BOURGERY Maurice
Maurice Bourgery est né le 17 juin 1911 à Champigny-sur-Marne (Seine).
Après des études primaires, il obtient son Certificat d'Etudes, et apprend le métier de forgeron.
La conscription l'envoie durant 13 mois dans un régiment d'Artillerie, il est libéré avec le grade de brigadier.
En juin 1936, il adhère à la CGT et assure la fonction de délégué d'atelier.
Avant son départ comme volontaire pour l'Espagne républicaine, il était célibataire. Il travaillait comme employé chez M. Carmelo, 80, bld de Cessole à Nice (Alpes-Maritimes) et demeurait 15, rue de Belgique dans la même ville. Il parlait Espagnol.
L'Espagne
Maurice Bourgery y arrive le 13 décembre 1936. Il est affecté au groupe d'Artillerie à Albacete.
Le 13 février 1937, il est nommé sergent puis lieutenant le 11 juin. Ces nominations paraîtront mi-octobre 1937 dans La Gaceta.
Blessé une première fois le 29 juillet 1937 à Villanueva de la Cañada, lors de la bataille de Brunete, il est hospitalisé 15 jours à Madrid pour cette blessure.
Durant la période du 13 février au 31 octobre 1937, il combat sur le front du Centre.
En octobre 1937, Maurice Bourgery dans la note de service n° 526 fait, avec d'autres camarades, l'objet d'une enquête concernant une affaire de vivres délivrés « sous un fallacieux prétexte » achetés à la coopérative de la DECA et déchargés dans une maison publique de Madrid. Sur les documents figure le texte de l'audition.
Du 20 janvier au 10 mai 1938, il est affecté sur le front du Levant au 4e groupe d'Artillerie lourde 15.2, puis du 10 mai au 1er juin à la section antitanks 37 mm n° 3, dans le même groupe, avec le grade de commandant de batterie.
Blessé une seconde fois le 30 mai sur ce front lors d'un bombardement aérien, il est touché au côté droit du thorax, à la cuisse gauche et aux yeux.
Il est alors hospitalisé durant un mois à l'hôpital n° 4 de Moya, puis 1 mois à Valence et, pour une convalescence de 3 mois, à Denia. Il cite le nom du brigadier André SOURD (voir la biographie de ce volontaire) comme témoin de cette blessure. Durant son engagement, il obtient une permission d'un mois qu'il passe à Madrid.
Félicité par sa hiérarchie en ces termes : « accomplissements exacts et rapides des ordres donnés ».
Sur le formulaire de démobilisation, interrogé sur les 13 points du gouvernement d'union nationale de Negrin, il répond :
« Qu'ils sont une manière et la seule manière démocratique de mettre fin au conflit actuel dans l'estime réciproque des Espagnols entre eux »
Il pense également que la politique de front populaire en Espagne est une
« magnifique politique d'union nationale, de laquelle les Français devraient prendre de la graine »
Sur les Brigades Internationales
« j'y vois la bonne manière de lutter contre le fascisme. Pour les Brigades: malgré certaines imperfections dans leur organisation, on ne peut pas dire qu'elles n'ont pas été un exemple de discipline et de courage. La question des C P (commissaires politiques) n'a pas été assez prise à mon avis, au sérieux car ces derniers loin d'amener la concorde entre les camarades, ont bien souvent par des discours inapropriés fomenter la désunion »
Dans le domaine politique, il a appris
« que l'unité est la meilleure manière de lutter contre le fascisme, avec celle des armes ».
et en ce qui concerne le militaire :
« énormément de choses qu'il serait trop long d'expliquer ici, mais en particulier dans le domaine militaire, je suis devenu un spécialiste des transmissions d'artillerie. »
Sources
RGASPI (Moscou, F. 545. Op.2 D.293 et F. 545. Op.6 D.1093).