CESSON Pierre : Différence entre versions
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− | Pierre Cesson est né le 18 avril 1916. Son père | + | Pierre Cesson est né le 18 avril 1916. Son père exerçait le métier de sabotier. |
− | A la fin de ses études primaires, il | + | A la fin de ses études primaires, il a réussi son Certificat d’Etudes. |
− | Engagé pendant 27 mois dans l’armée, du 30 mai | + | Engagé pendant 27 mois dans l’armée [la Marine], du 30 mai 1934 au 26 août 1936, il a obtenu le grade de quartier-maître. |
− | + | Boulanger de profession il était membre de la CGT. | |
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+ | Célibataire, avant son départ pour l’Espagne, il a travaillé comme peintre avec son frère et était domicilié rue des Perderies à Tréguier (Côtes-du-Nord). | ||
==L’Espagne== | ==L’Espagne== | ||
Pierre Cesson arrive en Espagne le 22 janvier 1937. | Pierre Cesson arrive en Espagne le 22 janvier 1937. | ||
− | Il est affecté le 2 février | + | Il est affecté le 2 février au 12<sup>e</sup> Bataillon de la 12<sup>e</sup> BI. Le 15 avril, il est muté à la 3<sup>e</sup> Compagnie du 12<sup>e</sup> [[Bataillon Ralph Fox]] de la 14<sup>e</sup> BI (OJ n° 103) puis à la 3<sup>e</sup> Compagnie du 10<sup>e</sup> [[Bataillon Domingo Germinal]]. |
− | Le 10 mai | + | Le 10 mai, il est muté à la [[Compagnie des Pionniers]], commandée par le lieutenant Vaillant. (OJ n° 125). |
− | Le 1 décembre | + | Le 1<sup>er</sup> décembre, il est puni de 5 jours de prison « au motif d’ivresse et de scandale » (OJ n° 246). |
− | Le 18 janvier 1938, il est envoyé à la | + | Le 18 janvier 1938, il est envoyé à la Compagnie de dépôt et, à compter du 22, aux Zapadores. Le 23 mars, il est muté à la 54<sup>e</sup> Brigade. (OJ du 23 mars 1938). |
− | Puni en août | + | Puni en août pour « avoir dit au lieutenant Cero qu’il avait fait disparaitre la solde des copains tués avec témoins » il a été envoyé aux Zapadores. |
− | Une note manuscrite non signée et non datée fait état des faits suivants sur la conduite de ce volontaire | + | Une note manuscrite non signée et non datée fait état des faits suivants sur la conduite de ce volontaire « Etant à Rasquera, vers le mois de juillet 38, à cette époque. Il était comme agent de liaison au PC de la Cie. Les ordres avaient été donnés pour que personne ne sorte le soir du campement. Malgré ces ordres, Cesson sortait le soir pour aller dans les fermes acheter du vin. A une remontrance du Ct de cie, le camarade Corot, il répondit par des insultes et des menaces. Renvoyé dans une section (la 1ère) il continua malgré les ordres de sortir. Rappelé à l’ordre par le Ct de cie, il répondit de nouveau par des insultes et des menaces accusant le camarade Corot ainsi que le politico, camarade Edmond Bouvenot, d’avoir gardé envers eux les colis appartenant à un camarade de la cie, Ernest Lemoine. Devant ces faits, il fut envoyé immédiatement à la section spéciale. Convoqué par le PC du 2ème bataillon, il renouvela ses affirmations, qu’il ne pu prouver, pour cause le camarade qui aurait été soi disant lésé, de 3 colis, étant à cette époque à l’hôpital ou ils les reçus. Après les journées du 26 et 27 juillet, Cesson a été envoyé aux zapadores de la brigade ». |
− | Durant ses 14 mois passés au front, il prend part aux combats sur [[Le front du Jarama]] | + | Durant ses 14 mois passés au front, il prend part aux combats sur [[Le front du Jarama]] et de las Rozas, sur le [[Front de Santa Maria de la Alameda]], de Valdemorillo, de Cuesta de la Reina, de Caspe et de Gandesa (voir article [[Offensive franquiste d’Aragon]]), du passage de l’Ebre et de Corbera (voir article [[Bataille de l’Ebre]]). |
− | Sur le formulaire de rapatriement du 7 novembre 1938, concernant sa mutation aux | + | Sur le formulaire de rapatriement du 7 novembre 1938, concernant sa mutation aux Zapadores, à la question « la sanction a t’elle été juste ? », il répond : « non » et « qu’en penses tu maintenant ? » il écrit « réhabilitation ». |
− | Le rapport du commissaire politique [[BIGOURET_Lucien|Lucien BIGOURET]], non daté, le décrit comme suit « très mauvais élément de désagrégation accusant le commandant de compagnie d’avoir détourné des colis de camarades à son profit personnel. Anticommuniste, [il] critiquait l’attitude des membres du parti et la politique du parti elle-même. Conduite personnelle très mauvaise, indiscipliné. L’opinion de ses camarades est très mauvaise » | + | Le rapport du commissaire politique [[BIGOURET_Lucien|Lucien BIGOURET]], non daté, le décrit comme suit : « très mauvais élément de désagrégation accusant le commandant de compagnie d’avoir détourné des colis de camarades à son profit personnel. Anticommuniste, [il] critiquait l’attitude des membres du parti et la politique du parti elle-même. Conduite personnelle très mauvaise, indiscipliné. L’opinion de ses camarades est très mauvaise ». |
Une mention manuscrite sur le rapport indique « a voir compléments, donner faits concrets ». | Une mention manuscrite sur le rapport indique « a voir compléments, donner faits concrets ». | ||
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Pierre Cesson souhaite être rapatrié à Trouville. | Pierre Cesson souhaite être rapatrié à Trouville. | ||
− | Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le | + | Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le n° 904 assorti de l’observation AF (voir [[BAO]]). |
==Sources== | ==Sources== | ||
− | RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1115) et (Moscou, F. 545. | + | RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1115) et (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 365 et 367). |
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Version actuelle datée du 13 mars 2018 à 12:28
Pierre Cesson est né le 18 avril 1916. Son père exerçait le métier de sabotier.
