OUSSIDHOUM Rabah : Différence entre versions

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Rabbah  Oussidhoum est né en 1903 dans le Haut-Atlas, en  Kabylie (Algérie).
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Rabbah  Oussidhoum est né le 24 novembre 1903 dans le Haut-Atlas, en  Kabylie (Algérie).
  
 
Son père était forgeron.
 
Son père était forgeron.
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Il quitte l’armée et émigre en France.
 
Il quitte l’armée et émigre en France.
Là, il travaille comme ouvrier aux usines Renault et devient militant syndical. Cet engagement le conduit à adhérer au PCF et à participer à la création du [[PCA]].
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Il travaille comme ouvrier aux usines Renault et devient militant syndical CGT. Cet engagement le conduit à adhérer, en 1928, au PCF et à participer à la création du [[PCA]].
  
La liste des cadres français enrôlés dans les Brigades internationales le qualifie de « fonctionnaire du parti (Section coloniale) ».
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Sur la liste des cadres français enrôlés dans les Brigades internationales, il est qualifié de « fonctionnaire du parti (Section coloniale) ».
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Il demeurait, avant son départ pour l'Espagne, 20,rue Traversière à Boulogne-Billancourt (Seine).
  
 
==L’Espagne==
 
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Il participe au premier combat de la Brigade à Lopera, comme commandant d’une compagnie de mitrailleuses, en décembre 1936. Son expérience militaire lui permet de voir les défauts de cette jeune brigade qui vient tout juste d’être formée :
 
Il participe au premier combat de la Brigade à Lopera, comme commandant d’une compagnie de mitrailleuses, en décembre 1936. Son expérience militaire lui permet de voir les défauts de cette jeune brigade qui vient tout juste d’être formée :
<blockquote>« Le kabyle Rabah Oussidoum qui vient d’être nommé commandant d’une compagnie, voit des volontaires s’élancer, tomber par grappes, pris en enfilade par des mitrailleuses. Il pense : « C’est la liaison qui manque ». (Delperrrié de Bayac p. 150)</blockquote>
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<blockquote>« Le kabyle Rabah Oussidoum qui vient d’être nommé commandant d’une compagnie, voit des volontaires s’élancer, tomber par grappes, pris en enfilade par des mitrailleuses. Il pense : « C’est la liaison qui manque ». (Delperrié de Bayac p. 150)</blockquote>
 
   
 
   
 
Il participe aux combats de la Route de la Corogne, du Jarama, puis de La Granja.
 
Il participe aux combats de la Route de la Corogne, du Jarama, puis de La Granja.
  
Le 20 juin 1937, dans le petit village de la Guardia, une revue militaire a lieu  pour l’accueillir comme commandant du 12<sup>e</sup>  Bataillon « Ralph Fox ».
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Le 20 juin 1937, dans le petit village de la Guardia, une revue militaire a lieu  pour l’accueillir comme commandant du 12<sup>e</sup>  Bataillon « [[Ralph Fox]] ».
  
 
La brigade est mobilisée sur le front de Santa Maria de la Alameda. Comme ce front est relativement calme, il organise des cours d’espagnol auxquels il participe.
 
La brigade est mobilisée sur le front de Santa Maria de la Alameda. Comme ce front est relativement calme, il organise des cours d’espagnol auxquels il participe.
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Lors de  l‘attaque franquiste de Cuesta de la Reina, il est  gravement blessé.
 
Lors de  l‘attaque franquiste de Cuesta de la Reina, il est  gravement blessé.
  
Récupéré de ses blessures, il rejoint son bataillon à Valdemorillo.
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Remis de ses blessures, il rejoint son bataillon à Valdemorillo.
  
Devant la rapide avance des troupes franquistes en mars 1937 en Aragon, la 14<sup>e</sup> Brigade est appelée à la rescousse.  
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Devant la rapide avance des troupes franquistes en mars 1938 en Aragon, la 14<sup>e</sup> Brigade est appelée à la rescousse.  
  
Il trouvera la mort, près de Miraflores, le 27 mars 1937
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Il trouvera la mort, près de Miraflores, le 27 mai 1938.
 
<blockquote> « Debout, près de moi, sous un olivier, Oussidoum dit « Tu sais, Paul, nous n’avons jamais reculé ». Le commandant a sur le visage un air de défit souriant que je ne suis pas accoutumé à lui voir. A travers les branches de l’olivier, le soleil met  des ronds de lumière sur les joues d’Oussidoum.
 
