petites manoeuvres combinées. Puis c'est la défense du terrain conquis en juillet. On appelle la 14e à la Sierra de Caball, car l'ennemi fait des efforts désespérés pour nous chasser. Les gars de la brigade sont collés au sol et repoussent avec de nombreuses pertes l'ennemi à chaque fois qu'il sort de ses positions. Mais le 21 septembre, les fascistes réussissent enfin à rompre notre ligne. Il faut se replier sur d'autres positions. C'est à ce moment, que Olivero cherchant des positions pour ses pièces, tombe mortellement frappé d'une rafale de fusil-mitrailleur. Il a reçu toute la décharge dans la poitrine et une balle dans l'oeil, mourant sur le coup. Les camarades ont ramené son corps. Tous les hommes ont pleurés sa perte. Camarade Olivero, tu étais pour nous, plus qu'un frère. Ta mémoire restera toujours gravée dans nos coeur.

                                                          POTIN Roger, C,M.
                                                          10e bataillon 14e brigade »

Le retour

En 1940, Roger Potin est fait prisonnier mais s’évade.

Il épouse Angeline Macaire à la mairie de Boulogne-Billancourt le 16 septembre 1941, mariage dissous le 9 octobre 1969. Il se remarie le 23 juillet 1970 à Boulogne-Billancourt avec Elisabeth Pazek.

En 1978, il était membre de l’AVER (archiviste) et habitait alors Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Roger Potin décède le 26 décembre 1992 à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)

Sources

RGASPI (Moscou, F. 545. Op.6. D.1357) - Arch Départ de Seine-et-Marne, Etat Civil cote 6E 497/10, acte de naissance n° 27 du 2 décembre 1909 - Arch Départ des Hauts-de-Seine, Etat Civil cote NUM BOU M1941, acte n° 433 du 16 eptembre 1941 – INSEE - Réveil des Cochers Chauffeurs CGT -