BARIZ Fernand
Fernand, Henri Bariz est né le 14 mars 1905 rue Châtelain dans le 14e arrondissement de Paris. Son père Maurice était doreur, sa mère Julienne Fraissart blanchisseuse. Son père fut tué le 18 mai 1915 lors des combats de la première guerre mondiale. Fernand fut déclaré pupille de la Nation en vertu d’un jugement du 19 juin 1919 rendu par le tribunal civil de la Seine.
Après des études primaires, il apprit le métier de briqueteur. Incorporé en 1925, il fit son service militaire durant 18 mois dans l’Infanterie au 4e groupe cycliste en qualité de chauffeur, en Allemagne puis au Maroc où il participa aux conflits armés du RIF comme grenadier.
Il s’ouvrit à la politique très tôt alors qu’il faisait partie d’un comité de chômeurs de Bagnolet. Il participa aux manifestations de février 1934, à la montée du mur des Fédérés et adhéra au PCF en 1936, cellule d’entreprise 1064.Il assura la fonction de secrétaire de cellule puis fut délégué aux congrès de Paris avec un mandat de sa section.
En 1936 il eut également un engagement syndical à la CGT section maçonnerie et pierres, adhéra à la FSI, délégué de chantier, il fut membre du conseil syndical de 1936 à 1938. Il écrivit quelques articles sur la situation internationale et la solidarité pour l’Espagne dans les journaux de cellule et de la section syndicale.
Durant l’année 1938 il adhéra au Secours Rouge International.
Pour parfaire sa culture politique, il suivit en 1937 une école de section du parti et lisait L’Humanité, le Journal de Moscou, l’Avant garde, La correspondance internationale ainsi que des ouvrages : ‘’La commune’’, « L’école du marxisme’’, Fils du peuple de Maurice Thorez, « Le Capital ».
Avant son départ comme volontaire en Espagne républicaine, il vivait maritalement, avait un enfant et résidait 114, rue de la Villette dans le 19e arrondissement de Paris.
Sommaire
L’Espagne
Fernand arrive en Espagne par le train puis l’auto le 12 juin 1938, via Massanet (voir Passage clandestin des Pyrénées) « pour défendre la démocratie mondiale ». Il est affecté à la 1e Section de la 1e Compagnie du Bataillon Commune de Paris de la 14e BI.
Il est blessé 3 mois après, probablement durant la Bataille de l’Ebre, et hospitalisé à Mataró, Clinique militaire n° 7, hôpital américain.
Fernand Bariz est rapatrié le 12 novembre 1938 et considéré comme « bon propagandiste »
Le Retour
Avec ses camarades de la 14e BI (Reminiac, Barin, Damrey, Michel VEYSSET, Oursel, Ferry, Schnetzer et Daniel, ils rendent hommage dans L’Humanité du 22 août 1938 à Louis PERRAULT tué en avril 1938 .
La Résistance
Interpelé le 4 octobre 1940 par des policiers du commissariat de Boulogne-Billancourt qui saisirent des tracts de ‘’La Vie Ouvrière’ », Fernand comparait 13 juillet 1941 devant la section spéciale et fut condamné à 6 mois de prison, Interné le 19 février il fut transféré à la centrale de Clairvaux le 27 février. En appel sa condamnation fut portée à 18 mois et à 100 Frs d’amende. Fernand sera successivement interné à Châteaubriant, Voves, Fresnes, Poissy puis de nouveau à Clairvaux. Le 3 septembre 1943 il fit partie du convoi de 947 hommes au départ de Compiègne à destination de Buchenwald.
Lui-même déporté à Buchenwald, Jorge Semprun décrit, dans son récit « Exercices de survie », le moment de la prise de contrôle du camp le 11 avril 1945 par l’organisation clandestine avant l’arrivée de l’armée américaine. Il y a tout lieu de penser qu’il s’agit de Fernand Bariz lorsqu’il cite le nom de Fernand Barizon : "(…) Dans la première vague, armée de fusils et de mitraillettes, il n’y avait que des combattants chevronnés (…). La plupart d’entre eux étaient des anciens des Brigades Internationales de la guerre d’Espagne. Des Français de la XIVe, parmi lesquels mon copain Fernand Barizon. Des Allemands de la Thaelmann. Des Italiens de la Garibaldi. Et ainsi de suite. Quant aux Polonais de la Dombrowski, ils encadraient les jeunes maquisards partis volontairement sur les routes de l’évasion »".
Son nom est répertorié sur la liste des résistantes et résistants, homologués RFI, dossier administratif référencé GR 16 P 33446, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense.
Le 1erfévrier 1947, il épousa Odette Wolfmann à la mairie du18e arrondissement de Paris,
Fernand Bariz décède à Paris le 15 juillet 1981.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 44 D.1044 et 1065) - Arch départ de Paris, Etat Civil cote 14N370 acte n° 2356 - Service Historique du Ministère de la Défense – « Exercices de survie », Jorge Semprun