CHABERT René
René Chabert est né le 8 juillet 1905 à Aubenas (Ardèche).
Après des études secondaires, il obtient son baccalauréat en sciences.
En 1925, il effectue son service militaire dans l’Infanterie pendant 18 mois puis en 1935, il s’engage pendant 2 ans et obtient le grade de sergent, le brevet de chef de section et suit les cours de l’école militaire d’administration de Vincennes. Rendu à la vie civile, il exerce le métier de moulinier sur soie.
Socialiste, il adhère à la SFIO en 1927. Il n’est membre d’aucun syndicat.
Divorcé, père de 2 enfants, parlant italien, avant son départ pour l’Espagne, il était domicilié à Avignon (Vaucluse)
L’Espagne
Arrivé en Espagne le 2 septembre 1937, il est affecté le 5 octobre à la 14e BI, 3e train de combat.
Il est promu sergent le 11 novembre 1937. Il est nommé ensuite à l’état-major de la 11e Brigade, 1er et 4e bureaux puis chef de bureau à l’état-major de la Compagnie de dépôt de la 12e BI. Au front de novembre 1937 à septembre 1938, il a participé aux combats d’Aragon. (voir Offensive franquiste d’Aragon.
Sur le formulaire de rapatriement non daté, il pense que les 13 points Negrin
« c’est le programme de la future Espagne quand elle sera une république ouvrière et collectiviste ».
Sur la politique du front populaire il dit :
« elle applique le programme prévu dans le monde entier. Il lui manque encore un peu d’expérience mais peu à peu on voit de leur résultats ». Cette politique est bonne et juste « parce qu’elle donne ce qu’elle a promis ».
Sur le rôle des BI, il pense
« qu’elles ont été le centre de résistance des différents fronts d’Espagne, elles ont donné confiance au peuple espagnol et surtout elles ont [mot illisible] le prolétariat mondial ».
En Espagne, il a appris
« l’assurance de la solidarité mondiale des ouvriers aux idées antifascistes et en particulier du peuple espagnol – en sus la barbarie des peuples impérialistes pour détruire les organisations ouvrières qui les tiennent en échec ».
Puni en février 1937, « pour avoir participé à une patrouille et avoir dépassé mes pouvoirs » il est sanctionné de 20 jours de prison (voir la catégorie Discipline et ses articles). A la question « Cette punition a-t-elle été juste ? » il répond « oui ». A la question « Qu’en penses-tu aujourd’hui ? » il répond « que j’aurais du agir plus calmement ».
Le rapport non daté du commissaire politique Lucien BIGOURET (voir la biographie de ce volontaire) porte les appréciations suivantes « Régulièrement [il] était responsable de garde au train de combat. Nul politiquement, néanmoins [il] a toujours observé la ligne d’un bon antifasciste. Discipliné, sérieux, l’opinion des camarades à son sujet est bonne ».
René Chabert n’a pas un travail assuré à son retour en France et souhaite être rapatrié à Paris auprès de sa famille.
Il fait partie du convoi de volontaires rapatriés d’Espagne qui arrive à la Gare d’Austerlitz le 13 novembre 1938 et qui donne lieu à un imposant défilé jusqu’à la Maison des Métallos.
Sources
RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1116).
AVER (MRN, archives de l’AVER, carton 28 bis).
Archives Départementales de l'Ardèche-Etat-Civil.