AVEZARD Marcel

De Encyclopédie : Brigades Internationales,volontaires français et immigrés en Espagne (1936-1939)
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Marcel Avezard est né le 5 octobre 1909 à Paris 14e. Elevé par sa grand-mère paternelle à Sully-sur-Loire, il est repris par ses parents au moment de la mobilisation, en 1914. Son père, électricien, et sa mère, ménagère, sont des parents peu aimants qui maltraitent leurs enfants. Après avoir suivi les cours de l’école primaire, Marcel Avezard entre en apprentissage à l'âge de treize ans. C’est dans le monde du travail, « par la vie en usine » déclare-t-il, qu’en 1923, il s’intéresse au mouvement ouvrier.

De 1922 à fin 1930, il travaille dans diverses imprimeries et se syndique, en 1930 à la CGTU puis à la CGT lors de la fusion des deux centrales. Appartenant à la classe 1929, il est ajourné puis réformé.

Il participe « depuis 1927 Sacco et Vanzetti et toute les autres manifestations organisées par le Parti. » En 1929, date de son adhésion à la JC, il est arrêté, avec douze autres camarades pour avoir vendu « L’Avant-Garde ». Ils entament une grève de la faim et ils seront libérés vers le 13 mai. Il sera condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis et 200 francs d’amende « pour provocation militaire à la désobéissance ». Amnistié en 1932, il sera condamné une seconde fois en 1933, lors d’une manifestation pour Dimitrov, devant l’ambassade d’Allemagne. Il est poursuivi pour détérioration d’objet public (il avait lancé une pierre sur l’ambassade) et condamné à trois jours de prison et 10 francs d’amende.

A partir de 1930, il va se consacrer entièrement au Secours Rouge International et il prendra des responsabilités de plus en plus grandes. De juin 1930 à septembre 1931, il est secrétaire de la section du 14e arrondissement de Paris. En 1932, il est délégué au 1er Congrès Mondial du SRI qui se tient à Moscou. Secrétaire de la région parisienne, il est également administrateur du journal « La Défense ». Devenu permanent du SRI, il gagne 1400 francs par mois.

Membre du PCF (cellule n° 925 du 9e arrondissement) et vivant en ménage, il demeurait 26, rue Pétrelle à Paris (9e).

L’Espagne

Marcel Avezard arrive en Espagne le 24 février 1937, en voiture puis en car pour « lutter contre le fascisme ».

Il est affecté, comme commissaire politique à la Compagnie de Travail et Rééducation de « Villa Maruja » d’Albacete. Le 1er mai 1937, il est versé à la Délégation de Valence. Nommé ensuite à la 14e BI comme adjoint de Vittori, (du 10 octobre au 31 novembre 1937), il participe aux combats de Cuesta de La Reina. Il obtient une permission de deux mois, du 2 décembre 1937 au 2 février 1938, pour régler des problèmes personnels. A son retour, il est chargé de mission se partageant entre Villanueva de la Jara et Madrid. Du 23 mars au 26 octobre 1938, il est commissaire politique de Figueras.

Le chef du centre de Figueras, Mathias Katz précise :

« Como Comisario Político dirige todos los trabajos culturales y políticos

« Desarrolla un buen trabajo político con la colaboración de todos los camaradas. Es intensivo en los trabajos políticos y culturales y a pesar de la dificultad de desconocer casi por completo el idioma español colabora en estos trabajos con los camaradas españoles.

Tanto en la una como la otra [conducta moral y política] es intachable”

Dans son rapport, H. Petersen, responsable du Parti du centre de Figueras, souligne

« Ha realizado un gran trabajo ente los voluntarios y el equipo de la Delegación, con instalación de biblioteca, fiestas para los niños en los pueblos, instalación de escuela en la Delegación.

Conferencias políticas con los voluntarios sobre problemas de la Republica. Liquidación del analfabetismo por instalación de la escuela. Ha creado el contacto con la población civil. Ha hecho conferencias con los campesinos.” “Tiene estrechos contactos con los soldados de la Delegación y se cuida del desarrollo de los camaradas. Solamente habla poco el español y si se dan conferencias políticas hay que hacer traducciones.”

“Esta enterado sobre los problemas de la Republica Española y los fines del GOBIERNO. Esto se refiere al frente Popular de Francia y la lucha contra el fascismo, internacionalmente.”

En Espagne, il a adhéré, en 1937 au PCE, au SRI (voir Solidarité) et aux AUS.

Ayant lu et étudié les 13 points du Gouvernement d’Union Nationale il affirme : « Comme le Président Negrin l’a déclaré les 13 points sont la charpente du programma d’union nationale qui conduira l’Espagne à la victoire ; surtout que ce programme ne s’adresse pas seulement aux espagnols de notre côté, mais aussi à ceux de l’autre côté. »

« [C’est une] Politique juste, mais il était nécessaire que le gouvernement ne reste pas exclusivement de Front Populaire, mais comme il l’a fait, devienne un gt. d’union Nationale avec le souci de lier à lui toutes les couches de la population voulant lutter contre l’envahisseur. Mais il est très juste que le gouvernement soit resté en liaison constante avec l’ensemble des organisations Syndicales et Politiques, qui elles restent la charpente du rassemblement Populaire.

Interrogé sur le rôle des BI, il répond :

« Je pense que les BI malgré tous les défauts qui ont pu être relevé a joué un très grand tôle, tant militaire que politique. Par son unité, sa discipline les BI furent un exemple d’organisation pour nos Cdes espagnols. Le travail politique qui sans relâche a été fait au sein des BI a été un facteur de la résistance devant l’ennemie, tant par la conduite que le moral des hommes. La création des Com. Pol. a été très juste, les faits l’ont prouvé.

Sur ce qu’il a appris en Espagne :

« Militairement je n’ai rien ou presque rien appris. Politiquement je n’ai jamais assisté à aucune des écoles qui ont été faite. Avant de venir en Espagne j’étais permanent au Secours Populaire de France et avec ce que j’ai appris ici je pense à mon retour pouvoir me rendre utile. »

De retour en France, après ces 22 mois passés au côté des républicains espagnols, il épouse Madeleine Pinon, couturière, en octobre 1940, et devient père de famille.

La Résistance

Il participe à la Résistance sous le pseudo de « Simon » dans le réseau CND Castille.

Il est répertorié sur la liste des résistantes et résidents publiée par le Service Historique de la Défense, dossier administratif référencé « GR 16P 24446 homologué FFC ».

Après-guerre

« Après-guerre, il reprend son travail, à Châteauroux, pendant trois ans, puis à nouveau à Paris. Ouvrier imprimeur la semaine, toujours très actif syndicalement, il vend des journaux le dimanche, jusqu’à sa retraite, en 1972. Il s’installe alors à Dun-sur-Auron (Cher) où il participe à la vie locale, notamment auprès de l’association des retraités et personnes âgées et de la cellule communiste dunoise. Atteint d’un cancer, il lutte quelques mois – dernier combat – et s’éteint le 28 juin 1986, à Saint-Amand-Montrond (Cher). » (Témoignage de Pierre Avezard)


Sources

AVEZARD Pierre (fils de Marcel Avezard), tapuscrit destiné à sa famille et correspondance.

RGASPI (BDIC, Mfm 880/1, 545.6.1041 et Mfm 880/3, 545.6.1059) |