A la fin de ses études primaires, il a réussi son Certificat d’Etudes.
Engagé pendant 27 mois dans l’armée [la Marine], du 30 mai 1934 au 26 août 1936, il a obtenu le grade de quartier-maître.
Boulanger de profession il était membre de la CGT.
Célibataire, avant son départ pour l’Espagne, il a travaillé comme peintre avec son frère et était domicilié rue des Perderies à Tréguier (Côtes-du-Nord).
L’Espagne
Pierre Cesson arrive en Espagne le 22 janvier 1937.
Il est affecté le 2 février au 12e Bataillon de la 12e BI. Le 15 avril, il est muté à la 3e Compagnie du 12e Bataillon Ralph Fox de la 14e BI (OJ n° 103) puis à la 3e Compagnie du 10e Bataillon Domingo Germinal.
Le 10 mai, il est muté à la Compagnie des Pionniers, commandée par le lieutenant Vaillant. (OJ n° 125). Le 1er décembre, il est puni de 5 jours de prison « au motif d’ivresse et de scandale » (OJ n° 246). Le 18 janvier 1938, il est envoyé à la Compagnie de dépôt et, à compter du 22, aux Zapadores. Le 23 mars, il est muté à la 54e Brigade. (OJ du 23 mars 1938). Puni en août pour « avoir dit au lieutenant Cero qu’il avait fait disparaitre la solde des copains tués avec témoins » il a été envoyé aux Zapadores. Une note manuscrite non signée et non datée fait état des faits suivants sur la conduite de ce volontaire « Etant à Rasquera, vers le mois de juillet 38, à cette époque. Il était comme agent de liaison au PC de la Cie. Les ordres avaient été donnés pour que personne ne sorte le soir du campement. Malgré ces ordres, Cesson sortait le soir pour aller dans les fermes acheter du vin. A une remontrance du Ct de cie, le camarade Corot, il répondit par des insultes et des menaces. Renvoyé dans une section (la 1ère) il continua malgré les ordres de sortir. Rappelé à l’ordre par le Ct de cie, il répondit de nouveau par des insultes et des menaces accusant le camarade Corot ainsi que le politico, camarade Edmond Bouvenot, d’avoir gardé envers eux les colis appartenant à un camarade de la cie, Ernest Lemoine. Devant ces faits, il fut envoyé immédiatement à la section spéciale. Convoqué par le PC du 2ème bataillon, il renouvela ses affirmations, qu’il ne pu prouver, pour cause le camarade qui aurait été soi disant lésé, de 3 colis, étant à cette époque à l’hôpital ou ils les reçus. Après les journées du 26 et 27 juillet, Cesson a été envoyé aux zapadores de la brigade ».
Durant ses 14 mois passés au front, il prend part aux combats sur Le front du Jarama et de las Rozas, sur le Front de Santa Maria de la Alameda, de Valdemorillo, de Cuesta de la Reina, de Caspe et de Gandesa (voir article Offensive franquiste d’Aragon), du passage de l’Ebre et de Corbera (voir article Bataille de l’Ebre).
Sur le formulaire de rapatriement du 7 novembre 1938, concernant sa mutation aux Zapadores, à la question « la sanction a t’elle été juste ? », il répond : « non » et « qu’en penses tu maintenant ? » il écrit « réhabilitation ».
Le rapport du commissaire politique Lucien BIGOURET, non daté, le décrit comme suit : « très mauvais élément de désagrégation accusant le commandant de compagnie d’avoir détourné des colis de camarades à son profit personnel. Anticommuniste, [il] critiquait l’attitude des membres du parti et la politique du parti elle-même. Conduite personnelle très mauvaise, indiscipliné. L’opinion de ses camarades est très mauvaise ». Une mention manuscrite sur le rapport indique « a voir compléments, donner faits concrets ».
Pierre Cesson souhaite être rapatrié à Trouville.
Ce volontaire figure dans l’inventaire général des cartothèques du 5 mai 1938 sous le n° 904 assorti de l’observation AF (voir BAO).
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1115) et (Moscou, F. 545. Op. 3. D. 365 et 367).