<blockquote> « Debout, près de moi, sous un olivier, Oussidoum dit « Tu sais, Paul, nous n’avons jamais reculé ». Le commandant a sur le visage un air de défit souriant que je ne suis pas accoutumé à lui voir. A travers les branches de l’olivier, le soleil met  des ronds de lumière sur les joues d’Oussidoum.
 
Soudain, je vois le sourire disparaitre et les ronds de lumière chavirer. Une balle vient de frapper Rabbah Oussidoum à la tempe gauche pour ressortir par la tempe droite. Un petit filet de sang coule. Oussidoum tombe. »</blockquote>
 
Soudain, je vois le sourire disparaitre et les ronds de lumière chavirer. Une balle vient de frapper Rabbah Oussidoum à la tempe gauche pour ressortir par la tempe droite. Un petit filet de sang coule. Oussidoum tombe. »</blockquote>
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Oussidoum se chargeait de son éducation, de son instruction, de sa protection. Antonio était devenu pour nous tous non seulement  le fils de notre camarade mais une véritable mascotte pour toute la Brigade. »
 
Oussidoum se chargeait de son éducation, de son instruction, de sa protection. Antonio était devenu pour nous tous non seulement  le fils de notre camarade mais une véritable mascotte pour toute la Brigade. »
 
(Elie Duguet)</blockquote>
 
(Elie Duguet)</blockquote>
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Son ami [[CAZALA_René|René CAZALA (voir la biographie de ce volontaire)]] publiera cet "Adieu" dans ''Le Volontaire de la Liberté'' :
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<blockquote>« Adieu cher Rabah, adieu vieux camarade tombé à ton poste, en pleine lutte, pour notre cause sacrée de la liberté à laquelle tu avais consacré ta vie.
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Je me souviens de notre première rencontre dans une sombre arrière salle d’un café Algérien de Levallois, alors que nous luttions pour le pain de nos frères d’Algérie exploités par un patronat rapace et dont les fascistes veulent faire  des instruments de lutte contre les prolétaires  Français, tout comme en Espagne où Franco trompe les Riffains et les dresse contre la République Populaire qui seule peut leur apporter la liberté et la dignité dans le travail.
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Je me souviens de ces luttes contre le bureau de mouchardage de Gerolami, pour le pain des esclaves Nord-Africains des laveurs de voitures, contre les traîtres à la cause du peuple Algérien, les caïds vendus, les hommes de l’Etoile Nord-Africaine qui prenaient leurs mots d’ordre à Berlin.
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Un jour je te revis à Torrelodones, commandant la mitraille  du 10<sup>ème</sup> Bataillon. Après avoir  combattu à Lopera, à Las Rozas, nous nous étreignîmes, c’était normal. La lutte que nous avions soutenue pour une Algérie libre et indépendante du joug impérialiste, grande fille  aimée de la France démocratique, te conduisait comme nous sur ce sol d’Espagne où se jouent les libertés de l’Humanité avancée et progressive.
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Toujours tu fus le meilleur parmi nous, tes grandes connaissances politiques alliées à ton expérience militaire de la guerre du Maroc te désignaient comme notre chef et c’est avec fierté que nous servions sous tes ordres.
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Tu es tombé par un matin sur le plateau de Miraflores que les Marocains avaient occupé. Les instruments inconscients du fascisme ont abattu celui qui avait voué sa vie à leur défense. Tragique destinée, le champion de l’Indépendance Nord-Africaine assassiné par ceux qu’il voulait rendre libres.
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En prenant ta place à la tête de notre cher Bataillon « Commune de Paris » j’ai fait avec tous mes camarades le serment de te venger en luttant jusqu’au bout pour réaliser la noble cause à laquelle tu as consacré ta vie. Libérer l’Espagne et le monde du joug fasciste !
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Ainsi nous donnerons à tous les peuples, mais surtout au peuple Nord-Africain la possibilité de vivre heureux et libres dans un monde qui ne connaîtra pas l’horreur du fascisme. » </blockquote>
  
 
==Sources==
 
==Sources==
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Delperrrié de Bayac, ''Les Brigades Internationales'', Fayard, 1968.
 
Delperrrié de Bayac, ''Les Brigades Internationales'', Fayard, 1968.
  
Duguet  Elie,  ''Avec les brigades internationales sur les routes d’Espagne'', 1993, Editions Lacour
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Duguet  Elie,  ''Avec les brigades internationales sur les routes d’Espagne'', 1993, Editions Lacour.
  
