PRIETO LUENGO Georges
Georges, Marcel, Emmanuel Prieto est né le 28 mai 1920 à La Tronche (Isère). Son père, Onésime, Demetrio, Espagnol naturalisé, était cordonnier, sa mère Marie Emma Terrien, ménagère. Il commence sa vie professionnelle comme ouvrier du bâtiment et adhère aux Jeunesses Communistes en 1934. Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était charpentier sur fer et résidait 207 Cité Jardin à Grenoble (Isère).
Sommaire
L'Espagne
Georges Prieto arrive en Espagne le 30 juillet 1936. Il intègre une milice et, à une date non déterminée, s'engage dans le groupe Pasionaria du 5e Régiment de la 11e Division jusqu'à la dissolution de ce dernier, fin janvier 1937. Du fait de cette décision, les effectifs de ce régiment intègrent l'armée populaire espagnole. Georges Prieto est affecté au 4e, Bataillon de la 100e, Brigade de la Division Lister. Il est nommé commissaire politique lors des combats de Guadalajara en janvier 1937 Guadalajara (décembre 36 - janvier 37). Durant son engagement, il est blessé 4 fois. Il est rapatrié le 10 février 1939.
Le retour
Il revient à Grenoble à une date inconnue et recommence à militer aux Jeunesses Communistes. Il adhère à la CGT en mai 1939.
La Résistance
Durant la seconde guerre mondiale, devenu l'un des dirigeants des JC, il est arrêté le 22 janvier 1941 et condamné à dix-huit mois de prison le 31 janvier ; il est gracié le 12 juin 1942. Un article du Petit Dauphinois du 24 janvier 1941 relate les faits ainsi : "Dans la nuit du 14 au 15 janvier des communistes avec une rapidité extraordinaire et mille subtiles précautions posèrent sur les arbres de l'Avenue Alsace-Lorraine, de la place Saint-Bruno et en divers coins de la ville des inscriptions séditieuses. Les pancartes étaient en quelque sorte l'invention d'un nommé Georges Prieto, 21 ans, demeurant 2, rue Anatole France, ouvrier dans une grande usine de la ville. Après une enquête serrée, la sûreté a arrêté hier, outre le chef Prieto, lui-même ancien milicien blessé dans les rangs communistes espagnols durant la guerre d'Espagne..."
A sa libération il effectue son service militaire dans une formation disciplinaire des chantiers de jeunesse, camp de regroupement 40 à Murat (Cantal).
Suite à un arrêté du préfet du Cantal daté du 6 octobre 1942, il est interné internement au camp de Saint-Paul d'Eyjeaux (Haute-Vienne) le 11 décembre 1942. Il tente de s’évader avec deux camarades le 29 août 1943 en sectionnant les barbelés, mais ils sont surpris par les gardiens et l’évasion avorte. Par lettre du 4 septembre 1953 le préfet de la région de Limoges, leur inflige 15 jours de prison. Le 23 octobre 1943, Georges est transféré au camp de Saint-Sulpice-La-Pointe (Tarn). Dans ce camp il fit partie des organisateurs de la grève contre l'envoi des internés au STO. De nouveau transféré, cette fois-ci à Toulouse, puis au camp de Laleu (Charente-Inférieure) où il fut blessé lors d’un bombardement. En mai 1944, il est de retour au camp de Saint-Sulpice-La-Pointe, la direction clandestine communiste du camp lui confie l'instruction militaire des internés. Georges Prieto est déporté à Buchenwald le 31 mai 1944 par le transport 1252 et sera libéré le 4 mai 1945. A son retour des camps, il revient à Grenoble et exercera la profession de monteur. Il renoue avec le parti communiste et est élu à la fédération du parti en 1948 puis nommé secrétaire du bureau fédéral en 1949. Lors de la réunion du comité central du parti en 1950, il perd toutes ses fonctions.
Ce volontaire est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués FFI, dossier administratif référencé GR 16 P 491139, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense et AC 21 P 651287 par le SHD de Caen.
Georges Prieto épouse Lucienne Marie Blanche Mermond le 11 juin 1955 à Saint-Martin-d'Hères (Isère) et occupera dans cette commune un poste d'employé communal. Il décède à La Tronche le 2 mars 2002.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.6. D.1359) - Etat civil de la mairie de La Tronche – Archives Départementales de la Haute-Vienne, liste des internés de Saint-Paul-d’Eyjaux - Maquis et Guérilla en Limousin 1943-1944 d’André Odru ANACR de Corrèze - https://maitron.fr/spip.php?article127407 - SHD Vincennes - SHD Caen - Article du Petit Dauphinois du 24 janvier 1941 -