CHAPON Lucien, François
Lucien Chapon est né le 4 novembre 1906 à Paris 15e. Il était orphelin. Après des études primaires, il a fait son apprentissage dans la reliure.
En 1926, il a accompli son service militaire comme soldat 2e classe, pendant 18 mois au 1er Magasin Général d’Aviation à Romilly-sur-Seine.
Relieur, il travaillait pour 11,90 francs de l’heure, pour la société Hachette, qui employait 450 personnes. Auparavant, il a connu un mois de chômage. Adhérent de la CGT du Livre en 1934, il est devenu membre du Conseil syndical en 1935.
En 1936, il a adhéré au PCF, cellule n° 622, dont il est devenu trésorier en 1937. Depuis 1934, il a participé à toutes les manifestations et a pris part aux grèves de 1936. Lecteur de l’Humanité et du Manifeste du Parti Communiste, il s’intéressait plus particulièrement à la politique intérieure.
Célibataire, il était domicilié, 199, rue d’Alesia Paris 14e (Seine).
L’Espagne
Après avoir franchi illégalement la frontière (voir article Passage clandestin des Pyrénées), avec l’aide du PCF (voir article Mathurin-Moreau) Lucien Chapon rejoint Figueras, via Massanet le 4 juillet 1938.
Le 31 juillet 1938, il est affecté comme observateur à la 4e Compagnie du 9e Bataillon Commune de Paris de la 14e BI. Du 4 août au 25 septembre, il prend part à la Bataille de l’Ebre. A Cambrils, le 20 juillet 1938, il adhère au SRI (voir article Solidarité). Le 31 de ce mois, il rédige sa biographie de militant pour adhérer au PCE.
Dans sa biographie, il indique qu’il connait « très peu » les 13 points du Gouvernement d’Union Nationale mais il en pense « autant de bien que possible ». Il juge la politique du Front Populaire en Espagne comme « très juste » car « tout le peuple se ressere autour de son gouvernement en qui il a confiance » et souhaite « la voire appliquer en France ». A la question que vois-tu dans la politique du Front Populaire, il répond « que ce sera l’avènement d’une aube meilleure ». Pour lui, les BI « ont formée l’armée espagnole ». De retour en France, il dit vouloir apporter aux organisations antifascistes « toute mon activité pour faire ouvrir la frontière espagnol ».
Le rapport rédigé, le 21 octobre 1938, par le responsable du PC, Lucien BIGOURET, le décrit ainsi « au front, très peureux, resté terré dans les refuges sans accomplir sa tache d’observateur, sa mauvaise santé en est peut etre la cause. Ouvrier rentré au parti depuis très peu, aucune éducation, était chrétien avant de rentré au PC en France, avait toujours peur d’être puni s’il tuait son prochain comme le défends les commandements de Dieu. A eu peur et s’est sauvé en trois lorsqu’il fallait tester les positions, mais c’était son premier et seul front car il n’avait que deux mois d’Espagne. Sa conduite personnelle est jugée « assez bonne » et l’opinion de ses camarades est qu’il « était peureux mais bon camarade ».
Lucien Chapon fait partie du convoi de volontaires (n°136) rapatriés d’Espagne le 12 novembre 1938 et qui arrive le 13 à la Gare d’Austerlitz. Il déclare se rendre dans le 14 ème arrondissement de Paris
Sources
RGASPI (Moscou, F.545 Op.6 D.36, D.57, D.1044, D. 1117) - MRN (Archives de l’AVER, carton 28 bis).