 
Georgette Guéguen-Dreyfus et  Georges  Dreyfus,  ''Adieu Mahora'', tapuscrit  (nous remercions Martine Garcin, qui nous a permis la reproduction du témoignage  de Paul Rives, ami d’Oussidhoum).
 
Georgette Guéguen-Dreyfus et  Georges  Dreyfus,  ''Adieu Mahora'', tapuscrit  (nous remercions Martine Garcin, qui nous a permis la reproduction du témoignage  de Paul Rives, ami d’Oussidhoum).
[[Catégorie:Brigadistes]][[Catégorie:Formation Militaire : Engagé]][[Catégorie:Permanent]][[catégorie: Algérien]][[Catégorie:CGT]][[Catégorie:PCF]][[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie:14e BI]][[Catégorie:Blessés]][[Catégorie:Morts]]
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''Le Volontaire de la Liberté'', n° 40 du 1<sup>er</sup> mai 1938.
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[[Catégorie: Brigadistes]] [[Catégorie: Age: 31 à 39 ans]][[Catégorie: Formation Militaire : Engagé]][[Catégorie: Permanent]][[Catégorie: Algérien]][[Catégorie: CGT]][[Catégorie: PCF]] [[Catégorie: Boulogne-Billancourt]][[Catégorie: Arrivée en Espagne: Novembre 1936]] [[Catégorie: 14e BI]][[Catégorie: Blessés]][[Catégorie: Morts]]

Version actuelle datée du 27 septembre 2018 à 20:24

Rabbah Oussidhoum est né le 24 novembre 1903 dans le Haut-Atlas, en Kabylie (Algérie).

Son père était forgeron.

Paul Rives évoque en ces termes sa figure:

« Oussidoum me dit :

- Mon père forgeait des épées dans notre village du Haut-Atlas et moi aussi, j’aurais bien voulu forger des épées.

Je connaissais bien des détails de la vie de Rabbah Oussidoum, le refus du frère aîné de le laisser apprendre le métier du père. Oussidhoum, engagé dans l’armée française était devenu sous-officier, un des meilleurs mitrailleurs. Je comprenais pourquoi Rabbah parlait ce soir des épées de son père. Son enfance, peut-être le regret du pays natal lui passaient près du cœur. Dans cette nuit sans lune, où le danger nous cerne de tous côtés, l’oasis des souvenirs prend une importance nouvelle. »

Il s’engage dans l’armée française et suit une école de sous-officiers. Il participe à la guerre du Rif; il est « blessé le jour où il devait passer armes et bagages du côté d’Abd El Krim avec toute sa section. » (Emile Duguet)

Il quitte l’armée et émigre en France. Il travaille comme ouvrier aux usines Renault et devient militant syndical CGT. Cet engagement le conduit à adhérer, en 1928, au PCF et à participer à la création du PCA.

Sur la liste des cadres français enrôlés dans les Brigades internationales, il est qualifié de « fonctionnaire du parti (Section coloniale) ».

Il demeurait, avant son départ pour l'Espagne, 20,rue Traversière à Boulogne-Billancourt (Seine).

L’Espagne

Rabbah Ousshidhoum arrive en Espagne le 16 novembre 1936 pour combattre le fascisme :

« Tous les journaux parlent des Marocains qui combattent avec les rebelles. Je suis venu pour montrer que tous les Arabes ne sont pas des fascistes. » (Cité par Delperrié de Bayac, p. 337)

Il est affecté à la 14e Brigade Internationale.

Il participe au premier combat de la Brigade à Lopera, comme commandant d’une compagnie de mitrailleuses, en décembre 1936. Son expérience militaire lui permet de voir les défauts de cette jeune brigade qui vient tout juste d’être formée :

« Le kabyle Rabah Oussidoum qui vient d’être nommé commandant d’une compagnie, voit des volontaires s’élancer, tomber par grappes, pris en enfilade par des mitrailleuses. Il pense : « C’est la liaison qui manque ». (Delperrié de Bayac p. 150)

Il participe aux combats de la Route de la Corogne, du Jarama, puis de La Granja.

Le 20 juin 1937, dans le petit village de la Guardia, une revue militaire a lieu pour l’accueillir comme commandant du 12e Bataillon « Ralph Fox ».

La brigade est mobilisée sur le front de Santa Maria de la Alameda. Comme ce front est relativement calme, il organise des cours d’espagnol auxquels il participe.

Lors de l‘attaque franquiste de Cuesta de la Reina, il est gravement blessé.

Remis de ses blessures, il rejoint son bataillon à Valdemorillo.

