BOCZOR (BOCZOV) Joseph, né WOLF Francisc
Joseph BOCZOR est né le 2 février 1906 à Batisa (région de Maramures en Transylvanie hongroise puis roumaine) de parents juifs, petits bourgeois, indifférents à la politique. A son arrivée à Albacete, il déclare être menuisier, avoir été membre du comité local du syndicat de sa profession, ainsi que secrétaire de sa section jeunesse. Il dit qu’il a été membre du comité local des Jeunesses Communistes et du Secours Rouge et « qu’il aurait été pris en 1921 pour le travail du Parti ». Il adhère au Parti communiste en 1926 à Prague (Tchécoslovaquie) où il poursuit des études d’ingénieur chimiste. Il devient secrétaire régional en 1932-1933 du Bloc Ouvrier et Paysan, et de 1933 à 1936, secrétaire régional du Secours Rouge pour la Transylvanie.
Sommaire
L’Espagne
Venant de Roumanie, il arrive à Figueras via Massanet le 27 janvier 1938 sous le nom de Franz VOLF, Roumain, et est dirigé à Albacete le 2 février. Il adhère au P.C.E. Il est enregistré le 5 février 1938 dans les Brigades Internationales, et affecté au Bataillon divisionnaire de la 45e Division. Joseph Boczor participe aux combats sur le front d’Aragon. Il figure à une date indéterminée dans une liste de la 129e BI avec le grade de sergent dans l’infanterie, âgé de 32 ans, de nationalité roumaine. En sa qualité de commandant de section, il participe en août 1938 à une école d'officiers d'un mois à Cambrils.
Sur sa conduite en Espagne, voici les appréciations portées le 1er mars 1941 par Boril (interné avec lui à Gurs ) et Edo : « Tous les renseignements que nous avons sur lui sont favorables. Bon volontaire » Lors de la démobilisation des Brigades, on le retrouve au centre de regroupement de Campdevanol en novembre 1938.
Le retour
A son arrivée en France en 1939, il est interné à Camp de Gurs et fait partie du groupe roumain. Il figure sur une liste de « camarades internés dans les camps français en 1939 », avec son grade de sergent, venant de Roumanie et demandant à aller en Chine.
La Résistance
Déchu de sa nationalité, il devient apatride ; lorsque les nazis décident de déporter les apatrides, il organise en avril 1941 l’évasion du groupe roumain d’anciens brigadistes et saute du train de déportation. Il rejoint l’Organisation Spéciale (OS- MOI) sous le nom de Joseph Boczor. En 1941, il devient chef du 4e détachement FTP-MOI de la région parisienne spécialisé dans les déraillements de trains qui transportent des troupes allemandes. Il est arrêté par la police française le 17 novembre 1943 et fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien. Il figure sur l’Affiche rouge du groupe Manouchian comme « chef dérailleur » Joseph Boczor figure sur la liste des résistantes et résistants, dossier administratif référencé GR 16 P 66397, publiée par le Service Historique du Ministère de la Défense. Il est reconnu « Mort pour la France » le 17 avril 1972.
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545.Op.2. D.303 - Op. 3. D. 533) - RGASPI (Moscou, F. 545. Op. 6. D. 59 et 839.) - https://maitron.fr/spip.php?article16999 - Service Historique du Ministère de la Défense -