GRATTEPAIN René
René Grattepain est né le 3 juillet 1901 à Saint-Ouen (Seine). Son père Paul était ornementaliste; et sa mère Angélique Rivay journalière.
Il épousa Marcelle Muller le 18 septembre 1926 à la mairie de Saint-Ouen et était à cette époque employé. Il divorça à une date inconnue, et était célibataire lors de son départ en Espagne comme volontaire. René Grattepain était membre du PCF depuis 1927 et syndiqué à la CGT section alimentation. Il fut candidat aux élections législatives d’avril 1936 sous l’étiquette des Jeunesses Communistes dans le 1er arrondissement de Paris.
Il habitait 60 rue de l’Arbre sec à Paris 1er.
L'Espagne
Il arrive en Espagne le 3 ou 24 août 1936 et intègre une milice jusqu'au 7 septembre. Du 7 septembre au 23 janvier 1937, il est affecté à la Centurie Internationale Bataillon Jaime Graello. Ensuite, au Groupe de cavalerie de la 35e Brigade de la 12e Division du 16 février au 30 septembre 1937, puis à la DCA, Batterie Française 11L du 30 septembre au 30 octobre 1937.
Sa dernière affectation est au Groupe d'Artillerie Anna Pauker Batterie Pasionaria du 30 octobre au 24 septembre 1938 Retrait des Brigades Internationales. Il est nommé successivement cabo (caporal) le 18 septembre 1936, sergent le 14 octobre 1936, puis de nouveau cabo le 15 octobre 1937 lorsqu'il est en poste à la DCA (sans explication pour cette rétrogradation). Durant son engagement il a différentes responsabilités : chef de groupe, chef de section, responsable d'un groupe de cavalerie, chef de pièce et fourrier. Il est félicité par ses supérieurs à Almansa en février 38 : "faisant fonction de chef de pièce, j’ai montré du sang froid, restant avec une seule pièce pour arrêter l'offensive ennemie sur Teruel".
Avec ses unités, il combat à Irun, Madrid Bataille de Madrid, Brunete, Guadalajara, en Aragon et à la Bataille de l’Ebre. Il obtient une permission de quinze jours pour la France. Le 30 septembre 1938, il est sanctionné de 8 jours de prison au motif suivant : "Etant de garde n'a pas monté sa faction à l'endroit qu'il devait la prendre" Discipline. René Grattepain avance la raison suivante "j'avais été puni de suppression de tabac et j'ai refusé cette punition, disant que je préférais aller en prison que d'être privé de tabac, je pense que si j'avais accepté cette première punition, je n'aurais pas été en prison".
Dans le document de démobilisation, diverses questions lui sont posées. Connais-tu les 13 points du gouvernement d'union nationale Negrin ? Il indique les connaitre, les avoir étudiés et donne les réponses suivantes : "je pense que c'est la meilleure politique que l'on puisse appliquer en Espagne pour le moment et tant qu'elle sera en guerre. Ensuite le peuple Espagnol pour [pourra] juger et choisir ses représentants qu'il conviendra pour gouverner leur pays." Qu'elle est ton opinion sur la politique du front populaire en Espagne ? "Comme je l'indique plus haut c'est la politique qu'il convient pour l'instant, unir tous les partis antifascistes sous un seul commandement". Que penses-tu des Brigades Internationales, de leur organisation politique et militaire, et du rôle qu'elles ont joué en Espagne ? "Les Brigades internationales ont permis, en entrant en action et arrêter les prétentions fascistes, à l'armée Espagnole de se former, de s'instruire militairement et de se fortifier. Ce qui fait qu'aujourd'hui nous pouvons être fières de cette armée qui conduira certainement à la victoire". Qu'as-tu appris dans le domaine politique et militaire ? "J'ai appris qu'il est plus que nécessaire, pour arriver au résultat, qui est notre idéal, d'être unis le plus serré possible pour opposer à l'ennemi un bloc compact et non divisé qui doit former une barrière infranchissable et qui sera prélude à notre victoire. J'ai appris aussi qu'il est obligatoire dans une révolution de faire l'épuration des mauvais éléments qui gènent et souvent empêchent de travailler les bons comme ils le voudraient. J'en conclus donc que dans les organisations antifascistes, il est très urgent de faire l'éducation des masses, afin de pouvoir compter que sur des militants conscients et certains de pouvoir remplir la mission dont on les charge."
Des observations sur ses aptitudes militaires sont données :" Cabo pointeur, à fait son travail, un peu indiscipliné". Ses aptitudes politiques de la cellule Pasionaria :" caractère anarchisant, a fait l'objet de sanctions. Dénigre la politique du parti ».
Le retour
Il épouse Germaine Serdier à Emans (Seine et Marne) le 9 novembre 1940. Il semblerait que René Grattepain ait participé à la résistance, on ne retrouve toutefois pas son homologuation dans les dossiers du Service Historique de la Défense.
René Grattepain décède le 23 mai 1967 dans le 18e arrondissement de Paris.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 1214) - Arch Départ de Seine-Saint-Denis, Etat Civil cotes 1E070/207 et 1E070/131, acte de naissance n°478 du 10 juillet 1901 et acte de mariage n°494 du 18 septembre 1923 – Journal L’œuvre du 1er avril 1936 -