BOHEC Joseph
1899-1938
Joseph BOHEC est né le 26 janvier 1899 à Locminé dans le Morbihan. Il était le fils de Raphaêl Bohec, menuisier, et d'Hélène Hilarye, tous deux antifascistes.
Après des études primaires, il obtient le CEP et apprend comme son père la profession de menuisier.
Mobilisé en 1918, il rejoint le 116e Régiment d'Infanterie, intègre une compagnie de mitrailleurs et participe au premier conflit mondial. Démobilisé après 3 ans et 2 mois de service avec le grade de sergent, il reprend son métier.
Adhérent à la FSGT, il pratique un sport au sein de l'Etoile Sportive de Villeparisis (Seine-et-Marne).
Son intérêt pour la politique lui vient en lisant l'Humanité. Il étudie la doctrine marxiste et s'intéresse tout particulièrement au domaine économique. En 1927, il adhère à la CGT, et devient trésorier adjoint de la section. La même année, il milite au PCF et assurera par la suite, de 1931 à 1936, la charge de trésorier de la cellule 216 de Villeparisis. Son adhésion au SRI a lieu en 1928.
Avant de partir comme volontaire en Espagne républicaine, Joseph Bohec était marié, père de 3 enfants, employé à l'entreprise Deschiron à Paris 13e pour un salaire de 6 francs de l'heure. Il résidait 123, rue Charles Gide à Villeparisis (Seine-et-Marne).
L'Espagne
Il est recruté au 8, avenue Mathurin-Moreau à Paris (19e) et aidé par le PCF. Son départ a lieu le 18 novembre 1936. Le voyage Paris, Perpignan, Port-Bou puis Albacete est, selon ses dires, « très bien organisé ».
Il est affecté le 21 à la 13e BI, 11e Compagnie de mitrailleurs. Il est nommé lieutenant après un passage à l'école des officiers de Pozo Rubio, puis capitaine le 21 janvier 1937. Joseph Bohec bénéficie d'une permission qu'il passe en France du 21 septembre au 27 octobre 1937. De retour par Figueras le 1er novembre, il arrive à Albacete le 4 puis intègre le Bataillon d'instruction de Villanueva de la Jara.
Le 13 décembre 1937 il est muté à la 14e BI, 1er Bataillon (Commune de Paris), 3e Compagnie. Le Brigadiste Joseph Bohec, est tué le 25 juillet 1938 sur le front de l'Ebre; un rapport manuscrit daté du 12 août 1938 et signé Roger Croc de la 3e Compagnie relate ceci :
« Dès le début de la bataille notre capitaine Boek est tué à son poste en faisant tout ce qu'il put pour passer sa Cie, car nous étions pris sur les flancs.
Les chefs de section sont blessés à leur tour et bientôt ils ne reste plus que le chef de section Mattei qui prends le commandement de la Cie jusqu'à ce qu nous ayons eut l'ordre de replis à ce moment un capitaine que je ne connaissais pas prends le commandement de notre Cie aidé en cela par notre camarade politique Houpert qui se comporta très bien ne craignant rien et Houpert fut un des principaux artisant de l'offencive du matin à 10h30. Notre commandant Casala fut partout aussi faisant tous ces efforts pour sauver son bataillon en Cie de son observateur Maurice Gi (illisible) sergent.
Le soir le combat dura longtemps amené encore par le camarade Houpert et le politique du bataillon. C'est tout ce que j'ai pu remarquer sur les officiers de la Cie car plusieurs furent blessés au début. »
Joseph Bohec figure sur la liste « In Memoriam », « Honneur à la Mémoire de nos Héros », éditée par l’AVER.
Sources
RGASPI (Moscou F.545.op.6 D.1085)
Archives départementales de Seine-et-Marne (côte SC 25494).
AVER (MRN, archives de l’AVER, carton n° 17).
AVER, Epopée d’Espagne, Paris, 1956.