Devant la rapide avance des troupes franquistes en mars 1938 en Aragon, la 14e Brigade est appelée à la rescousse.

Il trouvera la mort, près de Miraflores, le 27 mai 1938.

« Debout, près de moi, sous un olivier, Oussidoum dit « Tu sais, Paul, nous n’avons jamais reculé ». Le commandant a sur le visage un air de défit souriant que je ne suis pas accoutumé à lui voir. A travers les branches de l’olivier, le soleil met des ronds de lumière sur les joues d’Oussidoum. Soudain, je vois le sourire disparaitre et les ronds de lumière chavirer. Une balle vient de frapper Rabbah Oussidoum à la tempe gauche pour ressortir par la tempe droite. Un petit filet de sang coule. Oussidoum tombe. »

Il avait 34 ans.

« Cet homme avait eu une enfance difficile. Il avait fait des efforts pour s’élever seul au milieu des pires difficultés. C’est peut-être pour cela qu’au milieu de cette guerre, en plein combat, il avait pris en charge et adopté en quelque sorte un jeune Espagnol d’une douzaine d’années, issu d’une famille nombreuse, le jeune Antonio Lozano.

Oussidoum se chargeait de son éducation, de son instruction, de sa protection. Antonio était devenu pour nous tous non seulement le fils de notre camarade mais une véritable mascotte pour toute la Brigade. »

(Elie Duguet)

Son ami René CAZALA (voir la biographie de ce volontaire) publiera cet "Adieu" dans Le Volontaire de la Liberté :

« Adieu cher Rabah, adieu vieux camarade tombé à ton poste, en pleine lutte, pour notre cause sacrée de la liberté à laquelle tu avais consacré ta vie.

Je me souviens de notre première rencontre dans une sombre arrière salle d’un café Algérien de Levallois, alors que nous luttions pour le pain de nos frères d’Algérie exploités par un patronat rapace et dont les fascistes veulent faire des instruments de lutte contre les prolétaires Français, tout comme en Espagne où Franco trompe les Riffains et les dresse contre la République Populaire qui seule peut leur apporter la liberté et la dignité dans le travail.

Je me souviens de ces luttes contre le bureau de mouchardage de Gerolami, pour le pain des esclaves Nord-Africains des laveurs de voitures, contre les traîtres à la cause du peuple Algérien, les caïds vendus, les hommes de l’Etoile Nord-Africaine qui prenaient leurs mots d’ordre à Berlin. Un jour je te revis à Torrelodones, commandant la mitraille du 10ème Bataillon. Après avoir combattu à Lopera, à Las Rozas, nous nous étreignîmes, c’était normal. La lutte que nous avions soutenue pour une Algérie libre et indépendante du joug impérialiste, grande fille aimée de la France démocratique, te conduisait comme nous sur ce sol d’Espagne où se jouent les libertés de l’Humanité avancée et progressive. Toujours tu fus le meilleur parmi nous, tes grandes connaissances politiques alliées à ton expérience militaire de la guerre du Maroc te désignaient comme notre chef et c’est avec fierté que nous servions sous tes ordres.

Tu es tombé par un matin sur le plateau de Miraflores que les Marocains avaient occupé. Les instruments inconscients du fascisme ont abattu celui qui avait voué sa vie à leur défense. Tragique destinée, le champion de l’Indépendance Nord-Africaine assassiné par ceux qu’il voulait rendre libres. En prenant ta place à la tête de notre cher Bataillon « Commune de Paris » j’ai fait avec tous mes camarades le serment de te venger en luttant jusqu’au bout pour réaliser la noble cause à laquelle tu as consacré ta vie. Libérer l’Espagne et le monde du joug fasciste !

Ainsi nous donnerons à tous les peuples, mais surtout au peuple Nord-Africain la possibilité de vivre heureux et libres dans un monde qui ne connaîtra pas l’horreur du fascisme. »

Sources

RGASPI (BDIC, Mfm 880/2 bis, 545.6.1043).

Delperrrié de Bayac, Les Brigades Internationales, Fayard, 1968.

Duguet Elie, Avec les brigades internationales sur les routes d’Espagne, 1993, Editions Lacour.

Georgette Guéguen-Dreyfus et Georges Dreyfus, Adieu Mahora, tapuscrit (nous remercions Martine Garcin, qui nous a permis la reproduction du témoignage de Paul Rives, ami d’Oussidhoum).

Le Volontaire de la Liberté, n° 40 du 1er mai 1938.