MICHAUT Roger
Roger, Etienne Michaut (on trouve son nom orthographié Michaud dans certains documents) est né le 31 janvier 1914 au 9 rue des Cordelieres à Paris (13e). Il était le fils de Gustave, maçon, et Marie Jassivière, couturière.
Après l’école primaire, il suivra durant deux années le Cours complémentaire (ancêtre du collège actuel). En 1928, il intégra les établissements Sardet et Déribeaucourt situés 17, rue de Thorins dans le 12e arrondissement de Paris. Employé à la comptabilité dans cet établissement qui comptait 20 personnes, il y percevait un salaire de 1100 Frs. Il y resta jusqu’à son départ pour l’Espagne.
Roger Michaut s'ouvrit à la politique au contact de sa famille, tous communistes. Il adhéra aux Jeunesses Communistes et commença à militer en 1929. Dès cette époque, il milita au sous-rayon du 13e arrondissement et participa à la propagande auprès des ouvriers de Gnôme-et-Rhône. L’année suivante les JC lui confièrent le secrétariat du sous-rayon des 13e et 5e arrondissements. Il adhéra à la CGTU en 1930.
Après le décès de ses parents, en 1934 il fut hospitalisé à l’hôpital Cochin pour un pneumothorax dont il souffrit jusqu’à la fin de 1936 et dut aller en convalescence durant 7 mois dans un sanatorium.
Il était lecteur de L’Humanité et de La Correspondance Internationale. Il cite quelques ouvrages : l’État et la révolution, Travail salaire et capital, La maladie infantile du communisme. Son frère Victor était membre du comité central du PCF, sa belle-sœur secrétaire de L’Union des Jeunes Filles de France.
Son engagement militant le fait participer, à partir de 1929, à toutes les manifestations organisées par le PCF et plus particulièrement aux journées de février 1934. Il est invité au congrès du PCF à Arles en 1937. Il sera détenu quelques heures le 1er août 1930 et le 6 février 1931 pour avoir distribué des tracts aux sorties des usines.
Il n'effectua pas son service militaire car réformé du fait de sa maladie.
Roger Michaut parlait l’anglais et l’espagnol.
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il était célibataire et demeurait 20, rue de la Butte-aux-Cailles à Paris (13e).
L’Espagne
Roger arrive à Valence, le 23 octobre 1936, par bateau en provenance de Marseille, « pour défendre en Espagne la démocratie mondiale », aidé par le comité d’aide au peuple espagnol. Il est affecté le 1er novembre à la 2e Section de la 1ère Compagnie du Bataillon Commune de Paris de la 11BI à La Roda et nommé délégué de section le 20 novembre.
Affecté à la 14BI, le 23 décembre, il assure le secrétariat du Bataillon puis celui de la Brigade le 2 mai 1937. Il obtient une permission pour la France au mois d’août 1937.
Nommé sergent puis brigada (adjudant), il est promu, le 3 octobre 1937, commissaire politique de Compagnie à la 2e Compagnie du 13e Bataillon Bataillon Henri Barbusse. (OJ 198 du 24 septembre 1937).
Le 20 (ou le 27) octobre, il est rapatrié pour cause de maladie (tuberculose) et fait un nouveau séjour en sanatorium dans les Pyrénées Orientales. Son nom figure sur une liste de permissionnaires datée du 27 octobre 1937 avec le n° 2 958.
Roger Michaut revient en Espagne illégalement Passage clandestin des Pyrénées à pied par la montagne le 19 mai 1938, via Massanet, avec un groupe de 40 volontaires dont 3 permissionnaires. Il intègre le commissariat politique de la brigade (OJ 424 du 3 juin 1938) puis sera mis à la disposition du commissariat politique de la base (OJ 426 du 8 juin 1938).
Durant son engagement en Espagne, il participe aux combats de la Casa de Campo, de la Ciudad Universitaria Bataille de Madrid, de Las Rosas, du Jarama Défense de Madrid, de Guadalajara (mars 1937), de la Sierra de Guadarrama, de Cuesta de la Reina, de Tortosa Bataille de l’Ebre. Il est également rédacteur du Volontaire de la Liberté.
Quelque temps avant le Retrait des Brigades Internationales, il fut de nouveau hospitalisé près de Barcelone puis rapatrié en France où il séjourna dans des sanatoriums.
Roger Michaut est qualifié de ”très bon camarade à tous points de vue, courageux, intelligent, qui a toujours travaillé avec toute la conscience d’un communiste. Son état de santé très mauvais l’a beaucoup gêné dans son travail. De toute confiance, très dévoué ".
Il figure sur une liste de personnes pouvant être employées par le PCF. En ce qui le concerne une proposition est faite pour le centre Inter d’aide avec Rebière Philippe REBIERE(voir la biographie de ce volontaire)
Le retour
Militant communiste clandestin, Roger Michaut fut arrêté par la police de Vichy, avec son frère Louis, dans un sanatorium le 18 janvier 1941 et interné dans les baraques de « contagieux » des camps de Saint-Germain-les-Belles et Nexon (Haute-Vienne). Touché par une tuberculose osseuse, il passa la période de l’occupation dans des sanatoriums.
Il présida après la Libération la Fédération nationale de lutte antituberculeuse. A partir de mars 1945, Roger Michaut travailla à la commission de presse du Front national. Il fut ensuite journaliste à l’agence UFI (Union française d’information) dont il devint rédacteur en chef adjoint au début de l’année 1951. Une nouvelle rechute interrompit ses activités d’octobre 1953 à février 1955. Il collabora alors à l’administration du journal espagnol Democratia puis participa à la rédaction du bulletin Combat pour la paix, organe du Mouvement de la paix. De mars 1956 à août 1958, il appartint au secrétariat de Frédéric Joliot-Curie, président du Conseil mondial de la paix. Celui-ci le fit entrer comme agent administratif dans son laboratoire à l’Institut du radium.
Roger épouse Marie Francine Fleury le 30 janvier 1960 à Gentilly (Seine) et le couple aura 1 enfant.
L'Espagne au coeur
Membre du comité national de l’AVER (Amicale des anciens volontaires français en Espagne républicaine), il en assura le Secrétariat général de 1966 à 1987.
Au moment de sa retraite en 1974, Roger Michaut était représentant élu (sur une liste CGT) du personnel technique et administratif au conseil de l’Université Paris VI.
Il décède à Gentilly le 4 août 1987.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 2. D. 290. Op. 3. D. 367 et 370. Op. 6. D. 30, 45, 1034 et 1319) - Archiv Départ de Paris, Etat Civil cote 13N 218, acte n°441 du 2 février 1914 - https//maitron.fr - Service Historique du Ministère de la Défense -.