SUARDI Emilio : Différence entre versions
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En 1931, il adhère au PCF. Arrêté au cours d’une manifestation antifasciste, il est frappé d'expulsion et reste clandestinement en France sous le pseudonyme d'Alfredo Sassi. Il s’installe à Dijon où, de 1933 à 1935, il prend la direction des groupes de langue italienne de la région. En 1936, il décide de partir pour l'Espagne et il est chargé de recruter des volontaires parmi les Italiens. | En 1931, il adhère au PCF. Arrêté au cours d’une manifestation antifasciste, il est frappé d'expulsion et reste clandestinement en France sous le pseudonyme d'Alfredo Sassi. Il s’installe à Dijon où, de 1933 à 1935, il prend la direction des groupes de langue italienne de la région. En 1936, il décide de partir pour l'Espagne et il est chargé de recruter des volontaires parmi les Italiens. | ||
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En octobre 1937, de retour à la BI Garibaldi, comme commissaire politique du 2<sup>e</sup> Bataillon, il participe à l'offensive en Estrémadure. | En octobre 1937, de retour à la BI Garibaldi, comme commissaire politique du 2<sup>e</sup> Bataillon, il participe à l'offensive en Estrémadure. | ||
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En février 1939, il rentre clandestinement en France. Au début de l’année 1940, il organise la résistance des groupes italophones de la région de Toulouse puis les FTPF dans la région Rhône-Alpes. | En février 1939, il rentre clandestinement en France. Au début de l’année 1940, il organise la résistance des groupes italophones de la région de Toulouse puis les FTPF dans la région Rhône-Alpes. |
Version du 18 avril 2022 à 14:10
Emilio Suardi est né le 1er avril 1905 à Romanio en Lombardie dans une famille ouvrière. Il arrête ses études à 13 ans et exerce la profession de maçon. A Milan, il trouve du travail dans une société d’entretien de chemin de fer. Bien qu’il ne soit pas membre d’une organisation politique, il participe aux manifestations antifascistes et à des actions contre les fascistes. En 1923, il effectue son service militaire. Rendu à la vie civile, il trouve du travail au chemin de fer de Breda à Sesto San Giovanni.
Après une période de chômage, il immigre en France en septembre 1930 et s’installe à Sathonay, (Ain) près de Lyon. Syndiqué à la CGTU puis à la CGT, il devient membre du bureau régional et de la commission exécutive et de la CGT des maçons.
En 1931, il adhère au PCF. Arrêté au cours d’une manifestation antifasciste, il est frappé d'expulsion et reste clandestinement en France sous le pseudonyme d'Alfredo Sassi. Il s’installe à Dijon où, de 1933 à 1935, il prend la direction des groupes de langue italienne de la région. En 1936, il décide de partir pour l'Espagne et il est chargé de recruter des volontaires parmi les Italiens.
L’Espagne
Emilio Suardi rejoint l’Espagne en octobre 1936 avec des camarades italiens et français de Dijon Camillo MISMETTI (voir la biographie de ce volontaire), Gemellino COPES (voir la biographie de ce volontaire), Georges COLOMBIER (voir la biographie de ce volontaire) .
Engagé dans la colonne Guido Picelli, qui sera intégrée à la 12e BI à la création de celle-ci, en novembre 1936, il prend part à la Bataille de Madrid. Il est grièvement blessé à l'épaule droite lors des combats de Boadilla del Monte (voir Défense de Madrid). Soigné à Madrid, il est envoyé ensuite en convalescence à Benicassim où il assume les fonctions de commissaire politique du centre de santé pendant plusieurs mois. En octobre 1937, de retour à la BI Garibaldi, comme commissaire politique du 2e Bataillon, il participe à l'offensive en Estrémadure.
Au cours de l’offensive franquiste d’Aragon, il est nommé commissaire politique du 4e Bataillon. Il rejoint ensuite l'état-major de la 45e Division. A partir d’août 1938, il participe à la Bataille de l’Ebre comme commissaire politique de la 12e BI Garibaldi.
Dans son rapport du 8 mai 1938, Pietro PAVANIN (biographie en cours) décrit le parcours d’Emilio Suardi et donne son avis sur son comportement en Espagne :
« Cadre essentiellement politique. En Espagne, il commença sa vie en tant que soldat dans le bataillon Garibaldi prenant part à l’action de Boadilla del Monte (défense de Madrid) où il fut blessé. Hospitalisé, il fut nommé commissaire politique du centre de convalescence de Benicassim. De retour à la brigade Garibaldi, il fut d’abord commissaire politique de bataillon ensuite commissaire politique de brigade et ainsi il partit sur les fronts d’Aragon, d’Estrémadure et de l’Est.
Militairement : a une expérience très limitée acquise en Espagne et dans le service militaire en Italie. Politiquement : très développé, a une bonne capacité qu’il sait mettre à profit pour notre cause. Attaché au Parti, il en suit avec intérêt les problèmes politiques, suit également les événements politiques en général A des capacités d’organisateur et de dirigeant qui lui permettent de bien remplir les fonctions de commissaire politique de la brigade. Actif et très lié à la masse des soldats. A une bonne compréhension de la politique du front populaire et des tâches des communistes dans l’Armée populaire espagnole. Personnellement : sens des responsabilités. Conduite personnelle exemplaire. Bon moral. Foi profonde en la victoire. Sait parler aux camarades en général et sait les apprécier. Instruction moyenne.
Il s’est développé politiquement de façon notable, ici en Espagne et dans ce sens il laisse prévoir encore qu’il se développera et se perfectionnera étant donné qu’il sait tenir compte de sa propre expérience. »
Après la décision de retrait des Brigades Internationales, prise par le gouvernement Negrin, il est nommé commissaire politique dans le camp de démobilisation des Italiens à Torelló jusqu’à la fin février 1939.
La Résistance
En février 1939, il rentre clandestinement en France. Au début de l’année 1940, il organise la résistance des groupes italophones de la région de Toulouse puis les FTPF dans la région Rhône-Alpes.
Au printemps 1944, il rentre clandestinement en Italie où il participe à la lutte pour la libération. Il est très grièvement blessé.
Membre du Comité central du Parti Communiste, il abandonne ses fonctions pour raisons de santé en 1967.
Emilo Suardi est décédé le 4 février 1983 à Romano di Lombardia.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6 D. 529) - http://www.antifascistispagna.it - http://sidbrint.ub.edu/es/content/suardi-emilio