VITTORI François-Antoine

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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François-Antoine VITTORI, dit « Bébé », est né le 21 novembre 1910 à Poggio-Mezzana (Hte Corse) dans une famille nombreuse, entre son père Ange, instituteur, et sa mère née Angèle-Nathalie Valentini, décédée en 1922 à l’âge de 39 ans.

Après l’école primaire, il avait fait des études commerciales et de comptabilité à Bastia. Il avait effectué un court service militaire de 4 mois en 1931 dans l’Artillerie à Nice et l’Infanterie à Bastia.

Devenu membre des Jeunesses Communistes en 1928, membre du comité régional des JC des Bouches du Rhône, il adhérait au P.C.F. (cellule des Carmes) en 1933, siégeait au comité de rayon de la Porte d’Aix en charge de la propagande, et avait suivi à 2 reprises des cours à l’école du Parti de Marseille.

Il exerçait la profession de confiseur dans une entreprise de 3 salariés rue du Panier et gagnait 35 F par jour. Membre de la F.S.I. et du conseil syndical du syndicat des confiseurs CGT, il avait représenté son syndicat pendant les grèves de 1936.

Il lisait régulièrement la presse communiste nationale : " L’Humanité," Correspondance Internationale ", et locale : " Rouge Midi ", journal de cellule, journal de son syndicat dans lesquels il écrivait des articles.

Avant de partir en Espagne, il habitait rue JF Lecca à Marseille, chez sa tante.

L’Espagne

Il arrive à Valence le 27 octobre 1936 par ses propres moyens sur un bateau marchand en provenance de Marseille avec son frère Aurèle (voir sa bio), « pour lutter contre le fascisme international ». Son autre frère Antoine-François dit François, arrivera en Espagne en février 1937.

François-Antoine Vittori est affecté au bataillon André Marty de la 12e BI, et combat au Cerro Rojo, à la Cité Universitaire où il est blessé, au Jarama, à Guadalajara (où il est nommé lieutenant), à Huesca (Centre). A partir du 15/11/1937, il est à la 14e BI comme lieutenant commandant le service de l’intendance et participe aux fronts d’Aragon et de l’Ebre. Il y rencontre sa future femme Maria Hervas ; ils auront un fils né en novembre 1938 à Barcelone.

Il suit les cours de l’école des commissaires de guerre.

Appréciations de ses supérieurs : En juillet 1938, Maniou, de la Commission des cades du P.C.E., et ancien commissaire politique du bataillon André Marty de la 12e BI, le juge ainsi : « Excellent camarade très sérieux… très honnête. A de grandes qualités pour le poste qu’il occupe – caractère capricieux – Dernièrement il est très fatigué, la mort d’un de ses frères dans un bataillon de la Brigade et le départ pour le France de l’autre, commissaire de la Brigade, ont beaucoup influé sur son moral. Il a été certainement le plus honnête des intendants qui sont passés dans nos brigades. » En octobre 1938, Bigouret (Responsable du Comité de Parti de la 14e BI) précise que « le lieutenant François-Antoine Vittori « a accompli toujours bien son travail - après le front d’Aragon, a monté le lavoir, ateliers tailleur et cordonnerie de la Brigade qui a toujours fonctionner dans la perfection. Dans les réunions du Parti a toujours expliqué de la manière que pouvait se faire l’amélioration, et avec ses conseils tout a bien marché. Mais il est quelquefois un peu trop nerveux. Son activité militante de janvier à mars 38 a été irréprochable, et également très bonne jusqu’en septembre 38. Il s’est fait aimer de tous les camarades de son service. A toujours été considéré comme un bon chef et un bon organisateur. »

La Résistance

Il est arrêté à Marseille le 15 février 1940 pour activités communistes clandestines et incarcéré successivement à Marseille, Nice, Toulon, puis à Villefranche-de-Rouergue. Il sort le 14 août 1943, et entre dans la Résistance aveyronnaise. Il devient, sous le nom de Commandant Marc, un des responsables du maquis d’Ols puis maquis « Dominique Vincenti », ancien camarade des Brigades, qui libère Carmaux et Albi en août 1944. Il part avec le « premier bataillon de l’Aveyron » le 7 septembre 1944 en gare de Rodez et fait la campagne des Vosges avec la 3e D.I.A. puis la 2e D.I.M. Il est titulaire de la Croix de Guerre avec la citation suivante : « Chef plein d’allant, donnant à son unité une remarquable impulsion ».

Démobilisé en décembre 1945, il reprend son métier de pâtissier et poursuit ses activités militantes à Marseille, ensuite dans l’Aveyron qu’il rejoindra en 1946, à Montbazens puis à Aubin en 1956.

Il décède le 16 novembre 1996 à Aubin (Aveyron)

Sources

RGASPI (545.6.1439) – Sa fille Marie-José Augey.